Louis Roux chante Dante


 

Austère Florentin ! Le laurier dont tes tempes
Connaissent l'immortelle et sublime verdeur
N'a jamais adouci l'inflexible rigueur
De ce profil, transmis par les vieilles estampes.

C'est dans la haine aux flots amers que tu te trempes,
Gibelin que consume une éternelle ardeur !
De nos fades encens tu méprises l'odeur
Et refuses ton Ombre au jour faux de nos lampes.

Ton mal fut de maudire et nul ne l'a guéri ;
Et sur ton masque dur, terrible Alighieri,
On ne lit que dédains et que rêves étranges.

Et ni le bronze auguste, et ni le laurier vert,
Chantant l'un ta personne et l'autre tes louanges,
N'ont attendri ton cœur endurci par l'enfer !

Louis Roux – Les siècles d’or - 1930

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