Les Pages nordiques de Robert Steuckers
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- Catégorie : Littérature
Les excellentes Éditions du Lore poursuivent à un rythme toujours soutenu la publication des nombreux articles, recensions et conférences de l’Européen Robert Steuckers. Après Pages celtiques en 2017 (cf. SN 48), voici maintenant un nouveau recueil qui explore un monde nordique souvent lié à l’univers celtique.
Dix textes forment cet ouvrage qu’il importe de mettre dans toutes les mains, à l’exception de ceux qui croient encore à la fable de la « Lumière » venue d’Orient, de Mésopotamie et d’Afrique. Aidé par les découvertes archéologiques, Robert Steuckers examine d’un œil neuf la thèse de Jürgen Spanuth pour qui l’Atlantide se situe en Mer du Nord et dont l’île d’Héligoland serait l’une des dernières traces physiques.
L’ancien directeur des revues Vouloir et Orientations insiste sur l’action des Vikings, en particulier en Amérique du Nord dès l’An Mil. Leurs multiples expéditions et les leçons qu’ils en tirent alimenteront bien plus tard la curiosité du Génois d’origine corse Christophe Colomb. L’auteur établit par ailleurs une chronologie didactique dédiée au « Retour de la conscience païenne en Europe » de 1176 à 1971. On y apprend que le poète pan-celtique Charles De Gaulle (l’oncle de…) « appelait [...] les peuples celtiques à émigrer uniquement en Patagonie » nommée par le Gallois Michael D. Jones « Y Wladfa ». Ce dernier décida d’y implanter une colonie éphémère. Quel impact a eu cet article de 1864 sur le futur roi des Patagons Orélie-Antoine de Tounens ? La patrie patagone chère à Jean Raspail aurait-elle donc une origine celtico-nordique projetée dans l’hémisphère austral ?
L’auteur de Pages nordiques évoque enfin le culte de la Déesse-Mère. Il remarque que « la Terre-Mère, dans ces cultes, est fécondée par l’astre solaire, dont la puissance se manifeste pleinement au jour du solstice d’été : la religion originelle d’Europe n’a donc jamais cessé de célébrer l’hiérogamie du ciel et de la terre, de l’ouranique et du tellurique ». On a perdu Alice Coffin et Pauline Harmange !
Avec son immense érudition, son sens de l’éclectisme et sa polyglossie, Robert Steuckers interprète depuis un angle différent les références spirituelles de la civilisation européenne. Celle-ci ne se cantonne pas au triangle Athènes – Rome – Jérusalem. Elle intègre l’héritage du Nord et de l’Ouest. On attend par conséquent avec les prochains volumes : Pages slaves, Pages germaniques, Pages latines, Pages balkaniques, Pages helléniques, etc.
Georges Feltin-Tracol
ROBERT STEUCKERS, Pages nordiques. Fidèles à Thulé, Éditions du Lore, 2020, 100 p., 15 €. Pour commander l'ouvrage: http://www.ladiffusiondulore.fr/home/849-pages-nordiques-fideles-a-thule.html
Urga, Le pays de Ungern
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Le baron blanc qui a accordé l'indépendance à la Mongolie
Dans la steppe montagneuse de Mongolie, le vent souffle de façon incontrôlable d'un côté à l'autre, ne laissant que de l'herbe à la surface du sol. Le sifflement et le hurlement des éléments provoquent une horreur à la fois archaïque et mystique. Et au milieu des hurlements du vent, on entend le hennissement d'un cheval qui brise la monotonie de ce paysage abrupt et sauvage. Au-delà de l'horizon, au sommet d'une haute colline rocheuse, sur laquelle les nuages passent fantastiquement et rapidement, apparaît la figure d'un cavalier portant une robe mongole dorée. Le cheval, comme s'il s'agissait d'une énorme tour sombre, se cabre et se cabre, coupant l'atmosphère avec ses yeux fous. Son cavalier l'apprivoise avec une main de fer. Il s'agit du baron Ungern.
Il y a exactement 100 ans, une série d'événements importants se sont produits qui sont associés à son nom.
Le lieutenant général Roman Fedorovitch von Ungern-Sternberg est sans aucun doute une figure légendaire. Il était l'un des dirigeants du mouvement Transbaïkalien Blanc, étant le second à commander ce système qui avait été créé par l'ataman Semyonov, à qui l'amiral Koltchak, en tant que souverain suprême de la Russie, avait transféré tous les pouvoirs militaires et civils des territoires qui se trouvaient dans « l'Extrême-Orient russe ».
Roman Fedorovitch était un ami de Semyonov pendant la Première Guerre mondiale et les deux hommes se connaissaient depuis longtemps. Tous deux se sont battus ensemble. Au cours de l'été 1917, Semyonov, qui avait les pouvoirs du gouvernement provisoire, retourna dans sa patrie en Transbaïkalie. Il a appelé Ungern à venir dans sa patrie et à y rester avec lui. C'est là qu'ils ont commencé à lutter ensemble contre les bolcheviks. Lorsque Semyonov prit Chita en août 1918, le baron de la division de cavalerie asiatique établit plus tard sa base d'opérations à Dauria, où il contrôlera le trafic de l'East China Railway.
C'est là que ce général blanc a commencé à concocter des plans de proportions véritablement planétaires: il souhaitait ressusciter dans tout l'Ancien Monde les monarchies qui étaient tombées, en restaurant les dynasties renversées de Chine (les Qing) et de Russie (les Romanov). Le territoire de Khalkha, également connu sous le nom de « Mongolie extérieure », sera la première étape de la réalisation de ses plans. En août 1920, Ungern, avec son armée de « smachus » (cosaques), arrive en Mongolie fin octobre et prend d'assaut sa capitale Urga.
À partir de l'automne 1919, la Khalkha est occupée par les « gamins », soldats de l'Armée républicaine de la Chine révolutionnaire, qui volent et oppriment les Mongols, perpétrant toutes sortes d'injustices et de violences contre la population, afin de venger le fait que, quelques années auparavant, les Mongols avaient osé se libérer de la domination chinoise. Urga était la base et le quartier général de ces envahisseurs, qui disposaient d'une force militaire assez importante et bien équipée selon les normes locales. Les troupes d’Ungern étaient 10 à 12 fois moins nombreuses que les troupes chinoises, tandis que les fils de l'Empire Céleste étaient largement inférieurs en nombre de canons. Il n'est donc pas surprenant que les deux assauts désespérés que le baron a lancés contre Urga aient échoué.
