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Editorial du n°60 (printemps 2022) de la revue Synthèse nationale (01 06 2022)

Vous avez entre les mains le soixantième numéro de notre revue. De­puis l'automne 2006, date de la parution du premier numéro, Syn­thèse nationale se bat à la fois pour contribuer à redonner à notre courant politique et idéologique toute sa place et, surtout (par consé­quence), pour restaurer une France française dans une Europe euro­péenne. 

À chaque élection présidentielle, depuis notre lancement, nous avons opté pour le choix qui nous semblait le plus naturel, même si parfois ce fut sans illusion. Ainsi, en 2007 nous avons soutenu avec enthousiasme, face au miroir aux alouettes Sarkozy, l'ultime candidature de Jean-Marie Le Pen. En 2012, après avoir espéré que notre ami Carl Lang, alors prési­dent du Parti de la France, puisse franchir la barrière des 500 signatures et être candidat, nous avons, par discipline nationale et malgré quelques appréhen­sions, appelé à voter pour Marine Le Pen qui venait de prendre en main la direction du Front national. Il en alla de même en 2017, en dé­pit des exclusions prononcées (à commencer par celle de son père) et des multiples revirements et renoncements. À chaque fois, en accord avec nos principes fondateurs, nous avons fait ces choix car ils nous sem­blaient être les plus conformes aux intérêts de notre pays et de notre civilisa­tion.

 

Zemmour, ce candidat qui brouillait le plan de Macron

La présidentielle de cette année apparaissait bien différente des précé­dentes. À droite de la « droite », l'offre politique changeait enfin. En quelques mois, Le ronron mariniste se trouvait bousculé par l'émergence d'un homme nouveau, Éric Zemmour. Dès lors, on pouvait légitimement espé­rer voir se déchirer le scénario imposé d’un nouveau face à face entre Emmanuel Macron, l’incarnation arrogante du Système, et Marine Le Pen, le mirage, le « national dry » (« cela a le goût de la droite nationale, cela ressemble à la droite nationale, mais ce n’est pas, ce n’est plus la droite nationale »). 

Pourtant, le locataire de l'Élysée, après sa « triomphale » élection d’il y a cinq ans (et le pathétique débat qui l'avait précédé), avait tout misé sur un remake de 2017 en 2022. Il savait en effet y trouver largement son compte, tout comme Marine, sa (meilleure) « ennemie » ou, du moins, estampil­lée comme telle. Pour l’un, la réélection assurée. Pour l’autre, la garan­tie d'une nouvelle rente quinquennale pour son parti moribond… Malheureuse­ment, on connaît la suite de l’histoire : la divine surprise atten­due n’a finalement pas eu lieu et le scénario ardemment souhaité par les deux compères, mais rejeté par 70% des Français, s’est reproduit. Avec, à la clé, une grande perdante, la France. Pour cinq années de plus, elle se retrouve sous la houlette du commis local des institutions mondiali­sées dont l’objectif reste la dilution des nations et des civilisa­tions dans le Tout déconstruit et indifférencié du « village global »...

 

Éviter le choix entre le pire et le néant

C'était justement pour éviter à nos compatriotes ce choix cornélien entre le pire et le néant que, dès l’été dernier, nous avons décidé d'apporter notre soutien à la candidature d'Éric Zemmour. Nous l’avons fait sans igno­rer les réticences de certains de nos lecteurs. Nous ne le regrettons pas car, en suscitant en quelques mois un vaste mouvement autour de sa candida­ture, Éric Zemmour a prouvé que le déclin n’est pas une fatalité, qu’il y a toujours de la place en politique pour le courage et la volonté et qu'une autre voie peut s'ouvrir à la « droite de conviction ».  

Certes, à première vue, le résultat du premier tour de la présidentielle peut sembler décevant à certains. Mais lorsqu'on y regarde de plus près, comme nous essayons de le faire dans ce numéro, il en va tout autrement. En effet, quel parti ou quel homme de droite, depuis la percée historique de Jean-Marie Le Pen au début des années 1980, peut se vanter d'avoir rassem­blé 2,5 millions voix en six mois ? Quel parti ou quel homme de droite peut se targuer d'avoir suscité plus de 120 000 adhésions en si peu de temps ? Quel parti ou quel homme de droite peut se féliciter d'avoir imposé ses thèmes de campagne dans le débat public alors que tous s'acharnaient à les en écarter ? À part Éric Zemmour, je n'en vois pas d'autres. 

 

Cette réalité qui indispose Marine Le Pen

On peut comprendre, à la limite, que l’émergence de Reconquête ! et de son chef indispose celle qui se croyait pour toujours préservée de toute concur­rence sur sa droite. C’est humain. Mais le Rassemblement natio­nal, qui se veut un mouvement responsable et se rêve en parti de gouverne­ment, ferait mieux de s'interroger sur les raisons qui ont per­mis leur émergence, plutôt que de refuser toute entente et de multiplier les invectives. Il ferait mieux de méditer sur l’effondrement, en quelques an­nées, des deux grands partis (le PS et les LR) autour desquels s’organisait la vie politique et qui se partageaient plus ou moins le gâteau électo­ral depuis le début de la cinquième République. À force d’être ripo­liné, le RN devient un parti comme les autres et risque fort de finir comme ses concurrents... dans les oubliettes de l'histoire. 

En refusant toute entente avec les autres mouvements nationaux (Recon­quête ! Debout la France), Marine Le Pen prive volontairement la droite nationale d'une représentation conséquente à l'Assemblée. Pour­tant, au dernier moment, une proposition, juste et raisonnable, a été faite par son père afin d’éviter cette situation suicidaire. Jean-Marie Le Pen a sug­géré que les circonscriptions soient réparties entre les différentes forma­tions de notre famille d’idée en fonction des résultats obtenus par cha­cun lors du premier tour de la présidentielle, sur la base de la proportion­nelle intégrale. Cette solution avait le mérite de reconnaître à la fois le leadership actuel du RN, et le rôle d’aiguillon de l’opposition natio­nale et identitaire de la force montante, Reconquête ! Malheureuse­ment, la direction du parti mariniste a fait la sourde oreille alors que Zem­mour multipliait les signes de bonne volonté.  

En se conduisant ainsi, Marine Le Pen sert non seulement les intérêts de Ma­cron, mais aussi, et surtout, ceux de la Nupes mélenchoniste qui, dès lors, risque fort de passer pour l’"opposante" principale même si son "opposi­tion" n'est que de façade (le mondialisme libéral de Macron et l'internationa­lisme woke de Mélenchon ayant la même finalité, mortifère pour notre nation).  À n’en pas douter, les conséquences de cette attitude irrespon­sable seront grandement dommageables, étant donné le peu de temps qu'il nous reste pour enrayer les flux migratoires qui submergent la France et l'Europe.  

Notre combat pour imposer une véritable synthèse nationale est donc plus que jamais nécessaire... Aussi, grâce à votre soutien et à votre aide – sur les­quels nous savons pouvoir compter -, allons-nous poursuivre et ampli­fier nos activités. Notre cause est la bonne. Pour elle, la véritable révolu­tion reste à accomplir. 

Roland Hélie

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