Mythologie Européenne
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Lire la suite : AU DELA DE NIETZSCHE, Le réveil de Dionysos par Pierre LANCE
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Le soleil et ses symboles chez les peuples européens, des origines à nos jours, conférence-projection de Jean-Christophe Mathelin de l’association Solaria.
La bannière auvergnate de Terre & Peuple aura le plaisir de recevoir Jean-Christophe Mathelin, fondateur et rédacteur en chef de la revue Solaria, pour une conférence-projection intitulée Le soleil et ses symboles chez les peuples européens, des origines à nos jours, samedi 25 mai 2019 à Clermont-Ferrand.
Fondée le jour du solstice d’hiver 1992, Solaria édite une revue et un calendrier; l’association organise des activités culturelles telles que des conférences, des visites de sites et de musées, ou encore des fêtes traditionnelles. Elle a également créé un musée du Soleil. Ses objectifs sont de promouvoir les études et recherches sur les cultes et cultures solaires, ainsi que de rendre ce patrimoine accessible et utile à nos contemporains.
La revue publie dans un esprit ouvert des études, des textes choisis, des informations, des recensions d'ouvrages et d'articles sur la solarité, envisagée au sens le plus large des activités humaines (archéologie, histoire, symboles, art, littérature, poésie, religions, astronomie, écologie, etc...).
En plus de Solaria, Jean-Christophe Mathelin est l’auteur d’une anthologie sur le Soleil et la Lumière. Il est également astronome et conférencier en planétarium.
Dans son soucis de renouer avec les religions natives de France et d’Europe, Terre & Peuple et sa bannière auvergnate souhaitent, à travers cette conférence-projection, mettre l’accent sur l’aspect cosmique et solaire du paganisme de nos ancêtres, ainsi que sur l’importance de son symbolisme. Nous vous accueillerons donc samedi 25 mai à Clermont-Ferrand à partir de 17 heures.
Réservation via
Prix : 5€
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Pendant longtemps, en Europe, le Roi des animaux ne fut pas le lion. Un autre animal était l'objet de toutes les admirations. Au Moyen-Âge pourtant, la bête majestueuse est ridiculisée, humiliée. Elle conquiert de nouveaux le cœur des hommes au vingtième siècle, mais sous la forme... d'une peluche. Passer du statut de Roi de la forêt à celui de simple doudou, voilà qui constitue un singulier parcours. Aujourd’hui, Michel Pastoureau nous raconte : l'ours.
Emission à écouter sur :
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http://www.mythesetlegendes.fr/telechargement/Emailing/2013-03_Francais.html
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Parmi les grandes figures mythiques qui donnent à l’Europe son âme immémoriale, le cerf tient une place royale. Car il est souverain, le grand cerf peint dès le paléolithique sur les parois de Lascaux, gravé sur les ossements de Lortet, dans les Pyrénées.
Peinture rupestre - Lascaux
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Rencontre
avec le gardien de notre plus longue mémoire
Offensive
– N°2 – 2e semestre 1997
Tous
ceux qui ont vu le film phare de John Boorman, Excalibur, ont encore en mémoire l'extraordinaire apparition, dès
les premières séquences, de l'enchanteur Merlin. Sur fond de torches
tourbillonnant dans la nuit, d'épées entrechoquées, de copulation entre le fer,
le feu et le sang. Le spectateur un tant soit peu éveillé pressent qu'il y a,
avec ce surgissement de Merlin, entrée en scène d'un personnage clef, qui ouvre
les portes de l'invisible.
Merlin au
centre de la Table Ronde
Merlin
nous est connu par des textes très anciens. Le premier à mentionner son nom
date de 1148 et a pour auteur un Gallois, Geoffroy de Monmouth. Cet érudit,
écrivant en latin, au service des Plantagenêt, rassemble et utilise des
éléments issus de traditions orales très anciennes, transmises sous la forme de
contes populaires. Merlin y apparaît comme un prophète solitaire, réfugié dans
les bois, témoin et incarnation d'un temps lointain où hommes et bêtes se
comprenaient, habitant le même univers enchanté. Merlin aime se tenir au bord
d'une fontaine. Il aime aussi se déplacer monté sur un cerf et errer en forêt
en compagnie d'un loup gris. Merlin aurait eu pour Maître en sagesse un ermite
nommé Blaise ; or Blaise est la francisation du nom gallois bleidd, qui signifie le loup... Il est
en relation, grâce à un barde, avec l'île d'Avalon, l'île où l'on recueille
l'ambre, l'île des pommiers, gouvernée par neuf sœurs dont la plus belle,
Morgane, enseigne à quoi servent les plantes, pour guérir les maladies. Le
texte de Geoffroy de Monmouth est ainsi truffé de références païennes issues de
la tradition celtique.
