L'HEURE DE VÉRITÉ

Coup de tonnerre dans le ciel antiraciste. Comme ont pu le voir des millions de téléspectateurs – la télé a parfois du bon – les manifestations lycéennes du 8 mars, à Paris, ont été l'occasion d'agressions commises par des bandes qui voulaient casser du Blanc – et, accessoirement, se faire un joli butin de portables, sacs et portefeuilles. Consterné, Le Monde (10 mars 2005) décrit : "De multiples agressions et vols se sont produits au sein du cortège (...) Des centaines de jeunes, venus pour l'essentiel de la banlieue parisienne, ont multiplié les agressions contre les manifestants, ce qui avait déjà été le cas lors de la manifestation du 15 février (...) Les bandes ont circulé, souvent en courant, d'un bout à l'autre du cortège. Le même scénario s'est reproduit à de très nombreuses reprises. Cagoule rabattue sur la tête, un groupe de casseurs repérait un manifestant, se précipitait sur lui, le faisait tomber et le rouait de coups avant de lui voler son téléphone mobile ou son sac. Se déplaçant très rapidement, créant parfois des mouvements de foule, les bandes ont ainsi agressé des lycéens tout au long du parcours".

Effaré, un gentil lycéen raconte : "Les racailles étaient cinquante sur une femme". Les organisateurs de la manifestation, totalement dépassés par les événements, pitoyables, ne trouvaient qu'à crier à leurs ouailles : "Ne téléphonez pas, c'est la seule façon d'être en sécurité". Irresponsabilité, lâcheté, démission... Pathétique.

Comment expliquer ce déferlement de violence ? Un témoin d'origine tunisienne donne la réponse : "Si vous avez une tête de bon Français, vous constituez une cible". Confirmation par une manifestante d'origine guadeloupéenne : "Les violences viennent principalement des Noirs, c'est vraiment la honte pour moi".

Des casseurs profitant de manifestations pour sévir, ce n'est pas nouveau. Mais ce qui stupéfie, affole, terrorise les media, c'est ce constat qu'ils sont aujourd'hui obligés de faire : il s'agit de règlements de compte ethniques. Ce que disent depuis des années les affreux de Terre et Peuple est donc bel et bien une réalité : la guerre ethnique est dans nos murs. Pour des journaux aussi politiquement corrects que Le Monde ou Marianne, qui ont fait de la croisade antiraciste leur fonds de commerce, c'est tout d'un coup le ciel qui leur tombe sur la tête.

Le 16 mars, Le Monde titre sur six colonnes : "Manifestation de lycéens : le spectre des violences anti-« Blancs »"...

On met "Blancs" entre guillemets, dans un ultime réflexe de fuite devant les réalités. Mais le sous-titre doit reconnaître : "Issus de Seine-Saint-Denis et des quartiers nord de Paris, les « casseurs » des précédents défilés, eux-mêmes scolarisés, expriment leur haine des « petits Français » qu'ils ont agressés".

Les gentils petits Blancs pleurnichent. L'un d'eux, T. Goldbronn, s'est confié au Monde : "Comme d'autres, il a fait le constat que les agresseurs étaient essentiellement des « Blacks » et les victimes des « Blancs » (...) Il ressent une profonde amertume : « On vient manifester contre les inégalités et ils nous frappent. Comme s'ils pensaient que nous, les « Blancs » parisiens, on avait plus de, fric, qu'on pouvait se racheter un nouveau portable demain". Mais non, petit Blanc. Ce n'est pas une question de fric. C'est la guerre ethnique. Même les gauchistes l'ont compris, si l'on en croit Le Monde : "Luc Colpart, professeur d'histoire-géographie dans un collège de Seine-Saint-Denis, militant du syndicat SUD-éducation (proche de l'extrême gauche), donne un récit similaire. Il a été bouleversé par les scènes de violence. Il dit ne pas en avoir dormi pendant plusieurs jours. Devant lui, des lycéens ont été traînés par les cheveux. D'autres ont été « massacrés » à coups de pied et de poing. Des agresseurs ont volé des portables pour les briser devant les yeux de leurs victimes. C'était un jeu. De la haine et de l'amusement". Pour ce militant engagé dans l'antiracisme, "il s'agissait d'agressions de type racial" : "Je n'ai vu que des Noirs agresser des Blancs". Même une très sérieuse sociologue, directrice de recherche au CNRS, Dominique Pasquier, qui travaille sur les "cultures lycéennes" (sic), est obligée de concéder du bout des lèvres : "Dans certains établissements, la fracture peut, de fait, recouper une opposition « Blancs »-immigrés ".

