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Suite à plusieurs défaites subies dans le monde au cours de ces dernières années, un rapprochement stratégique entre les États-Unis et la Grande-Bretagne s’est opéré récemment, surtout ces dernières semaines, avec l'arrivée au pouvoir de Joe Biden et avec une Grande-Bretagne qui est sortie de l'Union européenne. L'objectif est de préserver autant que possible les possessions et l'influence des grandes puissances atlantistes dans le monde.

Avec la sortie de l'UE, le Royaume-Uni avait l'intention et la prétention de reprendre ses liens privilégiés avec les États-Unis et de forger une alliance stratégique pour en quelque sorte reconstruire l'impérialisme anglo-américain, ou du moins préserver son hégémonie et son contrôle en Amérique et en Europe, face à l'avancée de la Chine et parallèlement au harcèlement contre la Russie. Il ne s’agit plus de préserver cette hégémonie par le consensus et le multilatéralisme, mais dorénavant par la force et la violence économique. Cette position a été rendue publique et ouvertement dévoilée par le gouvernement et le Foreign Office britanniques, ainsi que par les États-Unis et la nouvelle administration de Joe Biden.

Il y a quelques mois, le Premier ministre britannique a annoncé le plus grand investissement dans la défense depuis trente ans, le plus important depuis la « guerre froide », 21,9 milliards de dollars, et il a déclaré que « le Royaume-Uni doit être fidèle à son histoire et soutenir ses alliés », un message direct adressé aux États-Unis. Boris Johnson a d'ailleurs été l'un des premiers dirigeants à féliciter Joe Biden après les élections frauduleuses que furent les dernières présidentielles: « Les États-Unis sont notre allié le plus important et j'espère que nous travaillerons en étroite collaboration sur nos priorités communes, du changement climatique au commerce et à la sécurité », a tweeté Boris Johnson. Pour sa part, M. Biden, dans son discours d'investiture, a rendu la politesse et a appelé à la reconquête des alliances historiques. Cela s'est concrétisé par un appel téléphonique au début de l'année, au cours duquel les Britanniques ont félicité Biden pour son retour dans l'accord de Paris sur le changement climatique et dans l'Organisation mondiale de la santé, dont Trump s'était retiré ; les deux puissances ont également commencé à tracer des lignes directrices pour un accord de libre-échange.

 

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Mais l'irruption du coronavirus a compliqué la stratégie. Jusqu'à présent, le principal bénéficiaire de la « pandémie » a été la Chine, qui parvient à imposer son système de contrôle et de surveillance dans le monde entier, et la crise des vaccins provoquée par le consortium pharmaceutique britannique Astrazeneca confère à la Russie de Poutine une influence géopolitique encore plus grande que celle qu'elle avait déjà. La Russie vise en effet à déstabiliser la bipolarité entre les États-Unis et la Chine, avec des avancées dans le développement scientifique et technologique, le contrôle des ressources, par exemple la fourniture de gaz à l'Europe, et la puissance militaire, grâce à ses capacités en matière de missiles balistiques. Un autre point clé est la diplomatie et la gestion par le Kremlin de l'opinion publique mondiale, malgré l'opposition des médias occidentaux hégémoniques. La géopolitique du coronavirus a déstabilisé le pouvoir absolu des Etats-Unis et largement ruiné les prétentions britanniques.

Cette situation a modifié l'humeur de la Grande-Bretagne et des États-Unis, qui commencent à voir leurs « leaderships » vulnérabilisés et délégitimés par la crise du coronavirus. Le déclin des puissances maritimes est en cours.

Celui qui a le mieux décrit, sans le savoir, le fondement de l'atlantisme, soit la puissance par la maîtrise de la mer, ou, comme le dit très justement Peter Sloterdijk, qui a élaboré une « théorie de la mondialisation », c'est Goethe dans Faust :

« Guerre, commerce et piraterie. Ils sont trois en un, inséparables. »

Cette phrase résume la politique étrangère britannique et c'est dans un tel contexte que l'on peut comprendre les dernières déclarations de Boris Johnson contre l'Argentine et celles de Biden contre la Russie.

Ils n'ont plus suffisamment d’approbation ou de consensus dans le monde pour « stabiliser » celui-ci à leur guise et à leur avantage, alors ils font recours à la menace et à la coercition, qu'ils n'ont cependant jamais abandonnées. C'est le désespoir de voir qu’il n’est plus possible de revenir à un monde libéral unipolaire, parce qu’un tel monde n'existe plus. « S'il n'y a plus de piraterie possible et plus de commerce libéral, qu'il y ait alors la guerre » semble être la devise du mondialisme aujourd’hui. Et les disciples de ce mondialisme obéissent à l'ordre : Boris Johnson n'a pas hésité à menacer l'Argentine et indirectement l'Espagne quand elle revendique Gibraltar, selon le rapport publié par The Telegraph, disant aussi qu'il utilisera la force pour défendre les îles Malouines, c'est-à-dire utiliser les forces armées pour « assurer la sécurité des 14 territoires d'outre-mer ». Territoires par ailleurs usurpés. Elle ajoute qu'elle « dissuadera et contestera les incursions dans les eaux territoriales britanniques à partir de Gibraltar » et « maintiendra une présence permanente dans les îles Falkland, l'île de l'Ascension et les territoires britanniques de l'océan Indien ».

 

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Presque au même moment, Joe Biden a fait des déclarations dans les médias, qualifiant Vladimir Poutine de « killer » et menaçant de lui faire « payer le prix » pour sa prétendue ingérence dans les élections, ces mêmes élections où plus de morts que de vivants ont voté pour Biden, dans des États où il y a eu plus de votes que d'électeurs, et où le magazine Time a mis en lumière et révélé l'alliance entre le secteur financier de Silicon Valley Big Tech et le parti démocrate pour modifier l'ingénierie électorale en faveur des démocrates par le biais du vote par correspondance avec des contributions importantes. Tout un éventail de fondations ont contribué pour des dizaines de millions de dollars de leurs propres fonds à l'administration des élections. C'est le cas de l'initiative Chan Zuckerberg, qui a apporté 300 millions de dollars dans l’affaire.

D'abord Boris Johnson, puis Joe Biden. Tous deux opèrent en liaison avec des déclarations retentissantes et avec une intentionnalité manifeste. L'un fulmine contre ceux qui ont su résister et affronter l'impérialisme anglo-américain de l'époque, comme l'Argentine de Perón. L'autre fustige ceux qui expriment aujourd'hui une résistance au mondialisme progressiste et à la destruction des valeurs. La distinction entre amis et ennemis est toujours essentielle en politique, ils l'ont bien définie. Tous ceux qui ont osé défendre leur souveraineté et initier une résistance à l'hégémonie anglo-américaine sont des ennemis. L'impérialisme économique a beau se présenter comme égalitaire, avec une rhétorique gauchiste ou un langage inclusif et des drapeaux arc-en-ciel dans une main, il porte toujours le bâton dans l'autre.

Cristian Taborda

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Ex : http://novaresistencia.org/2021/03/28/

Source : Geopolitica.ru

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