Finalement, Ungern a retiré ses troupes de l'autre côté du fleuve Kerulen, qui était le centre de la résistance contre les envahisseurs chinois et où l'empire de Gengis Khan a émergé. De nombreux Mongols, mécontents de la domination chinoise sur leur pays, y affluent de partout.
La Division de Cavalerie Asiatique a rapidement récupéré les troupes qu'elle avait perdues, tandis que son chef, qui comprenait parfaitement l'ennemi, menait une guerre psychologique efficace contre la garnison des « gamins ». Après quelques mois, les Chinois superstitieux, qui se sont retrouvés dans un pays très différent de leur patrie, laquelle est pleine de riz et de soie, attendaient que le terrible châtiment des dieux puissants qui protégeaient le « Bouddha vivant », le grand prêtre d'Urga et souverain de Mongolie, Bogdo-Gegen, leur tombe dessus à tout moment. Chaque nuit, ils regardaient avec crainte les gigantesques feux de joie allumés par les habitants et les soldats d’Ungern au sommet de la montagne sacrée Bogdo-Khan-ul, au sud de la ville. Les terribles rumeurs propagées par les agents du baron privent les « gamins » de tout espoir de victoire.
Peu avant la nouvelle attaque contre Urga, quelque chose d'absolument incroyable se produisit: dans la cour de la maison du gouverneur, Chen Yi, et en plein jour, un jour d'hiver, Ungern lui-même est apparu. Comment il a réussi à traverser la capitale ennemie sans se faire repérer est incompréhensible, surtout si l'on considère qu'elle était pleine de troupes, grouillante de patrouilles et entourée de toutes sortes de postes armés. Sur le chemin du retour, le baron a remarqué une sentinelle chinoise qui dormait devant la porte de la prison. Une telle violation de la discipline militaire l'exaspère au plus profond de son âme, et le général blanc réveille le soldat négligent à coups de poings, lui expliquant qu'il est impossible de dormir pendant la garde, car lui, Ungern, va le punir de ses propres mains. Après cela, le chef de la Division de Cavalerie Asiatique a calmement quitté la ville et s'est rendu à Bogdo-Khan-ul. Après la panique provoquée par sa fuite, les soldats n'ont pas pu organiser un escadron pour le poursuivre. L'incident a fini par être considéré comme un miracle : seules des forces surnaturelles auraient pu aider le baron dans son infiltration sur le territoire d'Urga et le faire sortir sain et sauf.
Ce sont ces mêmes forces surnaturelles qui, selon les soldats chinois, ont aidé Ungern à kidnapper - en plein jour, devant toute la ville (au sens littéral du terme) et sous le nez de tout un bataillon de gardes - Bogdo-Gegen, qui était assigné à résidence. Cet événement démoralise même les commandants du corps expéditionnaire chinois : le général Guo Songling s'enfuit de la capitale à la tête d'une unité de gardes qui sont les mieux préparés au combat : c’était un corps de 3000 soldats d'élite de la cavalerie.
La supériorité numérique des Chinois sur la Division de Cavalerie Asiatique diminue, mais elle reste assez importante, étant de cinq à huit fois supérieure au nombre de soldats alignés par Ungern. En revanche, les soldats d’Ungern possédaient 5 à 6 fois plus d'artillerie et de mitrailleuses que les Chinois.
Cela n'a pas empêché le baron de poursuivre une opération bien planifiée qui allait mener au succès de son corps expéditionnaire. Au petit matin du 2 février 1921, un assaut frontal est lancé, auquel les Chinois résistent farouchement. Le lendemain, les combats ont cessé, puis l'assaut a repris et les « gamins » ont fui dans la terreur. La capitale de la Mongolie extérieure a été libérée le 4 février, et Ungern a remporté d'énormes trophées, dont de grandes quantités d'or et d'argent raflées dans les entrepôts de la banque d'Urga.
La guerre contre les Chinois n'était cependant pas terminée et toute une série de batailles acharnées s'ensuivit contre le corps expéditionnaire des « Gamins », dont les effectifs étaient encore plusieurs fois supérieurs à ceux de la division de cavalerie asiatique. Mais à la fin, ils furent pratiquement détruits. Peu d'entre eux retournèrent en Chine, et les troupes d’Ungern gagnèrent à nouveau un important butin de guerre, dont plusieurs milliers de prisonniers.
Le 22 février 1921, une cérémonie solennelle a lieu à Urga : Bogdo-Gegen VIII monte à nouveau sur le trône du Grand Khan de Mongolie. La monarchie est à nouveau rétablie et les Mongols accordent à Ungern toutes sortes d'honneurs et de privilèges. Il a reçu le surnom de Tsagan (c'est-à-dire Blanc) Burkhan, ou « Dieu de la guerre », étant considéré comme l'incarnation de Mahakala-Idam, une divinité lamaïste à six bras qui punissait cruellement les ennemis de la « foi jaune ». Désormais, le nom du baron inspirait à ses ennemis une peur superstitieuse. Sous ses bannières étaient réunis tous les représentants de plus d'une douzaine de peuples d'Asie et d'Europe : Russes, Autrichiens, Français, Bachkirs, Chinois, Japonais, Tibétains, Coréens et Mandchous. Il y eut même... un Noir qui servit dans la division de cavalerie asiatique. Il s'agissait d'une petite Internationale blanche qui, sous la bannière de diverses religions traditionnelles - christianisme, bouddhisme et islam - s'opposait à l'athée Internationale rouge.
