Les élections présidentielles en Serbie ne devaient être qu’une formalité. Pour la troisième fois, Boris Tadic devait être réélu à la Présidence de la République serbe, face au nationaliste Tomislav Nikolic, qui avait déjà échoué en 2004 et 2008 pour quelques dizaines de milliers de voix. Cette fois-ci, les sondages accordaient même 58% des voix à Tadic, un boulevard.

 

Tadic était l’homme de l’Union européenne et de l’intégration de la Serbie dans le Nouvel Ordre mondial. « Son approche constructive de l’imbroglio kosovar, l’ouverture économique du pays et les efforts de sa diplomatie pour rejoindre au plus vite l’Union européenne en avaient fait un interlocuteur de choix pour Bruxelles » (Le Figaro, 21 mai 2012).

 

Il avait fait arrêter Radovan Karadzic (2008), puis Ratko Mladic (2011), et les avait livrés au Tribunal Pénal International pour la Yougoslavie. C’était le prix à payer pour une intégration de la Serbie dans l’UE, en quelque sorte les trente deniers de Judas. Ce n’était pas sa première trahison : il avait été l’un des principaux acteurs de la « Révolution des bulldozers » qui avait chassé Slobodan Milosevic du pouvoir en 2000, avec l’aide des officines américaines.

 

On nous annonçait que la première préoccupation des Serbes était la crise économique et que le problème du Kosovo n’en était plus un pour eux. Leur terre sacrée pouvait donc être définitivement livrée aux musulmans et aux mafieux albanais dans l’indifférence générale, si ce n’est même avec l’assentiment du peuple serbe. C’est ce que nous assénaient les médias et les hommes politiques bien-pensants : le Kosovo serbe, c’était fini. Mais cette question n’est pas la seule à avoir provoqué la chute de Tadic : le retour aux valeurs morales prôné par les nationalistes a aussi pesé lourd, face à un bilan de huit années de présidence Tadic non exemptes de reproches.

 

 

La victoire du « populiste » Nikolic est donc une excellente nouvelle pour les Serbes, et surtout pour ceux du Kosovo, mais aussi pour tous les peuples d’Europe. En Hongrie et en Pologne, en Grèce et en Espagne, les Européens sont en train de se dresser, répondant à l’appel que nous leur lançons depuis des années : « Europe, réveille-toi ! ». Les libéraux et les socio-démocrates qui, depuis des décennies, vendent l’Europe à l’encan et la détruisent en favorisant une immigration allogène massive, ont du souci à se faire.

 

Alain Cagnat

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