
Ozon, essayiste français indépendant, ancien cadre du Front National et fondateur de cercles souverainistes, a récemment publié Les néoconservateurs : Une élite impériale aux Éditions Géopolitique Profonde. Sorti fin septembre ou début octobre 2025, cet ouvrage de 120 pages (broché à 24,99 €, Kindle à 9,99 €) est présenté comme une enquête documentée et abrasive, la première synthèse en français sur le sujet. Il propose une grille de lecture alternative au « chaos mondial », en retraçant plus de 70 ans d'histoire pour expliquer que le désordre actuel (guerres, crises) n'est pas un hasard, mais le fruit d'une élite impériale transatlantique qui manipule la politique étrangère occidentale au service de l'hégémonie américaine.Ozon structure son analyse en blocs thématiques clairs, croisant doctrines, réseaux et cas d'école, avec une approche factuelle : noms, dates, citations et exemples concrets. Il évite les opinions générales pour dérouler une généalogie précise, invitant le lecteur à « doter-vous d’une grille » pour relire l'actualité sans se laisser piéger par la « mousse médiatique » (gaffes, revirements). Le ton est assumé comme « choc » et provocateur, osant aborder des tabous comme le lobby israélien ou la « cabale Strauss ».
De quoi s'agit-il ? La thèse globaleLe livre dépeint les néoconservateurs non comme une simple « famille de pensée », mais comme une architecture d'action impériale, une machine idéologique autonome qui a capturé l'État profond américain (CIA, Pentagone, think tanks, ONG) pour imposer une stratégie de domination mondiale. Issus d'un pivot idéologique post-Seconde Guerre mondiale, ils transforment la démocratie en outil de guerre perpétuelle, justifiant mensonges d'État, interventions militaires et dissolution des souverainetés nationales. Selon Ozon, cette élite a causé plus de 2 millions de morts, 38 millions de déplacés et 8 000 milliards de dollars de dette américaine, au nom d'une « primauté quasi-automatique » qui sacrifie l'Europe et le monde.Les idées et arguments principaux d'OzonOzon articule son propos autour d'une généalogie historique et d'une critique géopolitique, en reliant passé et présent. Voici les axes clés, avec les arguments fondateurs :
- Généalogie des néoconservateurs : d'un noyau trotskyste à une théologie impériale
Ozon retrace l'origine dans les milieux intellectuels juifs new-yorkais des années 1930 : un petit groupe d'ex-trotskystes (marxistes révolutionnaires) qui rompt avec le communisme après 1940 (« Matrice de 1940 »), passant à l'anticommunisme virulent sous influence de Leo Strauss (philosophe de l'« ésotérisme » politique, vu comme une « cabale » justifiant le mensonge élitiste), Irving Kristol et James Burnham.
Argument : Ce pivot n'est pas idéologique pur, mais une mutation vers une « théologie du pouvoir global », où l'exceptionnalisme américain fusionne avec une mission messianique. La Guerre froide fournit l'appareil (complexe militaro-industriel, services secrets), transformant les États-Unis en « gendarme du monde » détaché du peuple. Exemple : le « Team B » (années 1970), une cellule parallèle qui sabote les renseignements pour gonfler la menace soviétique. - Le pivot israélien et le lobby tabou
Depuis la guerre des Six Jours (1967), Israël devient le cœur doctrinal : la domination israélienne sur le Moyen-Orient symbolise celle de l'Occident sur le globe, via un sionisme politique et une mythologie biblique.
Argument : Le lobby israélien (dossier « tabou » p. 47) articule l'agenda néocon à la « sécurité d'Israël », justifiant guerres et sanctions. Ozon lie cela à une alliance israélo-américaine qui instrumentalise les « droits de l'homme » pour des fins impériales, occultée par les médias. - Les guerres comme technique de gouvernement : de l'Irak à l'Ukraine
Les néocons structurent les conflits via un schéma manichéen : tout rival (Irak, Syrie, Iran, Libye) est diabolisé comme « Mal » pour nourrir l'empire. L'Ukraine est le « champ sacrificiel » ultime contre la Russie, via le Maïdan de 2014 orchestré par Victoria Nuland et le réseau Kagan (famille néocon influente).
Argument : Ces guerres par procuration (Yougoslavie, Kosovo, Irak avec les « armes de destruction massive ») servent à geler la multipolarité, élargir l'OTAN et affaiblir l'Europe. La guerre russo-ukrainienne est l'« ultime tentative de survie » de cette élite, menant à son autodestruction face à la résistance russe et la montée des BRICS. - La contamination européenne et française : de la dissidence à l'atlantisme
En Europe, les néocons s'implantent via une « intelligentsia française » issue de l'extrême gauche (BHL, Glucksmann, Kouchner, Bruckner), qui justifie interventions (Yougoslavie à Syrie) au nom humanitaire, effaçant la tradition gaulliste. Dès les années 1980, un « laboratoire français » (p. 41) fabrique un bloc central verrouillant le débat stratégique.
Argument : L'Europe devient une « colonie consentante », auxiliaire de l'empire via relais médiatiques russophobes et atlantistes. Ozon dénonce une « Révolution Obama » (p. 56) qui intensifie les drones malgré le Nobel de la paix, et le sabotage de Trump (p. 62) pour son « America First » (paix avec Moscou, fin des guerres). - Perspectives futures : déclin impérial et multipolarité
Le XXIe siècle sera celui de la « revanche des nations », avec confrontation sino-russe et libération potentielle de la France de l'atlantisme.
Argument : L'élite néocon s'adapte à la multipolarité mais risque l'échec, Trump étant un « fossoyeur » en menaçant la guerre perpétuelle et la mondialisation financière.
Ozon conclut sur un appel à la vigilance : comprendre ces « architectures » (think tanks, fondations) permet de voir au-delà des « infos sabotées ». Critiqué pour son ton abrasif et ses liens souverainistes, le livre force le débat sur qui « structure la politique étrangère occidentale ».
Octobre 2025