Fin mai, Ungern a lancé sa dernière campagne contre la Russie soviétique. Il espérait provoquer des soulèvements anti-bolcheviques dans l'Altaï et le Yenisei supérieur, dans la province d'Irkoutsk, en Transbaïkalie. Mais le peuple n'avait aucune envie de se confronter au nouveau gouvernement qui avait remplacé un système prédateur d'appropriation des excédents par une série d'impôts en nature relativement supportables. La lutte dans la région du Baïkal s'est avérée vaine et le baron a fini par se replier en Mongolie. C'est sur le fleuve Egiin-Gol, poursuivi par les « Rouges » et divisé en deux brigades, que la mutinerie a éclaté dans la Division de Cavalerie Asiatique. Von Ungern-Sternberg perdit le contrôle de ses troupes et fut arrêté par les officiers d'une division mongole qu'il s'attendait à ce qu’elle lui restât fidèle. La cavalerie asiatique s'est mise en route vers l'est, en direction de la Mandchourie, et le 15 septembre, le baron a été abattu dans la ville de Novonikolaïvsk, qui était la capitale de la « Sibérie rouge ».
L'épopée d’Ungern à Urga et en Mongolie a eu un impact significatif sur l'histoire de l'Asie intérieure. Sans lui, la Khalkha serait resté sous le contrôle du gouvernement de Pékin. Les autorités de la Russie soviétique ne voulaient pas entrer en conflit avec son voisin du sud et si le baron n'avait pas éliminé les « gamins », les bolcheviks n'auraient pas envahi la région et la Mongolie extérieure n'aurait pas quitté la sphère d'influence chinoise, ce qui est arrivé à la Mongolie intérieure, à l'Ordos, etc. C'est donc grâce à la guerre menée par Ungern que la Mongolie s'est détachée de l'orbite de Pékin et est entrée dans celle de Moscou.
Il est intéressant de noter que, pour la même raison (« l'aventure de Ungern »), la Chine a fini par perdre la région d'Uryankhai, la future Tuva, qui, en 1914, est passée du statut de partie de l'Empire céleste à celui de protectorat de l'Empire russe, et a fait partie de l'URSS jusqu’en 1944. Comme chacun sait, c'est à Tuva (dans la ville de Chadan) que l'actuel ministre de la défense de la Fédération de Russie, Sergei Shoigu, est né.
D'ailleurs, l'actuelle République de Chine (l'île de Taïwan) considère toujours cette région autonome turque, qui fait partie de la Fédération de Russie, comme faisant partie du territoire d'État de la Chine.
Ajoutons à cela que dans l'actuelle république de Mongolie, beaucoup considèrent le général blanc comme un héros national qui a libéré le pays d'une puissance étrangère. En novembre 2015, le musée dédié à Ungern a été solennellement ouvert près d'Oulan-Bator avec l'aide directe de l'Institut d'histoire et d'archéologie de l'Académie des sciences de ce pays.
C'est, à bien des égards, un résultat paradoxal de la vie du monarchiste le plus fidèle et le plus convaincu du XXe siècle.
Stanislav Khatuntsev (Traduction vers l’espagnol de Juan Gabriel Caro Rivera)
Sources : Euro-Synergies
Il y aura 150 ans le 18 Mars 1871 ils se soulevaient : quels enseignements en avons nous tirés ?
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La Démocratie qui sert de paravent aux oligarchies qui se succèdent n'est qu'un outil de division du Peuple.
Hier Macron était élu face à l'épouvantail que représentait Marine Le Pen.
Demain ce sera la même chose, pour les mêmes raisons.
N'est-il pas temps de boycotter massivement ces élections ? D'espérer d'autres réponses politiques, des alliances par exemple, même avec le Diable, qui nous permettraient de chasser le bloc élitaire ? Et de rendre espoir au bloc Populaire ? Bref d'être enfin Révolutionnaires ?
Pendant que chaque chapelle alimente la division, l'oligarchie mondiale avance ses pions vers une dictature qui ne se cache quasiment plus, après avoir semés la peur grâce au COVID. Quittez vos chapelles et redevenez des Hommes et des Femmes Libres.
Ils rêvent de mettre en place un contrôle social, similaire à ce qui se fait déjà en Chine, afin de mieux nous asservir. Ils sont en train de construire l'architecture de l'oppression en toute tranquillité, en déployant la 5G qui en sera le support terrestre et satellitaire. Le pass sanitaire est le début de l'engrenage.
Cela fonctionne d'abord par ce que la sidération médiatique et politique a été forte, très forte et trop nombreux sont ceux qui croient à la version officielle et crèvent de peur à cause d'un virus qui n'est pas létal et laisse plus de 99 % de la population en bonne santé.
Retrouvez-vous, réunissez-vous, préparez les noyaux locaux de résistance à l’oppression ; dans la plus grande sagesse populaire, en laissant vos positions toutes faites de côté .
L’expérience des Gilets Jaunes doit servir de leçon. Ils ont réussi à faire s’opposer les différents courants politiques, et ont lâchés leurs chiens de garde dans le but d’alimenter le conflit avec les forces de l’ordre.
150 après l’insurrection de la Commune qu’avons-nous appris ?
La seule chose qui me semble essentielle est que sans les forces de répression ils ne sont rien : alors travaillez sans haine ni animosité à convaincre les forces de l’ordre que ceux qu’ils préservent sont des corrompus qui ne travaillent qu’à notre génocide.
Jamais dans l’Histoire la supercherie n’aura été aussi visible : confinement et vaccination contre un virus inoffensif pour le plus grand profit de Big Pharma.
150 après l’insurrection de la Commune qu’avons-nous appris ?
Roberto
Wonders Of Nature - Higland Echoes (Album complet)
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I-Média n°332 – Covid-19. Censure, manipulations… le débat impossible ?
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L’État français est-il en lien avec le Mossad?
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Nul n’ignore les liens étriqués des gouvernements français successifs avec le CRIF (Conseil représentatif des juifs de France), au point qu’il en est qui affirment que la politique française est dictée par ce dernier.
Comme plus rien ne nous étonne de la part de certains responsables politiques plus sionistes que de nombreux juifs eux-mêmes (qui ne se sentent d’ailleurs nullement représentés par le CRIF), voici une information qui vient ajouter aux doutes légitimes que tout citoyen peut avoir sur le sujet.
