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C’est une retraite bien méritée que va pouvoir prendre Yoran Delcourt, fondateur et patron des éditions Yoran Embanner. Une retraite après plusieurs années de recherche d’un repreneur, pour cette maison d’édition bretonne, de référence en ce qui concerne la Bretagne mais aussi les petites patries charnelles.

Et un repreneur, il vient d’en trouver un, en la personne d’Alan Le Cloarec, militant de gauche, fondateur du mouvement Douar Ha Frankiz, qui se définit comme « nationaliste et indépendantiste breton ». Il est l’un des animateurs de la (légitime) contestation bretonne autour des résidences secondaires….mais tout en faisant la promotion de l’accueil inconditionnel des migrants (c’était d’ailleurs l’une des revendications des candidats Douar Ha Frankiz aux dernières cantonales). Erreur 404…

Avec ce changement de patron à la tête des éditions Yoran Embanner, c’est sans doute une page qui se tourne : malgré les divergences politiques et idéologiques qui pouvaient exister, entre auteurs édités chez Yoran Embanner, Yoran Delcourt était toujours parvenu à créer le consensus. Et bien au delà, travaillant à la fois avec des journalistes de la presse mainstream comme avec des journaux indépendants et alternatifs comme le nôtre.

Il semblerait que cette période touche à sa fin : Alan Le Cloarec avait déjà – ce qui est rare chez les auteurs édités par Yoran Embanner – refusé d’accorder une interview à Breizh Info à l’occasion de la sortie de son dernier livret d’ une trentaine de page intitulé « Bretagne Colonie ». Possédant un grand nombre d’abonnés sur Facebook, y compris de nombreux militants ou sympathisants de droite ou d’extrême droite, ce dernier n’hésite pas à pratiquer la censure à grande échelle dès que certains sujets sont évoqués, dès que certains propos ne lui conviennent pas. Une conception curieuse de la liberté d’expression pour un futur éditeur, dont le métier consiste notamment à permettre le débat d’idées.

On nous a déjà fait savoir qu’il en serait fini de tout échange concernant les prochaines publications qui sortiront, dans les prochains mois, chez Yoran Embanner.  Signe d’une ouverture d’esprit pas bien large. Signe aussi, et c’est sans doute cela le plus malheureux, que la maison d’édition portée à bout de bras depuis des années par son fondateur, risque très rapidement de se retrouver dans une impasse, le gauchisme idéologique n’étant pas particulièrement vendeur. Et les potentiels écrivains au courant de cette dérive idéologique à venir pourraient rapidement eux aussi, tourner le dos à l’éditeur, qui écrivait par exemple :

« Comment donc peut-on toujours être Breton-ne aujourd’hui et demain ? En vivant et en luttant au cœur de la société bretonne pour y constituer un nouveau pays plus juste, solidaire et défenseur acharné de toutes les dignités. La Bretonne et le Breton n’ont pas de couleur de peau, pas de genre, ni de religion, ils ont une adresse et une volonté ». En gros, le breton serait un être hybride. Un consommateur mondial estampillé d’un Gwen Ha Du. On est loin du projet de défense de l’enracinement et de la patrie charnelle cher au fondateur de la maison d’édition…On est loin de la Troménie bretonne, ou de l’Anthologie de Breiz Atao, ou de tout le travail mené sur les Indo-Européens et les Celtes par les auteurs qui sont actuellement vendus sur le site.

Un futur gâchis ? Bravo en tout cas à Yoran, qui a mené depuis des années un véritable combat au service de sa patrie, la Bretagne, et des patries charnelles d’Europe essentiellement. Avec sa retraite à venir, c’est un éveilleur de peuples qui disparait, remplacé par un personnage dont l’idéologie pourrait conduire, demain, à leur disparition.

YV

Source :  Breizh-info.com, 2022

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