Par Eric Delcroix, juriste, essayiste et écrivain ♦ Il existe de multiples thèses sur les causes de la Première Guerre mondiale. Pour certains, c’est l’Allemagne qui est coupable. Pour d’autres, c’est la Russie et le clan belliciste français qui ont poussé à l’affrontement. Pour d’autre, c’est le jeu mécanique de l’enchaînement des alliances qui a rendu la guerre totale inévitable. Sans oublier, bien entendu, la thèse marxiste qui considère que la Première Guerre mondiale était provoquée par le capitalisme. La thèse qui est présentée ci-dessous met en cause les puissances anglo-saxonnes. C’est une thèse qui vaut d’être présentée et débattue car on ne peut connaitre la vérité historique que par la confrontation des points de vue. Polémia.
On connaît le mot de Mitterrand, reflet de l’esprit bien conditionné du temps, après deux guerres mondiales : « Le nationalisme c’est la guerre ». La formule est remarquable, car elle révèle la cause fondatrice de l’Union européenne incapacitante sous l’égide américaine (cf. Jean Monnet). C’est pourquoi ce machin s’est enfermé dans une philosophie droit-de-lhomesque, puis post-soixante-huitarde, au point que sa conscience est incarnée par Daniel Cohn-Bendit.
Mais les mensonges des vainqueurs sont parfois encore remis en cause, spécialement quand aucune loi ne vient figer la recherche historique, même si les travaux inopportuns peinent, comme c’est le cas ici, à trouver un éditeur à grande diffusion et l’écho qu’ils méritent dans la presse.
Dans un ouvrage passionnant, L’Histoire occultée – Les origines secrètes de la Première Guerre Mondiale* Gerry Docherty et Jim MacGregor préviennent le lecteur dès leur introduction : « On a créé une histoire soigneusement falsifiée pour dissimuler le fait que c’est la Grande-Bretagne, et non l’Allemagne, qui était responsable de la guerre ». Avec beaucoup moins de bases documentaires, mais une réelle intuition, Léon Degrelle (1906-1994) avait déjà développé ce thème (Hitler né à Versailles, Le Traquenard de Sarajevo, 1986). Il est d’ailleurs symptomatique que de nombreuses archives compromettantes aient fait l’objet de destructions systématiques. D’autres furent accaparées par des institutions privées américaines, sous la responsabilité du futur président des États-Unis, Herbert C. Hoover, à la tête d’une gigantesque entreprise à cette fin (plus de mille agents !), avec chantage à l’aide alimentaire à la clef. C’est ainsi que Hoover mettra la main sur les archives du ministère des Affaires étrangères allemand, obtenues de Friedrich Ebert (1919), mais aussi sur celles du régime tsariste, obtenues de Milioukoff, ancien ministre du gouvernement de Kerenski, et entreposées en Finlande. Exit donc ces archives inopportunes…
Les réseaux de la ploutocratie
Au départ, il y a eu l’organisation d’une coterie de capitalistes britanniques, à l’initiative de Cecil Rhodes (1853 – 1902), fondateur notamment de la compagnie diamantaire De Beers (et qui donnera son nom à la Rhodhésie). Rhodes avait constitué une organisation secrète de puissants capitalistes britanniques désireux d’assurer la suprématie mondiale de la Grande-Bretagne, organisation pérenne soutenue dès l’origine par un Rhodes Trust. MM. Docherty et MacGregor constatent : « Ceci allait, drapé dans la grande bannière de la civilisation, devenir une société secrète sans précédent. Non seulement reposerait-elle sur le privilège et la fortune, mais elle serait en outre également protégée de toute critique et dissimulée derrière un voile d’altruisme. »
Les Anglo-saxons sont particulièrement doués pour constituer des coteries et sociétés secrètes, ce qui est avéré au moins depuis la fondation de la franc-maçonnerie spéculative (1717) et ce que confirme, avec les États-Unis, entre-autres une Pilgrim’s Society (1902) sur laquelle nous allons revenir grâce à nos deux historiens. Les contempteurs systématiques des théories du complot, très « tendance », persuadés de la transparence cristalline consubstantielle de toute vie politique, peuvent se passer de lire plus avant et ignorer les travaux de MM. Docherty et MacGregor…
Ainsi, en février 1891, Cecil Rhodes fonde, avec quelques riches compères très haut placés, sa société secrète impérialiste et ploutocratique, la « société des Élus » ou premier cercle, qui sera suivi d’un un second cercle plus ouvert, l’« association des Aides », complété plus tard par la « Table ronde » (Round table, 1910-1914) recrutant des acteurs ou intervenants utiles. Les membres de la Table ronde, nous dit-on, « avaient une approche quasi-maçonnique-jésuite » de leur mission, mission étendue dès lors à tout le monde anglo-saxon.