Je suis retombé sur une info de l’été dernier qui je pense, est presque passée inaperçue dans la population, vu le petit nombre qui l’ont consultée (- de 13.000).
Dans l’ambiance actuelle de doutes de plus en plus sérieux quant à la manière dont la pseudo-crise sanitaire a été gérée par le gouvernement français, je pense utile de ressortir cette info et de la relayer au maximum.
En plus de sommes astronomiques dépensées par le chef de l’État – qui n’a de cesse de répéter à sa population que les caisses sont vides – pour d’inutiles études par des cabinets-conseils privés du type McKinsey et autres, cette info nous apprend qu’il a confié la gestion du « dé-confinement » à Bain & Company, une autre firme américaine… proche du Mossad!
Nouvelle preuve de ce que je répète depuis des années: la France est « sionisée » jusqu’à la moelle et la majorité des Français en est dupe !
Distraite par des sujets mineurs montés en « scoops » comme l’incontournable « voile islamiqu », les repas spéciaux dans les cantines scolaires, le risque terroriste élevé, et autres lois & décrets islamophobes.
Les citoyens sont ainsi inondés par les médias mainstream de tout ce qui peut les détourner des sombres pratiques politiques qui se trament en coulisses – n’y voyez surtout pas quelque forme de complotisme de leur part, cette appellation est devenue une AOC réservée à ceux qui osent mettre en doute la probité de l’appareil étatique et ceux qui s’y gavent.
Ces mêmes médias pourris nous préparent déjà le futur duel Macron-Le Pen pour 2022 afin que les idiots utiles habituels montent au créneau et nous rejouent le coup de 2017: pas la peste bruuune! Sauf que, à voir la politique menée par la Macronie tout au long de son détestable mandat, la peste brune est déjà là, et bien là !
Au point que la France a été pointée par plusieurs instances internationales pour lui rappeler ce qu’est un État de droit, et qu’elle vient d’être rabaissée à la 24è place par The Economist, dans son classement annuel, comme «Démocratie défaillante».
Bravo à l’ado de l’Elysée et son équipe de collabos… Ils ont vraiment de quoi être fiers de ce qu’ils laisseront de leur passage à la tête de l’État!
Daniel Vanhove
Sources : Chronique de Palestine – 25/02/2021.
Sur le même sujet :
Le déconfinement des Français est géré par l’américain Bain, annexe bien connue du Mossad
Marianne a publié un joli scoop en montrant que le ministère de la Santé du gouvernement Macron a offert la gestion du déconfinement au cabinet de management américain Bain & Company.
Cette information a littéralement sidéré les Français qui, comme vous et moi, se sont demandé le « pourquoi du comment »… On n’a pas assez de polytechniciens, d’énarques, de saint-cyriens, d’organisateurs de toutes sortes en France, qu’on soit obligés de payer des… Américains pour gérer quelque chose d’aussi stratégique que le déconfinement ???
La semaine passée, je me disais que le nom de cette compagnie me rappelait quelque chose. Et cela m’est revenu. Bain & Co a fait sa fortune dans le downsizing, entendez par là les licenciements massifs. Quand une multinationale ou une banque veut virer 3000 salariés ou plus d’un seul coup, elles font appel à Bain, exactement comme la fille que vous voyez au début du film Margin Call venant annoncer à chaque personne sur la liste ce qu’elle va recevoir comme chèque de départ tout en lui demandant de prendre toutes ses affaires perso et de partir dans la minute qui suit.
Et devinez qui a fait le plus souvent appel à Bain ? Une société que je connais bien et qui a toujours été ma boussole en terme de licenciements : IBM.
Bain s’est aussi occupé de virer les gens chez le géant de Las Vegas, MGM Resorts.
Bain s’occupe de tous les secteurs, de l’aéronautique à l’hôtellerie, en passant par la chimie, la banque ou la logistique. Il facture à coup de millions de dollars et ne prend pas de petits comptes. Quand il s’agit de virer 3000 personnes qui vont vous faire économiser 150 millions de dollars, leur prix sera de l’ordre de 20 à 30 millions de dollars.
Mais Bain est aussi connu pour escroquer les gouvernements comme en 2018 avec le service des impôts d’Afrique du Sud (SARS), que Bain était censé réorganiser.
Bref, les gens de Bain font du grand n’importe quoi, y compris détruire, entre autres, le système de perception des impôts d’Afrique du Sud avec des conseils bidons.
Si les activités de Bain sont, on va dire « classiques » dans le monde du privé, on n’arrive pas à comprendre comment le ministère de la Santé a décidé que la France était un pays du Tiers-Monde, n’ayant pas assez de diplômés, au point de confier le programme de déconfinement des Français à Bain & Company. Sans même parler du fait que, historiquement, la société a clairement des attaches claires avec le Mossad israélien. Et qui dit Mossad, dit efficacité radicale.
Aujourd’hui, la patronne de Bain & Co est toujours Mme Orit Gadiesh , une ancienne cadre supérieur du… Mossad, elle-même fille d’un général israélien ! Bravo au contre-espionnage de la DCRI qui n’a pas eu, a priori, d’objections, ou bien a été mise devant le fait accompli par Macron ou ses adjoints de donner un dossier ultra-sensible à une ramification du Mossad. Dingue !
Une fois que Bain est informé de toutes les magouilles d’une multinationale ou d’un gouvernement, plus moyen de s’en séparer. Comme un agent recruté par un service, la série Le Bureau des légendes d’Éric Rochant sur Canal+ le montre très bien.
Bain ne communique pas aux États-Unis sur son chiffre d’affaire mondial, et reste également dans le flou dans les autres pays dans la mesure des lois des sociétés et comptables. Ne vous trompez pas, vous êtes en face ici d’une multinationale aux cent bras, mais dont la tête est directement liée aux intérêts du Mossad.
Force est de reconnaître que cette ultra discrète extension des services israéliens est absolument remarquable. Il suffit de temps à autre de faire chanter les PDG ou d’en cibler pour les encourager ensuite à signer avec Bain & Co.
