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L’Iran. Iran… il est facile de dire Iran aujourd’hui. Sur toutes les lèvres, cité à l’envi. Mais combien savent vraiment, même parmi les experts, ce qu’est l’Iran ? Et combien son histoire séculaire a contribué à notre civilisation ? À la civilisation occidentale/hespériale, je veux dire. Celle que l’on fait commencer généralement par la Grèce. Et les Iraniens, sous la forme des Perses, ne sont que marginalement inclus dans notre récit scolaire. Ils sont surtout représentés comme des ennemis. Un peu comme des extraterrestres.

L’une des mystifications de l’histoire opérée, surtout récemment, par nous… les Occidentaux.

Je me souviens d’un roman de Gore Vidal, un excentrique et brillant écrivain américain d’origine vénitienne «Création». Il m’a révélé pour la première fois que les Perses n’étaient pas les «barbares» arrêtés aux Thermopyles par le courageux Léonidas et ses trois cents guerriers. Il s’agissait d’une civilisation très ancienne. Et, à bien des égards, l’une de nos matrices.

L’Athènes de Périclès. Le génie d’Ictinos et de Phidias. Mais elle est venue après la Persépolis achéménide. Dont elle a imité les bâtiments et les temples. En utilisant toutefois du marbre. Et non du bois et du stuc comme dans la capitale de l’empire perse.

 

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Démocrite, le philosophe que nous considérons comme le premier théoricien de l’atomisme, était originaire d’Abdère. Mais, comme son maître Leucippe, il semble avoir voyagé loin. Peut-être jusqu’en Inde. Plus probablement jusqu’en Perse. Où il avait rencontré les idées de Gosala, un élève de Mahavira le Jiaina (statue, ci-dessus), surnommé «le mangeur d’atomes». Pendant des siècles, l’empire perse a été le trait d’union entre la civilisation grecque et l’Orient. Une chaîne de transmission d’idées, de philosophies, de modèles artistiques et culturels.

La Perse n’était pas considérée comme étrangère par les Grecs. Au contraire, elle était leur voisine. Avec lequel on pouvait se confondre, certes. Mais elle n’en était pas moins une source d’échanges continus dans tous les domaines.

Juste quatre souvenirs, des fragments, jetés au hasard. Dire que l’Iran n’est pas, et n’a jamais été, quelque chose de lointain et d’étranger. Tout au long de son histoire complexe. Pleine de contradictions.

 

C’est un autre visage de notre propre civilisation.

Lisez Rumi. Vous y trouverez d’extraordinaires consonances artistiques et spirituelles avec Dante et Cavalcanti. Qui, lui non plus, ne l’a pas connu. Mais l’atmosphère culturelle et spirituelle était similaire. Si ce n’est identique.

Lisez Nezami. Ferdowsi le céleste. Lisez «Shah Nameh, le Livre des Rois». Et vous y trouverez Alexandre le Grand, transformé en figure mythique. De l’épos iranien.

Puis, vous vous arrêtez à l’image déformée que nous transmettent les médias. Et qui pourrait, d’une certaine manière, être résumée dans le film de Snyder «The 300». Basé sur le roman graphique du génial Frank Miller.

Les Perses sont l’ennemi absolu. Barbares, corrompus, despotiques.

L’horrible Orient contre notre civilisation démocratique.

Ce n’était pas le cas. Cela n’a jamais été le cas. Et ce n’est pas non plus le cas aujourd’hui.

Andrea Marcigliano

sourceElecto Magazine via Euro-Synergies

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