Tous pourris

Pourris, ces histrions du foot qui ont révélé à l’occasion de la coupe du monde, à des millions de gogos qui les adulaient, qui ils sont vraiment : des gens qui n’agissent que pour le fric (beaucoup, beaucoup de fric), méprisent la France qui les nourrit et qu’ils conchient en toutes occasions. Et, cerise sur le gâteau : qui sont totalement racistes, les Blacks exigeant l’élimination des Maghrébins ou d’un malheureux Breton perdu dans cette galère. Elle qui avait avalé bien des couleuvres pour rester « politiquement correcte », la ministre Roselyne Bachelot a dû le reconnaître en pleine Assemblée nationale (après avoir déclaré le 19 juin « C’est quoi ce merdier ? »), tandis que sa « collègue » Rama Yade roulait des yeux ronds mais se taisait, oubliant de prendre la défense des ses « frères » de race…

Pourris, ces gens censés nous gouverner : un récent sondage indiquait que 64 % des Français considèrent que les politiciens (droite et gauche confondues) sont corrompus. Ce n’est certes pas ce qui peut surprendre ceux qui suivent attentivement l’évolution de la situation dans ce pays qui s’appelle encore la France (une appellation de plus en plus usurpée car les Francs seraient bien étonnés par le spectacle qu’offre le territoire auquel ils ont légué leur nom…). Mais au fur et à mesure que les épisodes du feuilleton Woerth-Bettencourt s’alignent les uns derrière les autres, on découvre bien des choses. C’est l’histoire de la pierre, banale et innocente, qu’on soulève : dessous grouillent des bestioles peu ragoûtantes. Les « affaires », note Roland Cayrol (fondateur de l’institut de sondages CSA), « soulignent le décalage entre les élites et le pays (…) Dans le contexte lourd à vivre, les affaires mettent le doigt là où ça fait mal. Elles donnent l’idée que la rigueur ne concerne pas tout le monde (…) Ce qui est nouveau, c’est que jamais la demande de justice, d’égalité, n’a été aussi forte qu’aujourd’hui. Le fossé se creuse » (Le Monde, 15 juillet). Le petit Sarkozy est évidemment largement responsable de la débandade de son camp. Ainsi que le souligne Jérôme Bourbon, « désormais le personnage est tellement démonétisé, discrédité, décrédibilisé et il a beau dire ou promettre quoi que ce soit les gens n’y croient plus : c’est cause toujours tu m’intéresses » (Rivarol, 16 juillet).

Pourris, ces gens des arts et des lettres censés être une élite intellectuelle. Ainsi, l’un des fleurons du gang, Bernard-Henri Lévy, est heureux : son congénère Polanski, ce « Franco-Polonais » (sic) amateur de chair fraîche, est désormais tranquille dans ce pays si accueillant et si compréhensif qu’est la Suisse. Polanski peut remercier tous ses congénères qui, comme un seul homme, se sont mobilisés pour se répandre en lamentations sur son triste sort. Congénères ? Le Larousse donne la définition : « qui est de la même espèce ». Si vous voulez savoir quelle est l’espèce concernée, regardez de près qui sont les soutiens de Polanski… Ceux qui auront trouvé auront droit, en cadeau, à un manuel d’anthropologie. Rivarol a écrit un jour : « Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir ». Serions-nous en 1788 ?

Pierre Vial

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