Pour toutes ces raisons, je trouve encore plus scandaleux et surtout HAUTEMENT suspect que des haut-fonctionnaires du ministère de la Santé aient donné la gestion du déconfinement de 60 millions de Français à cause du Covid-19 à Bain & Co. Clairement, certaines mains ont été « gentiment » encouragées à signer avec une société américaine plutôt que de confier le dossier aux officiers français (spécialité Effectifs) qui sont les seuls grands spécialistes en France de ce que l’on appelle « la montée en puissance des effectifs ».
- Source : La Revue de Presse Internationale de Pierre Jovanovic ( ZEjournal) - 31 juillet 2020
L'Hiver qui vient : la 4° phase du grand reset ?
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- Perturbations prévues de la chaîne d’approvisionnement, pénuries de stocks, grande instabilité économique. Prévu pour la fin du deuxième trimestre de 2021.
- Utilisation de personnel militaire dans les grandes régions métropolitaines et sur toutes les routes principales pour établir des points de contrôle des déplacements. Limiter les déplacements et les voyages. Fournir un soutien logistique à la région. Attendu pour le troisième trimestre 2021.
Autour de Georges Dumézil : Aspects de l'héritage indo-européen dans la religion romaine archaïque
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- Catégorie : Georges Dumézil
Article inédit qui reprend en partie le texte d'une lecture faite le 13 mai 2002 à Bruxelles lors d'une séance publique de la Classe des Lettres de l'Académie royale de Belgique. L'intégralité de l'exposé est parue dans le Bulletin de la Classe des Lettres et des Sciences Morales et Politiques de l'Académie Royale de Belgique, 2002, p. 163-187.
Louvain-la-Neuve, le 7 juin 2002.
Plan
- I. Les Indo-Européens, Georges Dumézil et l'idéologie trifonctionnelle
- II. Georges Dumézil et l'héritage indo-européen dans la religion romaine
- Notes
L'exposé de cet après-midi va nous entraîner dans un passé très lointain, celui des Indo-Européens et celui des Romains, deux mondes qui, à des titres divers, ont contribué indirectement à la formation de notre Occident moderne.
Dans cette promenade, nous aurons comme guide un éminent savant français, Georges Dumézil, mort en 1986. Il avait été reçu à l'Académie française en 1979, mais en 1958 déjà, la Classe des Lettres de l'Académie royale de Belgique l'avait élu membre associé, anticipant de plus de vingt ans la décision française.
I. Les Indo-Européens, Georges Dumézil et l'idéologie trifonctionnelle
Les Indo-Européens. Peut-être n'est-il pas inutile d'évoquer rapidement ces ancêtres très éloignés. Faisons ensemble un bond en arrière, de plusieurs millénaires, sans entrer toutefois dans le détail d'une question complexe dont plusieurs aspects sont toujours âprement discutés. Nous nous en tiendrons à l'essentiel, en restant fidèle au modèle centrifuge et diffusionniste qui est encore le modèle dominant.
Ainsi donc, selon le schéma « classique », on désigne par Indo-Européens une population qui aurait vécu dans un passé très lointain que quelques savants feraient même remonter jusqu'au Ve millénaire avant Jésus-Christ, et qui trouverait son origine dans la vaste plaine russe. À une certaine époque (IIIe/IIe millénaire avant Jésus-Christ), pour des raisons et selon des modalités précises inconnues, les Indo-Européens se seraient répandus dans toute une série de directions, le processus exact d'expansion restant peu clair. Quoi qu'il en soit, au deuxième millénaire avant Jésus-Christ, ils se signalent en Anatolie (ce sont les Hittites), en Grèce (ce sont les Mycéniens), en Italie (ce sont les Latins et de nombreux autres peuples de la péninsule). Les futurs Indiens sont sur l'Indus dans le même temps, mais les Scandinaves par exemple - qui sont eux aussi des Indo-Européens - n'occuperont l'Islande qu'au dixième siècle de notre ère [1].
Latins, Grecs, Celtes, Germains, Slaves, Scandinaves, Scythes, Indiens, Iraniens, tous ces peuples anciens (et bien sûr les peuples actuels qui les prolongent) sont de lointains descendants de ces Indo-Européens. Mais - la précision est d'importance - c'est de langues qu'il est ici question. C'est sur le plan linguistique que nous sommes parents des Grecs, des Anglais, des Russes, des Iraniens ou des Indiens ; sur le plan linguistique toujours que nous ne sommes pas apparentés aux Basques, aux Hongrois, aux Turcs, ou aux Tunisiens, qui ne parlent pas des langues indo-européennes.
Bref, le monde indo-européen forme une communauté linguistique. C'est un des acquis et une des gloires de la grammaire comparée du XIXe siècle de l'avoir démontré, avec une rigueur et une précision qui ne laissent pas la moindre place au doute.
Mais cette parenté linguistique étant reconnue depuis le XIXe siècle, qu'est donc venu faire G. Dumézil dans le champ des études indo-européennes ?
Pour répondre à cette question d'une manière schématique, on dira que le savant français a tenté de prolonger le travail de la grammaire comparée, en passant du domaine de la linguistique à celui de la pensée, de la mentalité, de l'idéologie. En effet, c'est moins les langues, que l'univers mental, conceptuel, qui intéresse G. Dumézil.
Cet univers, il va tenter de l'atteindre en étudiant la culture des différents peuples issus des Indo-Européens, et tout particulièrement les manifestations essentielles de ces cultures, que sont les religions, les mythologies et les littératures. Le corpus qu'il prit en considération est extraordinairement vaste, puisqu'il couvre aussi bien les sociétés nordiques que la Rome et la Grèce antique, aussi bien l'Inde que le Caucase, sa recherche se faisant sur des textes aussi différents (pour donner quelques exemples) que les hymnes védiques, le Mahabharata, les eddas scandinaves, le cycle mythologique irlandais, l'épopée narte des Ossètes, ou le récit de Tite-Live sur la Rome royale.
Il ne m'est pas possible de m'étendre sur les résultats de recherches, qui ont duré près de soixante années et qui ont donné naissance à environ 17.000 pages (plusieurs centaines d'articles et quelque soixante livres). Pour aller à l'essentiel, je dirai simplement que G. Dumézil a cru pouvoir retrouver dans l'univers conceptuel des Indo-Européens deux choses, d'une part un cadre particulier d'analyse, c'est-à-dire une certaine vision générale du monde ; d'autre part des conceptions spécifiques.