Les premiers réseaux de Rhodes, poussés par son fondateur, se feront la main en provoquant la très cruelle guerre des Boers (1899-1902), afin de s’emparer de sites aurifères des républiques constituées à la fin du XIXème siècle par les Afrikaners, le Transvaal et de l’État libre d’Orange. Les Britanniques inventeront à cette occasion, rappelons le, les camps de concentration, pour isoler les combattants boers de leur milieu humain, femmes, enfants, parents…
Mais l’oligarchie ploutocratique mobilisée par Rhodes, dite aussi « Élite secrète », au-delà de la mort de leur initiateur et de la main-mise sur l’or et le diamant d’Afrique du sud, va se préoccuper d’une question de bien plus grande ampleur.
« Les membres de cette élite secrète n’étaient que trop conscients du fait que l’Allemagne allait rapidement être sur le point de dépasser la Grande-Bretagne dans tous les domaines de la technologie, de la science, de l’industrie et du commerce (…)[Son] unification avait doté l’Allemagne d’un nouveau statut au sein de l’Europe continentale, et on ne douta guère à partir de 1890 qu’elle allait devancer, et la Grande-Bretagne et la France » . Pas d’état d’âme chez ces impérialistes : l’Allemagne devait être détruite ; l’Allemagne serait détruite.
Préparer la guerre pour abattre l’Allemagne
« Les hommes ne partaient pas en guerre sur un coup de tête. Il était nécessaire de mener une propagande massive et conséquente afin de créer une « menace » allemande qui précipiterait la population britannique dans une haine débordante vis-à-vis de l’Allemagne et du Kaiser Guillaume II (…)L’Élite secrète estimait que l’Allemagne représentait le plus grand le plus grand et le seul obstacle à sa prise du pouvoir mondiale ; elle créa par conséquent un croquemitaine germanique et le para de ses propres vices ». Aussi fallait-il préparer l’opinion publique, sans lésiner sur les moyens, les mensonges en attribuant à l’autre « de ses propres vices » et donc le projet de domination du monde.
Pour parvenir à ses fins, L’Élite secrète allait recruter des agents d’influence, et tout d’abord le roi Édouard VII lui même, qui derrière ses célèbres pérégrinations festives, sera un infatigable agent d’influence anti-germanique jusqu’à sa mort (1910). La préparation de la guerre contre l’Allemagne passant notamment par l’Entente cordiale avec la France (1904), une réelle connivence avec la Belgique de Léopold II (1906), et l’entretien de bonnes relations avec la Russie… Tout en soutenant le Japon, en lui fournissant, avec l’appui des banques de Londres, les bâtiments qui lui permettront de battre la flotte du Tsar à Tsushima (1905). Dès 1906, des militaires britanniques font des relevés topographiques en Belgique, car ils connaissent le plan Schlieffen et savent donc que les Allemands, s’il y a une guerre avec la France, pour pallier une situation obsidionale devront traverser la Belgique…
Le chef de file, le « cerveau » de cette cabale souterraine sera un personnage de l’ombre sur lequel on aimerait avoir quelques lumières, Alfred Milner (1854-1925). Apparemment, on sait toujours assez peu de choses encore sur cet étrange germano-britannique…Wikipedia anglophone nous apprend tout de même que ce Milner est né à Giessen (Grand duché de Hesse) et a fait ses études supérieures à Tubingen puis à Oxford, avant d’être promu vicomte en Angleterre. Milner n’aura de cesse de provoquer la guerre contre la jeune Allemagne unifiée et s’entourera de ses propres agents, ce qu’il appellera son « jardin d’enfants » (selon Wikipedia, en allemand son « Kindergarten » !).
