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En 323 avant l'ère chrétienne, le 13 juin,   meurt   à   Babylone Alexandre, roi de Macédoine, que la postérité surnomma Alexandre le Grand. Il n'avait pas encore 33 ans. Cette disparition marque l'écroulement d'un rêve grandiose mais utopique car faisant fi de cette réalité incontournable qui s'appelle l'identité des peuples.

Fils du roi de Macédoine Philippe II, qui avait réussi à imposer aux cités de Grèce sa lourde autorité, Alexandre eut pour précepteur Aristote. Il révéla vite ses qualités de chef de guerre (lors de la bataille victorieuse de Chéronée, son père lui confia le commandement de la cavalerie). Philippe, assassiné en 336, Alexandre recueillit un héritage lourd à porter pour des épaules de vingt ans. À Athènes, Démosthène le considérait comme un gamin inoffensif. Il dut vite déchanter. Car les cités grecques, poussées par les Perses, ayant cru venu le moment de la révolte, Alexandre les remit à l'obéissance en frappant dur : Thèbes fut détruite, après que sa population eût subi un véritable carnage. Mais il se montra diplomate en pardonnant à Athènes. Quant aux peuples trop turbulents voisins de la Macédoine, comme les Thraces au nord, ils furent sévèrement corrigés, Alexandre assurant en moins d'un an la suprématie macédonienne sur la péninsule balkanique.

Il disposait d'une force militaire de grande qualité, le noyau dur de l'armée macédonienne étant la phalange, dont les membres constituaient un compagnonnage guerrier gage de solidité et d'efficacité. Mais Alexandre sut tirer profit des ressources en hommes fournies, bon gré mal gré, par les peuples soumis (Thraces et Thessaliens étaient d'excellents cavaliers). C'est donc à la tête d'une trentaine de milliers de combattants qu'il franchit l'Hellespont pour s'attaquer à l'empire perse. Lequel était censé pouvoir aligner plus d'un million de soldats...

Il en fallait plus pour faire hésiter Alexandre. Il entreprit une longue marche à travers l'Asie Mineure, après avoir offert des sacrifices à Athéna en un lieu hautement symbolique, Troie. Soumettant les cités rencontrées les unes après les autres, il semblait jouir d'une protection divine et la tradition, affirmant qu'il avait su trancher d'un coup d'épée l'inextricable nœud gordien, y voyait la promesse d'une maitrise du monde. Quand Darius, « le grand roi » des Perses, fort de son immense armée, voulut barrer la route à Alexandre, celui-ci sut insuffler à ses hommes une détermination qui impressionna tant son adversaire qu'il préféra tourner casaque, laissant au vainqueur son immense trésor et son harem. Darius voulut négocier, offrant à son vainqueur une impressionnante rançon et la moitié de son empire Jusqu’à l’Euphrate. Alexandre lui répondit avec hauteur : « Je suis le maître de l'Asie », Puis entreprit la conquête de la Syrie. Tyr et Gaza, qui avaient osé résister, virent leurs habitants massacrés ou vendus comme esclaves.

Poursuivant vers le sud, Alexandre pénétra en Egypte. Tandis que sa flotte remontait le Nil, il alla s'emparer de l'énorme trésor de Memphis. Affichant un grand respect pour les dieux égyptiens, faisant rebâtir des sanctuaires ruinés, il s'assit sur le trône ancestral des pharaons. S'affirmant fils de Zeus-Amon, il ordonna la construction d'une grande cité devant porter son nom, Alexandrie. Puis il repartit en direction du cœur de l'empire perse et, après avoir franchi le Tigre, fit un grand massacre de la dernière armée qu'essaya de lui opposer Darius. Celui-ci finit misérablement, sous les coups d'assassins. Alexandre lui fît faire des obsèques grandioses.

Puis il poursuivit sa marche vers l'Est, jusqu'à l'Indus. Mais ses vieux compagnons commençaient à rechigner. Leur déplaisait cette orientalisation de la cour d'Alexandre, qui incitait ses généraux à prendre, comme il le faisait lui-même, des compagnes asiatiques, tandis qu'il confiait de hautes responsabilités, y compris militaires, à d'anciens adversaires, ce que les vétérans grecs acceptaient fort mal.

Quand Alexandre mourut à Babylone, à la veille de partir conquérir l'Arabie, l'empire cosmopolite qu'il avait voulu édifier, au mépris des réalités ethniques, s'écroula comme un château de cartes.

Pierre VIAL

Sources : Rivarol 25/06/2010

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