Un cadre particulier d'analyse
Le cadre particulier d'analyse, d'abord. C'est ce qu'on appelle aussi la trifonctionnalité indo-européenne, ou encore l'idéologie tripartie des Indo-Européens.
De quoi s'agit-il ? Schématiquement, on dira que chez les Indo-Européens, les principaux rouages du monde et de la société (divine ou humaine) étaient compris, analysés, classés par référence à trois domaines, trois grands secteurs, que le savant français a appelés du terme, ambigu et peut-être peu heureux, de « fonctions ». Ces fonctions que G. Dumézil voyait distinctes, mais complémentaires et harmonieusement ajustées, sont, en ordre décroissant de dignité :
- une fonction de souveraineté (la première), qui assure le gouvernement et qui entretient les rapports de la société avec les dieux. Elle est liée au pouvoir politique et à l'administration du sacré. Elle est par ailleurs susceptible de présenter deux faces : l'une, violente, terrible, inquiétante, magique ; l'autre, paisible, rassurante, juridique, conservatrice ;
- une fonction (la deuxième) liée à la force physique, à la vaillance, à l'attaque, à la défense, à la science militaire, à la puissance guerrière : c'est la fonction guerrière ;
- enfin (la troisième), une fonction de fécondité et de prospérité, beaucoup plus large que les deux autres, valable pour les humains, les animaux, les champs. Elle veille au maintien de la vie et à la production des biens qui lui sont nécessaires. Elle comporte toutes sortes de conditions et de conséquences, ainsi notamment la richesse, l'agriculture, l'élevage, l'alimentation, la reproduction, la paix, le plaisir, le bien-être de tous. Elle intègre aussi les notions qui s'y rattachent, par exemple la santé, la beauté, la jeunesse, la volupté.
Ces trois fonctions correspondent bien sûr à trois besoins fondamentaux, qu'on pourrait appeler universels, qui sont partout, pour tous les peuples, l'essentiel. Mais la plupart des groupes humains se bornent à les satisfaire, sans plus. Les Indo-Européens, eux, sont allés plus loin : cette tripartition fonctionnelle leur servait en effet de cadre conceptuel, de moyen d'analyser et de comprendre ; c'est en quelque sorte pour eux un système de référence, un schéma classificateur. On est, il importe de bien le préciser, dans le domaine de l'imaginaire [2].
Des conceptions spécifiques
Outre cette grille d'analyse à trois entrées, le comparatiste français a également identifié nombre de conceptions spécifiques d'origine indo-européenne. Ces conceptions n'ont pas de référence nécessaire et obligée à la tripartition fonctionnelle, elles peuvent concerner toutes sortes de choses (je cite en vrac) : la fin du monde, les risques de la fonction guerrière, les fêtes et les rituels, la lumière nocturne et diurne, le mariage. Toutes nous introduisent dans la mentalité de nos lointains ancêtres.
Bref, une idéologie tripartie, centrale, à longue portée pourrait-on dire, et nombre de conceptions portant sur des aspects plus pratiques de la vie et de l'existence ; G. Dumézil nous a ainsi permis de mieux connaître l'univers conceptuel des Indo-Européens, leur manière de concevoir et d'imaginer le monde, leur idéologie en quelque sorte. Mais passons à la Rome ancienne.
La Rome ancienne n'est qu'un des multiples chantiers ouverts par G. Dumézil, mais c'est lui qui nous retiendra cet après-midi. La question se pose en effet de savoir ce que le savant français, explorateur éminent du vaste univers indo-européen, a apporté de précis et de précieux aux spécialistes de la Rome ancienne. En d'autres termes la Rome ancienne a-t-elle hérité des Indo-Européens autre chose que sa langue ? Y a-t-il à Rome un héritage indo-européen non linguistique ?
À ces questions, G. Dumézil a répondu « oui » : il a réussi à identifier un héritage indo-européen dans la religion et dans l'histoire, plus exactement dans la religion romaine archaïque d'une part et, d'autre part, dans les récits des historiens racontant les origines et les premiers siècles de la Ville.
Dans la suite de cet exposé, je traiterai surtout de religion, renvoyant à un autre article le développement qui concerne l'histoire.
II. Georges Dumézil et l'héritage indo-européen dans la religion romaine
L'apport de G. Dumézil à notre connaissance de la religion romaine [3] est considérable, mais ses travaux ne nous aident guère à comprendre en profondeur la religion romaine dans son évolution historique, c'est-à-dire sous la République et sous l'Empire : ils ne concernent que la période archaïque, c'est-à-dire celle des origines.
Dans ce secteur précis, le comparatiste français a pris nettement position, avec raison, contre la théorie du numen-mana : il a montré en effet que les divinités romaines étaient depuis le début des personnalités déjà bien constituées et non des entités vagues en formation. Faisant intervenir de nombreux parallèles indo-européens, il s'est également intéressé d'une manière heureuse aux déesses latines, aux parèdres des dieux majeurs, à la foule des petites divinités archaïques du type Flora, Furrina, Vacuna, Palès, Carna, et à bien d'autres réalités religieuses encore, qu'il s'agisse de fêtes, de rituels ou de conceptions de base.
Mais sans négliger l'intérêt de toutes ses découvertes, il faut bien reconnaître qu'en matière religieuse, l'héritage indo-européen, comme tel, ne se manifeste plus à Rome que sous l'aspect de fossiles [4]. Je me limiterai à trois exemples, tournant autour des rites et des dieux.
La triade précapitoline des flamines majeurs (Jupiter, Mars et Quirinus)
Tous les amateurs d'antiquités romaines connaissent le temple de Jupiter sur le Capitole où les Romains vénéraient non pas une, mais trois divinités : Jupiter, Junon et Minerve. En réalité, cette triade capitoline, qui s'était formée à Rome même, avait été précédée d'une autre triade, dite précapitoline, qui rassemblait Jupiter, Mars et Quirinus, et qui était, elle, d'origine indo-européenne. Cette très vieille structure n'est plus vivante à Rome, sinon dans l'existence même d'un groupe de prêtres, les trois flamines majeurs, et comme « pivot » autour duquel s'articulent en filigrane un certain nombre d'entités divines. Cet héritage indo-européen, fossilisé à l'époque historique, reflète la tripartition fonctionnelle de l'ensemble du panthéon indo-européen.