L’Élite secrète recrutera nombre de figures célèbres, tels James Balfour, Nathaniel Rothschild ou Winston Churchill et le Premier ministre Asquith et, malheureusement aussi Rudyard Kipling.
En France, elle, joue les « revanchards », Clémenceau, Poincarré et Delcassé ; en Russie elle compte sur le Tsar, mais surtout sur sur le ministre des Affaires étrangères Sazonov et l’ambassadeur Isvolski. Et c’est ce dernier, stipendié, lui, par Londres, qui, avec Poincaré et l’argent russe, corrompt la presse française (cf. cabale contre Caillaux, partisan d’une normalisation des relations franco-allemandes qui aboutira comme on sait à l’assassinat du directeur du Figaro par l’épouse du diffamé, en mars 1914).
Provoquer la guerre sous un discours pacifiste…
Les futurs belligérants entraînés derrière la Grande-Bretagne seront mis patiemment en place, au fil d’une grosse dizaine d’années : les dominions au nom de l’unification impériale (Canada, Australie, Nouvelle Zélande et Afrique du sud), la France, la Belgique (qui obtiendra des garanties au Congo – 1906), la Russie et le Japon. Mais , avec la Table ronde et à travers notamment la Pilgrim’s society précitée, l’Élite secrète s’implantera solidement aux États-Unis au nom cette fois de l’unité de la « race anglo-saxonne » et recrute Rockefeller et J.P. Morgan. La toile du bellicisme ploutocratique anglo-saxon s’établira ainsi pour la première fois à l’échelle du monde, esquisse du futur mondialisme. La guerre pour la destruction de l’Allemagne sera mondiale, toute autre approche belliqueuse contre cette puissance confiante dans sa réussite eût été trop risquée…
Lloyd George, brillant orateur populaire britannique, qui s’était opposé à la guerre des Boers, se laissera circonvenir cette fois, tenu qu’il sera par « un riche train de vie et le sexe » au dessus de sa condition. Bref, il avait toujours besoin d’argent, l’Élite secrète en avait à foison et maîtrisait évidemment la corruption active. Lloyd George conviendra cependant après la guerre : « La dernière chose que l’orgueilleux Kaiser voulait, c’était une guerre européenne » !
Les frictions récurrentes entre l’Allemagne et la France au sujet du Maroc (1905-1911) n’avaient pas permis le cassus belli souhaité par l’Élite secrète, aussi allait-elle chercher autre chose : elle voulait la guerre ; elle en avait les moyens ; elle l’aurait.
A partir de l’attentat de Sarajevo (28 juin 1914), sur fond de connivence douteuse russo-serbe, on assistera à « l’orchestration d’une réaction disproportionnée de la Russie, de la France et de la Grande Bretagne … ».
