Abecedaire decadence quadri 324x490

(propos recueillis par Fabrice Dutilleul) paru sur le site du Nouveau Présent)

 

Pourquoi avez-vous abordé ce thème de la « décadence » ?

Parce qu’il y a comme un terrible air de décadence romaine dans les temps que nous vivons, notamment en matière sociétale. Alors même qu’avant la pandémie du Covid, ce virus chinois, le peuple réclamait du pain et des jeux comme dans la Rome antique, nous assistions parallèlement, à un relâchement moral de l’oligarchie. Et vous connaissez la technique du « ruissellement » et la citation de Mao : « Le poisson pourrit par la tête ! ». Et tandis que les « barbares » ne se contentent plus de camper à nos portes, mais les franchissent allègrement, sans contrôle ou presque, il y a de moins en moins de centurions pour porter le glaive, dans ce que nous devons nous résigner à appeler nos « démocraties occidentales ».

Plus précisément, en quoi serions-nous « décadents », et par rapport à qui et à quoi ?

La morale, l’amour de la patrie, l’obéissance, le respect dû aux anciens, le désintéressement, un certain ordre moral : tout fout le camp, non ? La France dont nous n’avions jamais douté de l’éternité est menacée dans son existence même. Elle semble plus s’apparenter – sauf de rares et brillantes exceptions – à un agrégat de consommateurs, de pensionnaires, d’épargnants, de boursicoteurs, d’assistés autochtones ou étrangers, de râleurs, de jeunes parfois amorphes – ou pire, délinquants ! –, qu’à une nation forte et entreprenante, fière de son passé et de ses racines, certaine de son destin.

 

Vous êtes bien sévère et pessimiste !

Je ne suis pas certain que dans une situation semblable à celle des Ukrainiens – ce qu’à Dieu ne plaise ! – nous aurions la même résilience, la même volonté de résistance et la semblable farouche détermination de vaincre.

 

Dans votre Abécédaire, vous abordez une centaine de sujets… C’est beaucoup…

Oui, je balaye presque tout : les agressions, l’antispécisme, les banlieues, la bien-pensance, la culture, le féminisme exacerbé et envahissant, les institutions, l’échec spectaculaire de notre enseignement, les mœurs, la nation, la pédophilie, les rappeurs et les footeux – personnages emblématiques de cette décadence que je dénonce – la cancel culture, cette mode woke étasunienne, etc.

 

Et vous liez insécurité et d’immigration, deux phénomènes qui ont vraiment un rapport ?

Je le constate et ne suis pas le seul ! Par exemple, la majorité des petits larcins commis dans le métro parisien sont le fait de jeunes mineurs étrangers isolés ou… contrôlés, comme l’étaient les petits voleurs à l’époque de David Copperfield ou d’Oliver Twist. D’ailleurs, il n’est qu’à regarder les statistiques : 26 % des détenus sont des étrangers alors que la population étrangère, même si on additionne celle « d’origine » étrangère, n’atteint pas – pas encore ? – un tel pourcentage. Mais il est aussi vrai de dire que nos autochtones, « bien d’chez nous », peuplent également nos prisons et peut-être pas autant qu’ils le devraient, en raison d’une justice pratiquant la culture de l’excuse.

 

Comment jugez-vous la France « macronienne » ?

Faisandée ! Mai 1968 est passé par là, et comme le furet de la comptine de notre enfance, « il » repassera par là ! Nos descendants s’annoncent comme étant des « zombies », des êtres « hors-sol », crispés à leurs portables et autres smartphones, détachés de tous liens ou attaches civilisationnels. Alors, pour ne rien oublier, un petit Abécédaire récapitulatif allant de « A » comme « agression », en passant par « I » comme « immigration ou islam et islamisme », « M » comme « Macron », jusqu’à « V » comme « virus chinois » ou « vulnérabilité » et, finalement « W » pour « woke », ces entrées permettent d’engranger des munitions pour soutenir la controverse et alimenter le débat.

 

Vous parlez d’argent et de « profiteurs » dans votre livre…

Car j’évoque les enfants gâtés de la République, les décorés illégitimes, bref les parasites, justement, de cette bonne vieille République française et ses Tartuffes.

 

Alors que l’on qualifie, à tort ou à raison, le régime de Vladimir Poutine de « dictature », pensez-vous que nous sommes dans une société de liberté ?

La Russie a, à sa tête, un autocrate, c’est un fait et après tout, apparemment, il semble convenir à une majorité de ses citoyens, que cela nous plaise ou non. Mais ici, par comparaison, qu’avons-nous ? Un président jeune qui se prend pour Louis XIV, qui dit blanc un jour, noir le lendemain, un coup de barre à gauche, un coup de barre à droite, et qui gouverne en appliquant le fameux principe du « en même temps », qui montre les limites d’une politique. Ce régime est faible avec les forts et fort avec les faibles. Serons-nous, demain, maîtres chez nous, libres d’utiliser notre vocabulaire comme bon nous semble, pourrons-nous nous opposer au transhumanisme, à l’expansionnisme musulman, à la propagande LGBT sans craindre les foudres d’une justice globalement gauchiste ? L’honnête homme et sa famille pourront-ils se défendre, chez eux, contre la racaille, en utilisant, s’il le faut, une arme de poing ? Bref, les Torquemada de l’administration de Bruxelles et de certaines municipalités dites écologistes, cesseront-ils « d’emmerder » les Français pour utiliser l’expression du Président Georges Pompidou et, surtout, surtout, la France continuera-t-elle d’exister ?

 

Vous en douteriez ?

Ce n’est pas moi qui le dis. J’ai une référence et quelle référence ! Efforçons-nous de ne pas donner un commencement de réalité à cette citation de Charles Péguy, jeune officier sacrifié comme des centaines de milliers d’autres vies, sur l’autel de la patrie en 1914 : « Je ne dis pas : le peuple est perdu. Je dis : nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais ».

Abécédaire de la décadence, de Jean-Claude Rolinat, Éditions Dualpha, 220 pages, 25 euros.

Pour obtenir le livre de Jean-Claude Rolinat, cliquez ici

FaLang translation system by Faboba
 e
 
 
3 fonctions