Dans cette structure, Jupiter, le dieu-roi (rex deorum) relève de la première fonction, celle de la souveraineté ; Mars, de la seconde (Mars est le dieu de la guerre) ; Quirinus, dont les liens avec le grain sont nets si l'on se réfère aux offices religieux dans lesquels intervient son flamine, relève de la troisième fonction (fécondité et prospérité).
Cette vieille triade romaine a son correspondant dans la triade ombrienne : Jupiter, Mars et Vofionus, connue par les Tables de Gubbio [5]. Elle répond aussi aux listes-types qu'on observe en Scandinavie : Odhinn-Tyr (les deux aspects de la première fonction), Thorr (deuxième fonction) et Freyr (troisième fonction), tout comme dans l'Inde védique et prévédique : Mitra-Varuna (les deux aspects de la première fonction), Indra (deuxième fonction), et les jumeaux Nasatya ou Ashvin (troisième fonction). Toutes ces listes divines, de type formulaire, synthétisent les trois fonctions, ordonnant en quelque sorte le panthéon divin. Mais redisons-le, à Rome, le groupe Jupiter, Mars, Quirinus n'est plus qu'un fossile. C'est la triade capitoline, Jupiter, Junon et Minerve, qui est importante.
Le rituel des Matralia
On retrouve aussi l'héritage indo-européen dans des rites [6]. Voici l'exemple d'une fête religieuse romaine, les Matralia. Elle était célébrée en l'honneur de Mater Matuta, nom divinisé de l'Aurore, le 11 juin, au moment où l'on approche du solstice d'été et où les jours atteignent leur durée la plus longue.
Pendant très longtemps, cette fête et le rituel qui l'accompagnait n'ont semblé offrir aucune prise à une élucidation satisfaisante et faisaient l'objet de discussions contradictoires parmi les savants modernes. Quels étaient donc ces rites singuliers, difficilement compréhensibles ? Ils étaient au nombre de deux.
Dans le premier, les matrones romaines portaient dans leurs bras, pour les choyer, non pas leurs propres enfants, mais les enfants de leurs soeurs ; dans le second, elles faisaient entrer dans le temple de Mater Matuta une servante qu'elles battaient ensuite de verges avant de la jeter dehors.
Ces rites étranges, qui ne comportent aucune explication dans le contexte romain ou même gréco-romain, G. Dumézil les a éclairés par une confrontation avec la mythologie védique de l'Inde.
Le Rig-Veda en effet présente la déesse Aurore (Usas) allaitant et léchant l'enfant « de sa soeur la Nuit », enfant qui n'est rien d'autre, toujours dans la mythologie védique, que le Soleil.
Tout se passe comme si Rome avait conservé de son héritage indo-européen un théologème élémentaire, à savoir : « l'Aurore choyant l'enfant de sa soeur la Nuit ». Mais en l'occurrence à Rome le mythe - l'explication en quelque sorte - a disparu ; seul a survécu le rite, qui prescrit aux matrones le comportement de la divinité. Les mères romaines font donc avec les enfants de leurs soeurs ce que, pour la mythologie védique, l'Aurore, soeur de la Nuit, fait avec le Soleil, enfant de la Nuit.
Le second rite, celui de l'expulsion de la servante, s'explique également par le parallélisme védique. Dans les hymnes védiques, la déesse Aurore, en marchant, refoule par la lumière les ténèbres et l'ensemble des dangers, car les ténèbres sont assimilées à l'ennemi, au barbare, au démoniaque, au mal. C'est ce que miment dans les Matralia les matrones romaines sévissant « contre une esclave qui doit représenter, par opposition à elles-mêmes, l'élément mauvais et mal né ».
Les Matralia fournissent ainsi un exemple révélateur de la conservation du rite indépendamment du mythe. Les gestes romains ne prennent leur sens que par la comparaison avec la mythologie védique. Mais cette pratique étrange que G. Dumézil a rendue compréhensible par le recours aux sources védiques n'est plus dans la religion romaine qu'un fossile que les Romains eux-mêmes d'ailleurs ne comprenaient plus. Les explications qu'ils proposaient et qui faisaient intervenir la mythologie grecque, loin d'éclaircir les choses, les rendaient plus obscures encore.
Les « hôtes entêtés » de Jupiter
L'existence même de la triade précapitoline et le curieux rituel des Matralia sont deux exemples de cet héritage indo-européen. En voici un troisième, celui des « hôtes entêtés » de Jupiter [7]. Tout comme dans le cas des Matralia, la comparaison indo-européenne est seule susceptible d'apporter la solution adéquate.
Nous sommes sous le règne des Tarquins (l'Ancien ou le Superbe, selon les versions). Et le récit traditionnel [8] contient une bien curieuse notice, qui concerne les divinités Terminus (littéralement en latin « la borne, la limite ») et Juventas (littéralement « la jeunesse »). Lorsqu'il est question de construire le grand temple du Capitole, ces deux divinités « refusent » de céder à Jupiter l'emplacement qu'elles occupaient sur la colline et dont on aurait besoin pour la construction. Qu'à cela ne tienne, on ne les obligera pas à bouger, on leur réservera un autel à chacune, dans le temple même.
Le sens profond de cette étroite alliance n'apparaît qu'à la comparaison, une fois Terminus et Juventas reconnus comme les homologues romains des « souverains mineurs », Bhaga et Aryaman, lieutenants de Mitra. Bhaga, c'est la « part » personnifiée et divinisée, qui patronne la juste répartition des biens dans la société. Aryaman, c'est le patron des « arya » (« les hommes au sens noble du terme »), le patron donc des personnes qui constituent la société.
