LA FOI ET L'ESPERANCE

Associées à la charité, la foi et l’espérance sont, dans la tradition catholique, vertus théologales. Pour nous, elles sont vertus de survie : si nos peuples européens renoncent à la foi et à l'espérance, ils sont perdus car ils accepteront alors la descente aux enfers qu'ont programmée et déjà commencé à mettre en oeuvre les maîtres du pouvoir (les vrais, ceux qui, derrière les façades institutionnelles, détiennent la réalité du pouvoir et tirent les ficelles des marionnettes politico-médiatiques).

Mais, diront certains, n'est-il pas trop tard ? Jean Raspail avait lancé un cri d'alarme prophétique, il y a trente ans, en publiant Le camp des saints. Sa description d'une invasion de l'Europe par les masses faméliques du tiers monde, avec la lâche passivité ou la complicité active des "élites" des sociétés occidentales, avait paru, aux âmes sensibles, nimbée d'un catastrophisme outrancier. Et pourtant… Aujourd'hui nous y sommes et Raspail constate avec amertume : "Je crois que les carottes sont cuites".

Avec franchise et grand courage — il en faut, au jour d'aujourd'hui, pour s'exprimer comme il le fait — il a répondu à la question piégée que lui posait Le Figaro : "Qu'est-ce qu'être Français aujourd'hui ?". Il déclare (17 juin 2004) : "Je suis persuadé que notre destin de Français est scellé, parce qu’"ils sont chez eux chez moi" (Mitterrand), au sein d'une "Europe dont les racines sont autant musulmanes que chrétiennes" (Chirac), parce que la situation est irréversible jusqu'au basculement définitif des années 2050 qui verra les "Français de souche" se compter seulement la moitié — la plus âgée — de la population du pays, le reste étant composé d'Africains, Maghrébins ou Noirs et d'Asiatiques de toutes provenances issus du réservoir inépuisable du tiers monde, avec forte dominante de l'islam, djihadistes et fondamentalistes compris, cette danse-là ne faisant que commencer. La France n'est pas seule concernée. Toute l'Europe marche à la mort. Les avertissements ne manquent pas — rapport de l'Onu (qui s'en réjouit), travaux incontournables de Jean-Claude Chesnais et Jacques Dupâquier, notamment —, mais ils sont systématiquement occultés et l'Ined pousse à la désinformation. Le silence quasi sépulcral des médias, des gouvernements et des institutions communautaires sur le krach démographique de l'Europe des Quinze est l'un des phénomènes les plus sidérants de notre époque. Quand il y a une naissance dans ma famille ou chez mes amis, je ne puis regarder ce bébé de chez nous sans songer à ce qui se prépare pour lui dans l'incurie des "gouvernances" et qu'il lui faudra affronter dans son âge d'homme… Sans compter que les "Français de souche", matraqués par le tam-tam lancinant des droits de l'homme, de "l'accueil à l'autre", du "partage" cher à nos évêques, etc., encadrés par tout un arsenal répressif de lois dites "antiracistes", conditionnés dès la petite enfance au "métissage" culturel et comportemental, aux impératifs de la "France plurielle" et à toutes les dérives de l'antique charité chrétienne, n'auront plus d'autre ressource que de baisser les bras et de se fondre sans moufter dans le nouveau moule "citoyen" du Français de 2050".

Constat désespéré ? Désespérant ? Raspail, qui reprend à son compte une expression mythique forgée par Saint Loup, en osant dire que "la France est d'abord une patrie chamelle", voudrait se raccrocher à l'espoir d'une résistance gauloise. Mais il rappelle la déclaration de quelqu'un qui n'est pas un Gaulois, Laurent Fabius, au congrès socialiste de Dijon, en 2003 : "Quand la Marianne de nos mairies prendra le beau visage d'une jeune française issue de l'immigration, ce jour-là la France aura franchi un pas en faisant vivre pleinement les valeurs de la République".

Alors ? Faut-il baisser les bras, se coucher et attendre la mort annoncée ? Dans un tonique éditorial de sa Nouvelle Revue d'Histoire (septembre-octobre 2003), Dominique Venner rappelait que "l'histoire n'est jamais finie (…) Retenons du passé que l'impensable peut, un beau jour, devenir réalité". Notre conception du monde, de l'homme et de l'histoire nous interdit en effet la résignation, étrangère au mental européen. D'autant que les événements nous rappellent bel et bien chaque jour que nous avons raison, en illustrant, souvent tragiquement, notre vision ethnique, bioculturelle de l'histoire des sociétés. C'est ce que démontre avec le talent qu'on lui connaît Bernard Lugan dans sa revue L'Afrique réelle et ses nombreux ouvrages, où la dimension raciale des conflits africains est mise en évidence, à la grande fureur des utopistes.

Et les sciences de la vie apportent leur confirmation. Certes nous baignons dans un océan d'hypocrisie et de mensonge mais, de temps en temps, une petite lueur surgit. Ainsi la revue La Recherche, publiant un dossier sur "Le devenir de l'homme" dans son numéro de juillet-août 2004, a-t-elle interrogé trois chercheurs de renom, Marcus Feldman, de l'université Stanford (département de biologie), Richard Lewontin, de l'université de Harvard (zoologie comparative), Mary-Claire King, de l'université de Washington (génomique) pour aborder un sujet tabou : "Les races existent-elles ?". C'est une bonne question… mais devenue explosive. La réponse est intéressante : "Contrairement à l'idée défendue depuis le milieu du XXe siècle, on peut définir scientifiquement des races dans l'espèce humaine. La connaissance du génome humain permet en effet de regrouper les personnes selon les zones géographiques dont elles sont issues".

Tout nous dit, l'actualité et la science, que nous avons raison. Alors, haut les cœurs ! Battons-nous. D'autant qu'en y réfléchissant bien, nous aimons cela...

P. VIAL

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