PLANTONS NOTRE DRAPEAU

 

Terre et Peuple s'est voué au combat culturel identitaire. Ni plus, ni moins. C'est une vocation exigeante, puisqu'il s'agit de porter le fer là où la gauche, triomphaliste, est persuadée d'avoir un total monopole, elle qui a compris depuis longtemps - depuis Antonio Gramsci - qu'il y a là un enjeu déterminant dans la conquête des mentalités, donc dans la conquête du pouvoir. A la différence d'une droite dont la nullité est pour nous, depuis toujours, une évidence.

 

Droite ? Gauche ? Est-ce le vrai débat, le véritable enjeu ? Au-delà d'étiquettes qui recouvrent, en fait, aujourd'hui, tout et n'importe quoi, nous situons, nous, l'enjeu fondamental à un autre niveau. Celui d'une lutte totale entre des conceptions du monde inconciliables portées, consciemment ou inconsciemment, par des communautés qui revendiquent à juste titre leur identité, mais dont le voisinage, sur une même terre, débouche alors immanquablement sur des affrontements. C'est ce choc de civilisations que Guillaume Faye a su décrire avec une grande force de conviction dans "L'archéofuturisme" et son "Nouveau discours à la nation européenne".

 

L'actualité accentue, jour après jour, une évidence : les conflits ethniques, qui ont toujours existé, existeront toujours. Tous les prêchi-prêcha de Kouchner et consorts n'y feront rien. Le seul remède, c'est de prendre conscience, lucidement, de cette réalité et d'en tirer la conséquence : à chaque peuple sa terre. C'est la nécessaire adéquation, l’union organique entre une terre et un peuple, qui nous a conduits à choisir, comme titre de cette revue, "Terre et Peuple".

 

C'est, déjà, le nom d'une organisation qui se voue au combat culturel identitaire et qui a fait fantasmer, ces derniers temps, beaucoup de gens. Avec la volonté, sous-jacente, de diaboliser notre entreprise. En déformant nos propos, en caricaturant notre action, en nous prêtant de maléfiques intentions. Dans le style bien connu "c'est le complot d'une secte". La mythomanie conspirationniste, de type paranoïaque, est une maladie chronique de l’extrême-droite. Il est savoureux de la retrouver sous la plume de journalistes de gauche ayant consacré récemment des livres à la crise du Front National.

 

Ainsi Renaud Dély estime-t-il ("Histoire secrète du Front National", Grasset) que je suis "sulfureux". L'odeur de soufre est, comme chacun le sait depuis l’Inquisition médiévale, une des caractéristiques les plus évidentes des créatures diaboliques... La preuve de mon caractère satanique ? Je suis, paraît-il, "d'une rigueur idéologique inflexible"... Merci du compliment, que j'essaye effectivement de mériter. Autre accusation gravissime : j'écris des choses affreuses. Comme, par exemple, "nous allons tout droit vers une guerre ethnique et cette guerre sera totale". En publiant cette revue que vous avez entre les mains, vous pourrez constater qu'avec l'aide de solides amis je persiste et signe. Parce que nous croyons faire ainsi tout bonnement notre devoir.

 

Autre gardien du temple droitsdelhommesque, Claude Askolovitch, lui ("Voyage au bout de la France", Grasset), se gausse, dans un premier temps, de nos "paganeries folkloriques", qui lui "paraissent négligeables, tant elles sont risibles". Il rit, comme rit l'ineffable Marine Le Pen. Livrant ingénument ses fantasmes, elle affirme demander aux membres de Terre et Peuple qu'elle rencontre : "Alors, toi aussi tu sautes tout nu dans le feu ?". L'image est plaisante mais, assez significativement, Askolovitch s'inquiète tout à coup : "Etonnant, écrit-il, comme tant de gens normaux se sentent des envies de sauter dans le feu, de nos jours". Eh oui, mon bon monsieur. Il va falloir vous y faire : le diable fait recette.

 

J'écris évidemment cela avec un peu d'amertume. Comment des gens intelligents, informés (c'est, en principe, leur métier) peuvent-ils en venir à un tel simplisme, à une telle dénaturation, à un tel délire ? Ils savent bien, pourtant, que la diabolisation est un vieux truc, une vieille ficelle, utilisés depuis bien longtemps pour essayer d'anéantir ceux qui dérangent les puissants du jour. Inutile de dire que ce genre de terrorisme ne nous fera pas dévier d'un pouce de la voie que nous nous sommes tracée. Elle est simple et claire : il s'agit d'armer notre peuple pour la résistance, puis pour la guerre de libération qui lui permettront de survivre et d'assumer son destin.

 

Askolovitch, pour faire bonne mesure, me traite de "grand druide". J'ai trop de respect pour la spiritualité celtique pour jouer au "grand druide". Mais, en cultivant un goût bien caractéristique de la dérision, Askolovitch s'approche cependant d'une certaine vérité. A savoir que le sens de notre combat ne relève pas du politique mais du spirituel, du sacré.

Oui, nous sommes à l'écoute du chant du monde. Oui, nous sommes là pour annoncer une bonne nouvelle : le Grand Pan n'est pas mort, Merlin est toujours là pour délivrer son message de sagesse et d'espérance, Apollon reviendra. Nous plantons notre drapeau comme signe de ralliement pour les femmes et les hommes de notre peuple qui veulent vivre debout, fiers de ce qu'ils sont. Nos moyens sont modestes ? Bien sûr. Mais à la guerre comme à la guerre.

 

Car nous sommes en guerre.

Pierre VIAL

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