G. Dumézil a montré que Terminus et Juventas correspondaient avec précision à ces deux figures védiques, étroitement associées à Mitra. Juventas contrôle l'entrée des jeunes Romains dans la société des hommes, et les protège tant qu'ils sont dans l'âge le plus intéressant pour l'État. Terminus, pour sa part, marque et patronne la répartition des propriétés, non plus mobilières (principalement les troupeaux), comme dans le cas de Bhaga, mais foncières, comme il est normal dans une société sédentaire.
Ainsi une conception théologique indo-européenne, dont on retrouve d'ailleurs aussi la trace dans des transpositions zoroastriennes et dans l'Irlande paléochrétienne, a-t-elle été traduite en une anecdote pseudo-historique, intégrée dans la geste de Tarquin, et interprétée par les Romains comme un présage de stabilité (Terminus) et de jeunesse (Juventas) éternelles pour leur Ville.
Notes
[1] D'après G. Dumézil, Entretien avec Didier Éribon, Paris, 1987, p. 110-111 (Folio. Essais, 51). Ajoutons qu'il faudra attendre des siècles encore pour que l'espagnol et le portugais, eux aussi des langues indo-européennes, soient parlés en Amérique centrale et en Amérique latine. - Pour une bibliographie un peu plus détaillée sur les Indo-Européens, on se reportera à J. Poucet, Les Rois de Rome. Tradition et histoire, Bruxelles, 2000, p. 373-375 (Académie Royale de Belgique. Mémoires de la Classe des Lettres. Collection in-8°, 3e série, tome 22).
[2] Il faut insister sur ce point, une des erreurs initiales de G. Dumézil (il l'a reconnu lui-même) étant précisément d'avoir confondu « imaginaire » et « réalité sociale », d'avoir cru que ce qu'il repérait dans l'imaginaire s'incarnait concrètement dans la société. Ce problème crucial du rapport entre l'imaginaire et la réalité a été après bien d'autres posé par A. Schiavone, I saperi della città, dans A. Momigliano, A. Schiavone [Éd.], Storia di Roma. I. Roma in Italia, Turin, 1988, p. 561, n. 41 : « La grande question ouverte (et non résolue par G. Dumézil) est la compréhension et la description des rapports qui devaient s'instaurer entre ces représentations imaginaires (dont, jusqu'à preuve contraire, il faut postuler une cohérence seulement interne) et les niveaux de réalité (sociaux, productifs, de pouvoir) : selon une échelle de possibilité qui va du simple reflet idéal d'une forme matérielle déjà solidement constituée en elle-même (le Dumézil première manière), à l'intégration complexe entre structures de pensée et données sociales dans un système à plusieurs centres (c'est le modèle de Marx dans les Grundrisse), jusqu'à l'hypothèse d'une déconnexion et d'une absence de correspondance entre les différents plans : signes de blessures, de ruptures et de contradictions encore plus profondes et cachées ». - L'évolution de la recherche de G. Dumézil en général et sur ce point particulier de l'imaginaire est remarquablement étudiée par D. Dubuisson, Mythologies du XXe siècle (Dumézil, Lévi-Strauss, Éliade), Lille, 1993, p. 21-128 (Racines et Modèles).
[3] On trouvera les vues de Georges Dumézil essentiellement dans La religion romaine archaïque, 2e éd., Paris, 1974, 700 p. (Bibliothèque historique Payot) [1ère éd. 1966] et dans Fêtes romaines d'été et d'automne. Suivi de Dix Questions Romaines, Paris, 1975, 298 p. (Bibliothèque des Sciences humaines). - Pour un point de vue critique ouvert et récent, on pourra se reporter à l'analyse de E. Montanari, Georges Dumézil e la religione romana arcaica, dans J. Ries et N. Spineto [Éd.], Esploratori del pensiero umano. Georges Dumézil e Mircea Eliade, Milan, 2000, p. 51-102 (Di fronte e attraverso, 539). Dans le même ouvrage collectif, on verra également D. Briquel, Sul buon uso del comparativismo indoeuropeo in materia di religione romana, p. 25-50. - La deuxième édition de J. Scheid, Religion et piété à Rome, Paris, 2001, 192 p., contient aussi quelques pages intéressantes (p. 95-117 intitulées « Comment lire Dumézil »), reprises à l'édition de 1985 et qui ont conservé tout leur intérêt.
[4] A. Grandazzi, La fondation de Rome. Réflexions sur l'histoire, Paris, 1991, p. 66 (Histoire), évoque « des rituels comme celui du Cheval d'Octobre, de la déesse de l'Aurore, Mater Matuta, et surtout les indéniables analogies entre le flamen romain et le brahman indien ». Il y voit des « éléments dispersés et résiduels », qui cependant « attestent assez la réalité de cet héritage ».
[5] On désigne ainsi sept plaques de bronze, découvertes en 1444 à Gubbio (Italie), portant un texte en ombrien qui renseigne sur les rites et les cultes de cette petite ville ombrienne, avant que sa religion ne s'efface sous la pression romaine. Ombriens, Osques et Latins sont étroitement apparentés, leurs langues faisant partie de ce qu'on appelle les dialectes italiques.
[6] Cf. par exemple G. Dumézil, Mythe et épopée. III. Histoires romaines, Paris, 1973 (Bibliothèque des Sciences humaines), p. 305-330 (« Mater Matuta ») et, en résumé, La religion romaine archaïque, Paris, 1974, p. 63-75 (« La mythologie perdue : l'exemple des Matralia »).
[7] G. Dumézil, La religion romaine archaïque, Paris, 1974, p. 210-213 ; Les dieux souverains des Indo-Européens, Paris, 1977, p. 168-182 (Bibliothèque des Sciences humaines).
[8] Tite-Live, I, 55, 2-3 ; Denys d'Halicarnasse, III, 69, 5-6 ; Florus, I, 7, 9.
Jacques Poucet
Professeur émérite de l'Université de Louvain et des Facultés universitaires Saint-Louis (Bruxelles) ; Membre de l'Académie royale de Belgique
Sources : FEC - Folia Electronica Classica (Louvain-la-Neuve) - Numéro 3 - janvier-juin 2002 folia
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