Mais était-ce suffisant ? Les semaines passaient en tractations et, pis, en bons offices… Aussi une provocation subsidiaire fut-elle organisées (« plan B »). Qui ne se souvient d’une scène forte de La Fille de Ryan (David Lean, 1970) où un bateau présumé allemand, nimbé de brume, largue sous le vent des ballots flottants d’armes qui s’échouent sur une plage, à destination des rebelles républicains irlandais ? Seulement, si les 1 500 fusils de contrebande et de vieille facture était bien allemands, le, ou plutôt les deux bateaux, des yachts, battaient pavillon britannique… Cela se passait le 26 juillet 14, devant le village de Howth, l’Asgard qui appartenait à Erskine Childers, ami de Churchill, alors premier Lord de l’Amirauté, et le Chotah à Sir Thomas Myles, chirurgien honoraire de George V, et qui sera récompensé par l’Ordre du Bain (ça ne s’invente pas !). Bien sûr, à Howth l’armée britannique avait été prévenue et tuera ainsi des Irlandais, causant l’effet médiatique souhaité… L’industrie anglo-saxonne de la provocation, de Napoléon à Saddam Hussein, toujours nappée de moraline, est d’une inégalable efficacité.
Alors que la Russie commençait en secret sa mobilisation, ce même 26 juillet, George V justement, conviait à dîner le prince Henri de Prusse, frère cadet du Kaiser, dont le yacht relâchait à l’île de White. Et, entre la poire et le fromage, le roi lui affirma, au regard de la crise ouverte à Sarajevo, « nous resterons neutre ». L’information fut immédiatement télégraphiée à Berlin, rassurant Guillaume II. « Le Kaiser fit naturellement grand cas de cette promesse. Il s’agissait de quelque chose de bien plus estimable que des boniments de politiciens. Il avait la parole d’un roi ».
D’une guerre à l’autre
L’Histoire occultée – les origines secrètes de la Première Guerre Mondiale, ne traite pas des suites de la Première Guerre mondiale, hormis quant à l’escamotage planifié des preuves.
Mais l’ouvrage de MM. Docherty et Mac Gregor doit stimuler la curiosité du lecteur au-delà du sujet précis traité. En effet l’Élite secrète n’a probablement pas disparu avec le déclenchement de la guerre en 1914. En 1939, ne retrouvera-t-on pas une situation identique à celle de 1914, vu de la City et de Wall Street ? Et qui peut douter que l’oligarchie anglo-saxonne ait perduré, avec Churchill ; qui peut douter que l’oligarchie mondialiste d’aujourd’hui soit son dernier état ? Si l’on en croit le Précis d’histoire contemporaine (Hatier, Paris, 1947) : « Six ans d’autarcie avaient fait de l’Allemagne, en 1939, le plus grand pays industriel du monde. »
Il aura fallu une nouvelle guerre de trente ans, 1914-1945. Germania delenda est.
Pour les soi-disant marxistes antifascistes et autres post-marxistes, passés du matérialisme dialectique à l’idéalisme moralisateur, à l’image de Daniel Cohn-Bendit, c’est le nationalisme et non le capitalisme qui porte en soi la guerre. Eh bien non, la ploutocratie, c’est la guerre !
Éric Delcroix 01/10/2018
* Éditions Nouvelle Terre, Lopérec, 2017, traduction de Hidden History – The Secrets Origins of the First World War (Edimbourg, 2013).
Dans son dernier bulletin d’information (Kort Manifest, 36e année, n° 244), le polémiste et publiciste flamand Edwin Truyens analyse les derniers soubresauts de la vie politico-culturelle flamande, marquée par la démission de trois organismes importants auparavant affiliés à l’OVV, le centre de concertation des associations flamandes (d’inspiration autonomiste ou nationaliste). Ces organismes estiment que ce centre de concertation n’a plus raison d’être car le repli sur une identité bien profilée, et la volonté de la défendre contre les aléas politiques de tous genres, ne serait plus à l’ordre du jour.
Pour Truyens, cette triple démission pourrait s’expliquer par la présence profondément ancrée de l’idéologie dominante en Occident, que bon nombre d’observateurs ou de polémistes néerlandophones, à la suite de leurs homologues américains, appellent le ‘marxisme culturel’ (cultural marxism). Truyens pense que ce vocable est inadéquat aujourd’hui, même si le gramscisme de gauche a indubitablement marqué des points au cours des dernières décennies. Pour Truyens -et je suis d’accord avec lui- le déploiement, dans les sociétés occidentales, du popperisme est nettement plus patent et plus dangereux.