Geoffroy
de Monmouth est par ailleurs l'auteur d'une Historia
regum Britanniae qui, adaptée par le Normand Robert Wace sous le titre de Roman de Brut, l'ancêtre mythique des
Bretons, connut une grande diffusion en Occident et constitue la source des
Romans de la Table ronde, en mettant en scène, au premier plan, le roi Arthur.
Un roi dont la figure mythique est revendiquée, comme source de légitimité
sacrée, par Henri II Plantagenêt. Dans son récit, Geoffroy raconte comment
Arthur est né, grâce aux enchantements de Merlin, des amours d'Uther Pendragon
et de la belle Ygerne.
L'enchanteur
Merlin est encore au cœur de textes du XIIIe siècle, tel le Lancelot en prose, présentant sous un
vernis christianisé les grands thèmes de l'épopée arthurienne : le Graal,
l'épée Excalibur, les chevaliers de la Table Ronde qui constituent un
compagnonnage sacré, héritier évident du Männerbund
de tradition indo-européenne, véritable confrérie guerrière placée sous le
patronage d'un dieu.
Maître
de forces secrètes, le tout puissant Merlin choisit, par amour pour la
belle
Viviane, de lui livrer les clefs de ses pouvoirs, tout en sachant
pourtant que
l'aimée va en profiter pour l'enfermer, "l’enserrer" à jamais à
l'intérieur d'un espace magique, au cœur de la forêt, en ce "château de
verre" qui gît au fond du lac, ce lac dont Viviane est la Dame.
L’Homme
qui sait
Figure
emblématique de l'univers arthurien, Merlin est un poète. C'est à dire qu'il
voit « les choses qui sont derrière les choses », petit clin d’œil aux
cinéphiles, en souvenir de Quai des
brumes et à la mémoire du grand Le Vigan... Et, significativement, dans les
poèmes qui lui sont attribués une place privilégiée est donnée aux arbres:
bouleaux, pommiers, frênes... et chênes, bien sûr. Merlin parle aux arbres et
les arbres lui parlent. Cette communion avec la nature, et les forces qu'elle
recèle, assimile Merlin à un druide. Dans des poèmes des XIIe et XIIIe siècles,
présentés comme étant l’œuvre de Merlin, celui-ci aime méditer dans un nemeton, clairière sacrée, au cœur de la
forêt. Il perpétue ainsi une tradition mythologique enracinée dans la plus
longue mémoire. Une tradition intégrée dans un Moyen Age officiellement
chrétien, mais qui charrie en son sein des archétypes bien identifiables,
expressions d'un paganisme toujours latent, intimement lié à une culture
populaire essentiellement orale. Merlin, en effet, comme le note Jean Markale,
"cristallise en lui tout ce qui n'a pu être récupéré par le christianisme
officiel, tout ce qui, pour des raisons très simples, devait être considéré
comme "diabolique" parce que se mettant en travers des normes théoriques
importées d'ailleurs et mal vécues par une population attachée à ses habitudes
ancestrales, à ses structures mentales, à ses croyances profondes enracinées
dans la terre vierge".
La Forêt
et l’Eau
La
dimension sacrée de Merlin va de pair avec celle de Viviane. Si Merlin règne
sur la Forêt, Viviane règne sur l'Eau. La Dame du Lac est une Dame Blanche, une
fée. C'est à dire la grande Déesse Mère source de toute vie et de toute
fécondité. Cette fée, cette Dame, cette déesse solaire devient, une fois que le
christianisme est censé avoir triomphé, sainte reine. Une sainte reine qui,
comme par hasard, élit comme séjour de prédilection le bord des sources, des
fontaines, des rivières. Merlin, si l'on veut comprendre le personnage dans
toutes ses dimensions, y compris les plus ésotériques, n'est pas séparable de
Viviane. Ils forment en effet un couple proprement divin, dont l'élément
masculin est indo-européen, l'élément féminin pré-indo-européen.
