Sur Facebook, ce lundi, les enseignants-chercheurs de l'établissement invoquent le “respect, la tolérance et l'hospitalité”.

Pour « construire leur émancipation », les élèves de Sciences Po doivent occulter les idées dont leurs enseignants estiment qu'elles n'ont droit de cité dans la société française, quand bien même ces idées seraient partie intégrante du débat politique et seraient partagées par une large partie de l'opinion publique. Telle est, en substance, ce qu'affirment le « personnel administratif » et « les enseignants » de l'établissement, ce lundi 27 janvier, après les critiques en cascade qui s'abattent sur leur directeur. La semaine dernière, ce dernier annonçait l'annulation d'une conférence à laquelle devaient participer Geoffroy Lejeune et Charles Consigny, au motif que « la participation de l'un des invités ne [lui] apparaissait pas souhaitable ».

« Les principes d'éthiques de l'école »

Sur Facebook, le texte publié, et daté du 25 janvier, rappelle que Pierre Malthiot, directeur de l'école a pris, le 20 janvier, « la décision de ne pas permettre la présence de l'un des intervenants prévus à un débat organisé par une association étudiante ». « Il avançait la raison que celui-ci avait été l'auteur d'un dossier ayant valu à son journal, Valeurs actuelles, une condamnation (...). C'est en raison des risques manifestes de troubles sérieux à l'ordre public, et au nom des principes d'éthiques de l'école que la décision fût prise en toute responsabilité », poursuivent personnel administratif et enseignants de Sciences Po Lille.

Ils ajoutant dénoncer « avec vigueur les propos haineux, les calomnies et, de manière plus générale, le mépris » dont l'établissement ferait l'objet. « Nous adressons un soutien collectif à notre directeur, Pierre Malthiot, qui a reçu des menaces de mort », disent-ils encore. Et d'ajouter, dans une formule qui semble vouloir inverser les responsabilités : « Nous nous inquiétons aussi de l'outrance verbale et physique avec laquelle certaines associations ou organisations s'emploient à disqualifier, à vouloir interdire, à perturber des conférences dont bien souvent le seul tort est de leur déplaire, de contredire leurs certitudes (...) ».

« Construire l'émancipation des élèves »

Les auteurs du texte tiennent aussi à « réaffirmer » leur « engagement professionnel et éthique à défendre les impératifs de respect, de tolérance et d'hospitalité ». « Nous sommes fiers et heureux (...) d'aider nos élèves à entrer dans la vie, avec non seulement un bagage de connaissances, mais aussi la petite boîte à outils qui leur permettra de construire leur émancipation ». « Nous ne nous laisserons pas impressionner par les petites tribus qui affichent à grand bruit leur ignorance, leur dogmatisme, et qui portent sur leurs fragiles épaules les fantômes des sectarismes les plus éculés », peut-on encore lire.

 

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