Par popperisme, il faut entendre une stratégie culturelle dérivée des écrits de Karl Popper, notamment de son livre le plus important, La société ouverte (The Open Society). Le livre manifeste de Soros porte d’ailleurs, lui aussi, pour titre Open Society. L’impact de ce livre culte du libéralisme anglo-saxon au sens le plus vaste du terme, englobant et le gauchisme et le libéralisme néolibéral, est impressionnant : des démocrates-chrétiens comme Herman van Rompuy ou des libéraux (thatchériens) comme Guy Verhofstadt ont été contaminés, rappelle Truyens, par cette idéologie qui rejette toutes les formes d’appartenance, de liens sociaux, ethniques ou non. Et, par voie de conséquence, vise à les détruire par le truchement de diverses stratégies. George Soros fut un lecteur de Popper et est l’un de ses disciples les plus virulents. Sa fondation tire son nom de l’ouvrage majeur de Popper : The Open Society Foundation. L’œuvre de dissolution des liens organiques soudant les sociétés et les peuples passe par le financement d’un nombre considérable de projets comme les femens, les groupes défendant les « droits » des LGTB, l’Istanbul Pride, des programmes d’apprentissage de l’anglais partout dans le monde, etc. Truyens rappelle qu’une simple visite au site de l’Open Society Foundation nous permet de découvrir, en date du 15 juillet 2018, un article sur la nécessité d’accueillir un maximum de réfugiés et un autre sur le grave danger que constituerait l’islamophobie. Ce n’est donc pas un « marxisme culturel », plus ou moins tiré des écrits (fumeux) de l’Ecole de Francfort ou, plus particulièrement, des thèses de Herbert Marcuse, qui téléguide toutes les initiatives qui ruinent aujourd’hui les peuples et les sociétés d’Europe occidentale, mais un libéralisme qui prône l’ouverture de toutes les sociétés, ouverture qui a, bien sûr, pour résultat de les faire imploser, de les jeter dans les affres d’une déliquescence totale.
De même, Truyens considère que l’élection d’Emmanuel Macron est sans doute un effet de la stratégie poppérienne de Soros. Macron n’avait pas de parti derrière lui mais un mouvement récent, mis sur pied rapidement selon des tactiques éprouvées que la fondation de Soros avait appliquées ailleurs dans le monde. Qu’il y ait eu financement de Macron et du mouvement ‘En marche’ ou non, la politique de Macron, comme celle des Merkel, Verhofstadt, van Rompuy et autres, suit une logique poppéro-sorosienne de dissolution des peuples, sociétés et Etats plutôt qu’une logique soixante-huitarde dérivée de l’Ecole de Francfort, instrument considéré dorénavant comme inadéquat, car il pourrait avoir des effets contraires à ceux escomptés.
Truyens constate que cette logique poppéro-sorosienne a contaminé certaines associations flamandes, auparavant ethnistes ou populistes, qui jugent désormais qu’une action coordonnée, visant à donner de la cohésion au politique, n’est plus nécessaire ou relève d’un passéisme qu’il convient de rejeter, selon les codes préconisés par les poppéro-sorosiens. Le pouvoir corrosif du poppérisme est bien plus efficace que le « marxisme culturel » des soixante-huitards d’antan, à l’exception sans doute de Cohn-Bendit, nouvel ami de Verhofstadt et aligné sur le poppérisme que combattaient les anciens gauchistes et les théoriciens de l’Ecole de Francfort.
Le problème, sur lequel Truyens vient de braquer un éclairage que l’on espère prometteur, devra être examiné en profondeur, par un retour à la théorie : rappelons-nous qu’un débat avait eu lieu dans les années 1970, entre tenants de l’Ecole de Francfort et tenants des thèses de Popper. Gauchisme et néolibéralisme poppérien se combattaient alors pour fusionner deux décennies plus tard, cette fois avec une prééminence progressive du poppérisme dès les premiers succès de Soros, avec, bien sûr, la bénédiction de l’Etat profond américain.
