{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}et été, en Europe, des régions entières, particulièrement en Espagne, au Portugal, en Grèce ont été ravagées par des incendies monstrueux. A été particulièrement meurtrie la Galice, vieille terre celtique où aboutit l’ancestral chemin des étoiles (appelé par certains chemin de Compostelle, nom qui signifie « le champ d’étoiles ») et qui revendique fièrement son identité, entre autres en envoyant chaque année, pour la représenter, ses musiciens et ses danseurs au Festival interceltique de Lorient. L’incurie des autorités régionales mais aussi la criminelle négligence des autorités madrilènes ont été tragiquement mises en évidence : pompiers trop peu nombreux et insuffisamment formés, matériels désuets, obsolètes, incapables d’être efficaces face à des incendies géants.

 

Ces incendies sont, pour la plupart, d’origine criminelle. Ils sont provoqués, commandités par des crapules qui, pour réaliser d’énormes profits sur des opérations immobilières, n’hésitent pas à transformer de vastes et belles forêts en déserts de cendres, semblables à des surfaces lunaires, flore et faune étant anéanties sans hésitation au nom du dieu fric. Ces gens-là – exécutants et plus encore commanditaires – sont des criminels qui, dans des Etats normalement constitués, devraient être sanctionnés par la seule peine adaptée à leur crime : la peine de mort.

 

En s’attaquant à la forêt, ces criminels détruisent une irremplaçable source de vie, la forêt constituant un biotope indispensable à l’équilibre naturel. En clair, la forêt est gage de survie pour tout ce qui est vivant sur terre, de la végétation aux animaux ( en comptant, parmi eux, ces animaux qu’on appelle les hommes). C’est pourquoi la destruction, toujours à des fins mercantiles, de gigantesques superficies forestières, sur tous les continents, sous prétexte de besoins industriels (pâte à papier, bois de construction, ameublement, etc…) est tout aussi criminelle que les incendies volontaires.

 

Si les intérêts financiers expliquent beaucoup de choses, ils n’expliquent pas tout. Car la forêt est, en elle-même, porteuse d’une conception du monde, de cultures et de civilisations qui sont les nôtres. Au XIXe siècle Ernest Renan opposait, dans l’histoire de l’humanité, peuples des forêts – nous – et peuples du désert – nos ennemis, depuis toujours. Ce critère est plus valable que jamais. Il nous renvoie à une lutte idéologique plurimillénaire : quand les moines, au Moyen Age, justifiaient les défrichements, ils expliquaient que c’était œuvre pie car tout recul de la forêt est recul du diable ( c’est à dire les vieux dieux païens, du point de la névrose chrétienne, car les croyances ancestrales des Européens, pourchassées par les zélotes chrétiens, s’étaient réfugiées au cœur des forêts, sous la protection de gens qu’on pourrait appeler les Frères et Sœurs de la Forêt – ou enchanteurs, sorcières ou fées, comme on voudra).

 

Aujourd’hui le devoir impérieux des bons Européens est de se mobiliser pour veiller sur nos forêts. Très concrètement, des volontaires prêts à aider au reboisement des régions d’Europe martyrisées ces derniers mois seraient les bienvenus.

Le 25 août, anniversaire de la mort de Nietzsche

 

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