Comment en douter, quand ce sont les intéressés eux-mêmes qui le proclament avec satisfaction. Témoignage d'un certain Heikel, 18 ans, "de nationalité française et tunisienne" (sic). Cet intéressant jeune homme explique, très content de lui, qu'il est venu "pas pour la manif mais pour prendre des téléphones et taper les gens". Pas n'importe quels "gens"... Il décrit, avec jouissance : "Il y avait des petits groupes qui couraient, qui faisaient de l'agitation. Et au milieu des bouffons, des petits Français avec des têtes de victimes".

Ces "petits Français", surnommés par leurs agresseurs les "bolos" sont, explique Rachid, "plutôt blonds" et ils "regardent par terre parce qu'ils ont peur, parce que c'est des lâches". Le Monde, qui est – paraît-il – un journal sérieux a enquêté dans un lycée professionnel de Seine-Saint-Denis, où 80% des élèves sont "de couleur" comme dit le proviseur. Il s'agissait de reconstituer le scénario de la chasse aux "bolos". Voici ce que cela donne : "Un ou deux « casseurs » menacent un manifestant pour obtenir son portable, son lecteur MP3 ou son porte feuilles ; si la victime refuse, et même lorsqu'elle accepte, ils la frappent, la font tomber, puis la rouent de coups. Le plus souvent, d'autres jeunes, jusqu'à une dizaine, se joignent à eux pour frapper leur cible". Sauf erreur, cela s'appelle un lynchage... Juste pour le plaisir.

Moins pusillanime que Le Monde, Marianne a choisi de sauter le pas et d'appeler les choses par leur nom. Son titre de couverture (19 mars) est explicite : "Ratonnades anti-Blancs à Paris : ceux qui veulent la guerre ethnique". Et, dans le dossier fourni qui constitue l'essentiel de ce numéro, les mots adaptés sont osés pour décrire la mentalité de ceux qui cassent du Blanc : "Ils misent sur la peur qu'ils inspirent et n'expriment qu'une chose : la haine" Quelle haine ? Une "haine ethnique". On ne peut plus cacher cette vérité, si dérangeante, si traumatisante pour les bons apôtres d'une société multiculturelle où tout le monde il serait beau, où tout le monde il serait gentil. Les curés progressistes, les pédagos gauchos, les Bourges branchés, les politicards rampant devant le politiquement correct, tous les professionnels du prêchi-prêcha droitsdel'hommesque ont tout faux. Voilà ce qui apparaît maintenant en pleine lumière, même aux plus obtus. Il faut vraiment être très jobard pour se lamenter, comme le fait un certain Calixthe Beyala dans Marianne : "En France, pays du métissage ethnique et culturel, les enfants issus de l'immigration glissent, hélas ! vers le repli communautaire".

Encore un qui n'a rien compris – ou plutôt qui se refuse à comprendre… Par contre d'autres ont bien compris le sens des événements et leur enjeu profond. Ainsi l'association sioniste de gauche Hachomer Hatzaïr et Radio Shalom, très écoutée dans la communauté juive, ont-elles lancé un appel "contre les ratonnades anti-Blancs", signé par des personnalités très branchées comme Bernard Kouchner, Elle Chouraqui, Alain Finkielkraut, Jacques Julliard, Pierre-André Taguieff. Explication justification donnée par les initiateurs de cet appel : "Aujourd'hui, les manifestations lycéennes sont devenues, pour certains, le prétexte à ce que l'on peut appeler des « ratonnades anti-Blancs. Des lycéens, souvent seuls, sont jetés au sol, battus, volés et leurs agresseurs affirment, le sourire aux lèvres : « Parce qu'ils sont Français ». Nous ne voulons pas l'accepter (...) parce que, pour nous, David, Kader et Sébastien ont le même droit à la dignité". Cette dernière phrase, illustration de la vulgate antiraciste, est destinée à atténuer la véritable portée du message qui est pourtant clair, si l'on est attentif aux explications de texte que fournissent certains des signataires de "L'appel". Ainsi Alain Finkielkraut précise-t-il, en termes dénués d'ambiguïté, le sens de sa signature : "Les violences lors des manifestations lycéennes relèvent du même phénomène que le nouvel antisémitisme. Aujourd'hui, un certain nombre d'immigrés se recomposent une identité dans une haine des juifs et de la France, une haine judéophobe et francophobe ". Nous y voilà. Taguieff confirme : "Ces manifestations de violence anti-Juifs et anti-Français, participent d'un même clivage ethnoracial « black », « rebeu » (« beur » en verlan), blanc, qui est réel et important (...) Des « Blacks » et des maghrébins se pensent comme anti-Blancs. Il faut faire la part de la haine de classe, mais il y a bien une racialisation du conflit social". C'est, résume Taguieff, un "éclatement communautariste de la communauté nationale". Nous savons, nous, que l’"éclatement communautariste" est depuis longtemps inscrit dans les faits et inévitable car il est illusoire de prétendre constituer une "communauté nationale" en additionnant des communautés ethnico-culturelles qui n'ont RIEN de commun entre elles et, pire encore, qu'oppose le choc des civilisations (que certains ont décidé de nier mais qui s'est installé bel et bien dans nos rues… il suffit de se mettre à sa fenêtre pour le savoir). C'est ce qu'Olivier Duhamel a appelé gentiment, sur France-Info, le 25 mars, "l'exotisation de la société française".

