Les arrivées de ressortissants non européens baissent fortement depuis que le pays va mal. http://www.lefigaro.fr/icones/coeur-.gif Ils étaient venus améliorer leur situation économique. Animés par le rêve d’un eldorado espagnol ou simplement l’espoir de meilleures conditions de vie. Mais confrontés à la crise, les immigrés débarqués en Espagne rebroussent chemin. La population étrangère diminue dans la Péninsule. Une première depuis que l’Institut national des statistiques (INE) mesure le nombre d’étrangers vivant dans le pays: ils étaient 5.751.487 en 2011, ils ne sont plus que 5.711.040 cette année, 40.447 de moins. «La tendance est réelle, juge Andreu Domingo, sous-directeur du Centre d’études démographiques de Barcelone et spécialiste des questions migratoires. Une partie s’explique par les naturalisations, certes. Mais la crise provoque une chute brutale des arrivées et une accélération des départs.» La baisse se concentre sur les populations originaires de pays extérieurs à l’Union européenne: le nombre de ces arrivants a baissé de 85.000 personnes, alors que le total d’Européens vivant en Espagne a augmenté de 40.000. Des différences significatives apparaissent également selon les nationalités: le nombre d’Équatoriens a diminué de 306.000 (- 15 %) et celui des Colombiens de 245.000 (- 10 %). La Chine et le Pakistan, en revanche, ont vu leurs ressortissants augmenter de manière significative. Comme en 1973 L’association Ruminahui, qui accueille et conseille les immigrés équatoriens en Espagne, reçoit de plus en plus de candidats au retour. «Nous organisons chaque mois une réunion d’information. Entre 70 et 80 nouvelles personnes assistent à chaque session, explique le président du collectif, Vladimir Paspuel. Le profil type est celui d’un homme qui travaillait dans la construction et qui se retrouve au chômage.» L’éclatement de la bulle immobilière a provoqué une destruction d’emplois sans précédent dans le BTP. «On ne parle pas d’un retour massif, mais l’évolution est réelle», nuance Paspuel. Domingo compare la situation à celle du choc pétrolier. «À partir de 1973, la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni ont incité au retour des immigrés et cherché à freiner les arrivées, rappelle-t-il. Les Espagnols, les Portugais ou les Grecs sont rentrés chez eux parce que leurs pays étaient devenus des démocraties et leurs économies étaient en pleine croissance. Les populations turque et maghrébine, au contraire, ont augmenté.» Impact démographique Un processus similaire serait aujourd’hui à l’œuvre en Espagne: les Latino-Américains sont séduits par l’ouverture et le décollage économique de leurs pays, alors que l’immigration africaine continue d’augmenter. Le changement est d’autant plus radical que l’Espagne battait tous les records d’arrivées ces dernières années. «En 2007 et en 2008, l’Espagne a été le pays qui a reçu le plus grand nombre d’immigrés au monde après les États-Unis, relève Domingo. L’immigration expliquait 90 % de l’augmentation globale de la population vivant en Espagne.» Le professeur prévoit, du coup, une baisse démographique au cours des prochaines années. De fait, l’Espagne n’a gagné que 22 497 habitants en 2011, un chiffre insignifiant au regard d’une population de 47 millions de personnes. Source: Le Figaro Photo: Bâtiments inachevés à Madrid, avril 2012. Le secteur du BTP, grand employeur des immigrés latinoaméricains, a perdu beaucoup d’emplois avec l’éclatement de la bulle immobilière. Crédits photo : SERGIO PEREZ/REUTERS
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