L’harmonie
du Monde
En
tant que conseiller du roi Arthur, Merlin a indiqué le chemin. Il a dit quelle
était la voie à suivre pour que l'équilibre du monde, l'harmonium mundi, fût assuré. Sa mission terminée, il entre en
dormition. Il laisse un enseignement, destiné à être chuchoté à l'oreille de
ceux qui savent écouter. La "maison de verre" où Viviane a enfermé Merlin
est, en fait, l'Autre Monde. Un Autre Monde où règne la Femme Soleil, mère des
hommes et des dieux. C'est de là que Merlin, qui est en fin de compte une des
incarnations du dieu générateur, organisateur du monde, du panthéon
indo-européen, voit la déraison des hommes. Jusqu'au jour où il interviendra
pour venir remettre de l'ordre, de l'harmonie, en rappelant qu'on ne saurait se
moquer longtemps des lois de l'univers.
Ces
lois rythment la vie de la nature et le mythe de Merlin est
l'expression, à
travers le temps, d'une religion cosmique. C'est pourquoi Merlin est
d'abord et
avant tout l'Homme des bois, l'Homme de la forêt. Les auteurs latins
insistent
d'ailleurs, lorsqu'ils évoquent les druides, sur le fait "qu'ils
habitent
dans des bois profonds et sacrés". Ils y donnent leur enseignement,
destiné "aux plus nobles de la nation". Merlin le sage, Merlin le
voyant est frère de
ces ermites qui, dans une société théoriquement chrétienne, tirent eux
aussi
leur réputation et leur prestige de leur retraite forestière, qui en
fait des
êtres à part.
L’Axe du
Monde
Doté
de pouvoirs chamaniques, Merlin assure la communication entre le ciel et la
terre. Cette liaison avec le divin passe par l'Arbre du Monde, "arbre de vie
et d'immortalité" pour Mircea Eliade sur lequel Merlin monte pour vaticiner.
Un tel arbre s'enracine en des lieux privilégiés. Le plus sacré de tous est
sans doute la fontaine de Barenton, au cœur de la forêt de Brocéliande. Cette
source est, bien sûr, source de vie. Au sens physique du terme, comme toute
source, mais plus encore au sens spirituel. Car si la fontaine apporte la
pluie, la semence céleste qui féconde la terre, elle donne aussi à qui en est
digne la force, mystérieuse et sacrée, que procure l'amour total.
Merlin
est assimilé, dans certains récits, à un personnage appelé "le Fou de
la Forêt". Expression révélatrice. Dans un monde où, dès le Moyen Age,
la ville est
présentée comme le lieu par excellence de civilisation, opposé au monde
"sauvage", c'est au plus secret de la forêt que se réfugient l'antique
sagesse
et la force sereine. C'est pourquoi, dans le monde de démence et de
stérilité
qu'a apporté avec elle la modernité, Merlin est plus que jamais un
signe
d'espérance. Merlin porte en lui nos valeurs, notre vision du monde.
Merlin
reviendra. Nous l'attendons. Et nous préparons son retour.
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Lors de l’essor du christianisme, tous les autels consacrés aux génies des lieux, aux dianes champêtres, aux elfes et aux fées, ainsi que les cultes qui s’y déroulaient, furent dans un premier temps condamnés et interdits par le clergé naissant.
Saint Éloi part en croisade contre les fées
C'est ainsi que le "bon" saint Éloi, parti convertir les Belges au christianisme, insista fermement, dans son allocution pastorale, sur le blasphème que constituaient aux yeux de Dieu les luminaires et les offrandes placés auprès des rochers, des sources, des arbres, des cavernes et des carrefours.
Le vingt-troisième canon du concile d'Arles, qui s'est tenu en 442, proscrivit à son tour le culte des arbres, des pierres et des fontaines. Ces prohibitions furent reprises par des conciles ultérieurs, tels que celui de Tours, en 567, celui de Leptines, près de Binche, en 743, qui contient un florilège des principales superstitions qui animaient les Belges aux temps du paganisme, et enfin celui de Nantes, en 900.