Les gauches et les droites populistes doivent impérativement forger, en commun, un arsenal idéologique pour combattre cette idéologie dominante et oppressante. Les initiatives de Chantal Mouffe, qui se positionne à gauche mais se réfère à Carl Schmitt, pourraient servir de base à cette reconquête, lancée au départ des deux extrémités du fer à cheval politique, qui ne s’opposeraient plus dans les arènes politiques ou dans des combats de rue, mais encercleraient de concert le marais libéral, selon une stratégie de convergence élaborée en son temps par Roger Garaudy.
Robert Steuckers
Article paru dans le n°117 de Renaissance Européenne
Renaissance Européenne Molenstraat 83 - 2018 AnversBelgiqueContact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Gérard Collomb confirme la possibilité d’une guerre civile larvée en France
Il y a quelques années encore, évoquer une guerre civile en France pouvait vous valoir le qualificatif de « penseur d’extrême droite » et parfois, vous conduire devant les tribunaux. En 2018 c’est un ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, qui évoque cette possibilité, à travers les retours qu’il a de la situation et du tableau dressé par la police. Une guerre civile larvée qui conduirait à la Sécession de territoires entiers en France, en raison notamment d’une immigration incontrôlée depuis plusieurs générations.
Des propos effrayants rapportés tardivement par Valeurs actuelles dans son édition du jour, quelques semaines après sa démission à son poste de ministre, comme l’indique Tugdual Denis, directeur adjoint de la rédaction de Valeurs Actuelles.
Lisez plutôt, ci-dessous :
« Les gens ne veulent plus vivre ensemble ». « D’ici à cinq ans, la situation pourrait devenir irréversible. » Concède celui qui a eu en charge la sécurité des Français.
« Les rapports entre les gens sont très durs, les gens ne veulent pas vivre ensemble… »
– Quel est la part de responsabilité de l’immigration ?
« Énorme (…) »
– Vous pensez qu’on n’a plus besoin d’immigration en France ?
« Oui, absolument »
« Des communautés en France s’affrontent de plus en plus et ça devient très violent… »
« Je dirais que, d’ici à 5 ans, la situation pourrait devenir irréversible. Oui, on a cinq, six ans, pour éviter le pire. Après… »
De « La Colonisation de l’Europe »de Guillaume Faye, à « le Camps des saints » de Jean Raspail en passant par « Guérilla » de Laurent Obertone ou encore « la France Interdite », mais aussi « La France orange mécanique », ils sont pléthores ces livres qui évoquent la possibilité d’une guerre civile, d’un conflit en France, d’ordre identitaire, culturel, ethnique. Pour qu’un ministre de l’Intérieur, qui s’inquiétait publiquement d’un possible « face à face » entre policiers et cités, l’affirme, c’est que la situation doit être très très inquiétante en France.
Le 17 novembre beaucoup de Français vont manifester leur ras le bol contre l’exploitation éhontée qu’ils subissent en tant qu’automobilistes, dont pour beaucoup l’automobile n’est pas un objet de luxe, de loisir mais bel et bien un outil de travail ou un moyen de liaison indispensable dans la vie quotidienne, en particulier dans les zones rurales, pour lesquelles les technocrates parisiens ont un souverain mépris. C’est pourquoi Terre et Peuple appelle ses membres et ses amis à participer activement aux manifestations du 17 novembre. Le peuple doit se faire entendre et respecter. Seule paie la rébellion.
La mort de Robert Faurisson amène à poser une bonne question : est-il possible, aujourd’hui, de parler objectivement, honnêtement, sereinement de n’importe quel sujet d’Histoire ? Sans a priori ni tabou ? La réponse, évidemment, est non . Robert Faurisson en a fait la triste expérience. Sans illusion, il a fait face.