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Des entreprises françaises investissent dans les colonies israéliennes au mépris du droit international et de leur responsabilité sociétale alors qu’au même moment la Palestine est bombardée par Israël. Ces entreprises profitent des massacres et de la politique israélienne de colonisation pour investir. La Cisjordanie et Jérusalem-Est sont devenues les centres de la violence qu’Israël fait subir aux Palestiniens. 

Depuis le début de la guerre de Gaza le 7 octobre dernier, Tel Aviv a accentué la répression dans les territoires occupés, multipliant siège, destruction des ouvrages publics, humiliation et arrestations. Récemment, en visite en Israël et en Cisjordanie, le Procureur en chef de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan a stigmatisé la colonisation israélienne en vigueur dans les colonies. «Je souhaite réitérer dans les termes les plus clairs possibles que le fait d'empêcher délibérément l'approvisionnement en secours des civils peut constituer un crime de guerre au sens du Statut de Rome de la CPI», a-t-il publié sur X. Dans un message vidéo, ce dernier a dénoncé la violence des colons israéliens: «J'ai souligné que la violence des colons est inacceptable. C'est quelque chose sur lequel nous enquêtons et où nous accélérons les enquêtes. Aucun colon israélien armé d'une idéologie et d'une arme ne peut penser que la chasse est ouverte aux Palestiniens. Israël a une responsabilité fondamentale en tant que puissance occupante». 

Carrefour participe à la colonisation israélienne pour ses profits. Malgré ces mises en garde et dénonciations, des multinationales s'obstinent à investir dans les colonies israéliennes en Cisjordanie. En France, des ONG, associations et syndicats mènent des campagnes pour sensibiliser sur les investissements d’entreprises françaises en Cisjordanie. Les investissements de Carrefour, spécialisé dans la grande distribution, sont dénoncés. L'entreprise dispose de plusieurs enseignes opérant en franchise dans les territoires occupés de Cisjordanie. «Le groupe Carrefour a noué un nouveau partenariat avec la banque Hapoalim, un acteur majeur de la colonisation, approuvé début mai par l’autorité de la concurrence israélienne. Hapoalim est l’une des trois banques israéliennes à figurer dans la base de données de l’ONU qui liste 97 entreprises complices de la colonisation. La banque est notamment mise en cause pour les opérations bancaires et financières contribuant au développement, à l’expansion et à l’entretien des colonies de peuplement et de leurs activités», dénonce la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine. 

La Ligue des droits de l'Homme (LDH) a souligné que «Carrefour a signé un contrat avec les entreprises israéliennes, Electra Consumer Products et Yenot Bitan, pour l’ouverture de 150 magasins dans les territoires palestiniens occupés de Cisjordanie et la société d'assurance AXA finance des projets dans les colonies». 

The Times Of Israël a, également, confirmé que les magasins sont «implantés au-delà» de la «Ligne Verte» et que même si, le média israélien martèle que «l’Association France-Palestine Solidarité (AFPS), Al-Haq, la Confédération générale du travail (CGT), la Fédération commerces et services de la CGT, la Ligue des droits de l’Homme, la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine et l’Union syndicale Solidaires, sont des organisations connues pour leur engagement anti-Israël», Carrefour profite de la colonisation israélienne.

L'Association France-Palestine Solidarité fait savoir que Electra Consumer Products et Yenot Bitan sont, directement par leur activité, et indirectement par leur appartenance au groupe Elco Ltd, impliquées dans les activités de colonisation menées par Israël dans les territoires palestiniens occupés (TPO) alors que le transfert des ressortissants de la puissance occupante pour coloniser un territoire occupé est une violation de l’article 49 de la quatrième Convention de Genève et un crime de guerre en vertu du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI). 

Outre ces entreprises, il y a aussi des banquiers et assureurs qui ont misé sur la colonisation en Cisjordanie pour engranger des bénéfices. Selon BDS France, la multinationale française d’assurances AXA investit près de 7 millions de dollars dans trois banques: Bank Leumi, Bank Mizrahi-Tefahot et Israel Discount Bank. Parce que ces trois banques financent les colonies illégales d’Israël, elles sont citées dans la base de données des Nations Unies sur les entreprises complices de l’entreprise illégale de colonisation israélienne. 

L’implication des entreprises françaises est aussi confirmée dans la construction du tramway de Jérusalem. Systra, Egis, Alstom: trois champions français, dont l'État est actionnaire, ont le savoir-faire hexagonal dans la construction et l'exploitation de ce réseau de transport urbain. France 24 rapporte: «Systra, Egis, Alstom: ces trois entreprises françaises dont l'État est actionnaire participent à la construction et à l'exploitation du réseau de tramway à Jérusalem. En reliant l'ouest de la Ville sainte à des colonies juives situées à l'Est, sur des terres palestiniennes, le tracé de ce transport en commun entérine l'annexion israélienne de la partie orientale de la ville, en violation du droit international». 

La société civile française s’est fortement impliquée pour éveiller la conscience de l’opinion publique et amener les entreprises et le gouvernement à respecter leurs engagements sociétaux et de protection des droits humains. Mais, les actions des ONG n’obtiennent pas le succès escompté. L’Etat français est, cependant, informé de la liaison entre les actions d’Israël, les violations des droits de l’homme et des crimes israéliens, mais, semble toujours fermer les yeux. 

Ces ONG ne sont pas les seules à accuser Israël dans sa colonisation actuelle. Observateur Continental a évoqué l’intervention de Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne: «Je suis consterné d’apprendre qu’en pleine guerre, le gouvernement israélien est sur le point d’engager de nouveaux fonds pour construire davantage de colonies illégales».

Pierre Duval

Source : OBSERVATEUR CONTINENTAL - 16.12.2023

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