Un capitulaire d'Aix-la-Chapelle, datant de l'an 789, taxe de sacrilèges les païens récalcitrants qui continuent à allumer des feux la nuit près des arbres, des pierres levées et des fontaines, en hommage aux entités féeriques qui y avaient élu domicile. Les lois de Luitprand renouvelèrent l'interdiction.
Mais toutes ces mesures se révélèrent inefficaces. Le peuple, siècle après siècle, continuait à braver les interdits pour aller rendre ses hommages au petit peuple des fées. Aussi, les gens d'Église furent-ils amenés peu à peu à reconvertir ces temples païens en lieux de culte chrétiens. Alfred Maury explique : "Ces forêts sacrées que les Celtes avaient si longtemps honorées comme la demeure des divinités, dans lesquelles ils n'entraient que comme dans un sanctuaire, l'âme saisie d'une crainte religieuse, ces forêt, dis-je, continuèrent à inspirer le même respect, la même vénération. Des images pieuses furent placées sur les arbres jusqu'alors adorés, sur le chêne, le hêtre, le tilleul et l'aubépine ; et le peuple, en venant, selon son antique coutume, se prosterner sous leur ombre, honora presque à son insu un nouveau dieu." (A. MAURY, Les Fées au Moyen Age - Paris - 1843).
La vierge Marie, patronne des fées
La plupart des hauts lieux chrétiens furent édifiés sur d'anciens lieux de culte païens. Ainsi, le mont Tombe, ancien lieu de pèlerinage celte, fut transformé en Mont-Saint-Michel. La cathédrale de Paris fut élevée sur l'emplacement d'un ancien temple gaulois consacré à Lug, le dieu de la Lumière. Et les autels champêtres, les arbres sacrés et les grottes habitées par les fées furent reconvertis en lieux d'adoration de la Vierge Marie qui, de ce fait, devint la patronne des fées.
Certains affirment même que bon nombre des miracles ou apparitions mariales qui se déroulèrent dans ces anciens lieux païens n'étaient, en définitive, que des manifestations de fées... En réalité, et contrairement à ce qu'affirmait l'Église médiévale, la croyance aux fées ne s'oppose en rien à la croyance chrétienne; au contraire : elle l'annonce par bien des points. Rappelons par exemple l'importance du chiffre trois dans les manifestations féeriques. Or, le trois est également le symbole de la Trinité chrétienne. Les Églises chrétiennes primitives l'ont bien compris : ainsi, l'on peut voir en Grèce une icône orthodoxe dans laquelle le Christ donne sa bénédiction à des créatures ailées qui ressemblent autant à des elfes qu'à des anges.
Alfred Maury note à ce propos : "C'était ordinairement une image de la Vierge que les prêtres plaçaient au-dessus des arbres sacrés. Le vieux chêne de la Loupe paraît avoir été un de ces anciens monuments du culte druidique ainsi métamorphosés en relique chrétienne ; on l'appelle aujourd'hui le chêne de la bonne Vierge". M. de la Villemarqué, cité par A. MAURY, rappelle un fait bien curieux, et qui prouve à quel point les anciennes superstitions résistent longtemps, même au progrès des lumières. "Au mois d'août 1835, dit-il, tous les habitants de la paroisse de Concoret (département du Morbihan) se rendirent processionnellement, bannières et croix en tête, au chant des hymnes et au son des cloches, à la fontaine de Barenton et dans la forêt de Brechéliant (Brocéliande), pour demander la pluie au ciel...".
Les landes et les forêts de Bretagne ou d'Écosse sont remplies, encore aujourd'hui, d'empreintes qui témoignent du passage des fées et des anciens enchanteurs. Les dolmens furent transformés en calvaires ; les fontaines magiques et les grands chênes des druides furent consacrés à la Vierge, et les plantes et herbes médicinales aux vertus merveilleuses, que les sorcières allaient ramasser au clair de lune, furent placées sous le patronage des saints du calendrier.
Mais, sous le manteau de la religion, les fées continuaient à assurer leur fonction de marraines des hommes...