L'appel contre "les ratonnades anti-Blancs", largement médiatisé car relayé par Le Monde (qui sait ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier...), a provoqué un tollé dans le landerneau antiraciste. Le cinéaste gauchiste Romain Goupil (étrange personnage, qui a chaleureusement approuvé la guerre américaine faite à l'Irak) a des émois car "il faut rester prudent pour ne pas instrumentaliser les Blancs contre les banlieues". En clair : il faut tout faire pour éviter que les Blancs prennent conscience des réalités… Quant à la Ligue des droits de l'homme et au MRAP, ils dénoncent l'appel comme "irresponsable et simplificateur". Même son de cloche provenant de l'Union nationale des lycéens (organisation gauchiste à l'origine des manifestations), dont la position est dictée à la fois par le dogmatisme idéologique et le clientélisme (une bonne partie de ses troupes est constituée de lycéens d'origine non-européenne). L'UNEF a choisi de nier l'évidence : "Il est faux d'affirmer que ces violences aient eu d'abord un caractère raciste ". Et le plus beau vient sans doute du grand écart réalisé par un certain Serge Romano, président du Comité Marche du 23 mai, luttant "pour la reconnaissance de l'esclavage" (sic), qui reconnaît, certes, que les casseurs "sont venus casser du Blanc" mais qui n'en conclut pas moins que l'appel est "inacceptable car il prend l'allure d'un affrontement Blancs-Noirs".

Par contre, l'Union des étudiants juifs de France estime que "la problématique de l'appel est juste"...

La conclusion de tout cela s'impose : émus, à juste titre, par une montée de l'antisémitisme manifesté par nombre de "jeunes" d'origine immigrée, fruits d'une natalité galopante, certains membres de la communauté juive (et leurs compagnons de route) jugent d'une nécessité désormais vitale de constituer, stratégiquement, un front de défense unissant les Juifs et les Français d'origine européenne visés par les "ratonnades anti-Blancs". D'où une liberté de langage toute nouvelle qui constitue, à y bien réfléchir, une véritable révolution culturelle, inimaginable encore il y a peu de temps. Ultime illustration – pour aujourd'hui – de ce processus : Alain Finkielkraut a rajouté une couche. Animateur d'une émission hebdomadaire sur RCJ, une radio "proche des institutions communautaires juives", il a dénoncé la foule antillaise, "surexcitée", qui vient applaudir Dieudonné alors que cette foule "vit, aujourd'hui, de l'assistance de la métropole". Scandale : quelqu'un ose dire tout haut ce que tout le monde sait, à savoir que les Antilles, comme la Réunion, vivent aux crochets d'une métropole qui déverse sur elles, sans compter, sa manne financière.

Vision surréaliste : les membres de diverses communautés vivant sur le sol français se jettent mutuellement à la tête l'accusation de racisme (voir ci-après notre article "Tous racistes"). C'est bel et bien l'heure de vérité. Quant à nous, nous maintenons le cap : dire la vérité, aussi dérangeante soit-elle. N'en déplaise à certains, toujours plus prompts à dénigrer qu'à agir, nous avons toujours choisi la lucidité et la vérité. Une vérité qui est libératrice. Jacques Prévert disait : "Quand la vérité n'est pas libre, la liberté n'est pas vraie".

P. VIAL

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