La Bretagne gronde. Stupéfaction et consternation des autorités de la Ripoublique et de leurs complices, les collabos du Système : ne fonctionnent plus les vieilles grosses ficelles, consistant à dresser les uns contre les autres les patrons et les salariés, les paysans et les ouvriers, les citadins et les campagnards, la soi-disant droite et la soi-disant gauche… Les Bretons donnent un bel exemple de front identitaire, qui devrait inspirer d’autres patries charnelles soumises elles aussi aux diktats des jacobins mondialistes, valets du capitalisme spéculatif, vagabond et anonyme.

En choisissant comme emblème le bonnet rouge, les Bretons veulent montrer que leur révolte actuelle plonge ses racines dans leur plus longue mémoire. Car ils se souviennent  de la révolte antifiscale, d’avril à septembre 1675, déclenchée par une hausse des taxes décidée par un pouvoir royal centralisateur et visant en particulier le papier timbré (dont l’utilisation était obligatoire pour les actes susceptibles d’être utilisés en justice (testaments, contrats de vente, registres d’état civil). S’y ajoutait la décision de réserver au roi la vente du tabac, une nouvelle taxe sur les objets en étain (dont les gobelets et pichets utilisés dans les cabarets). Tout cela se greffant sur une situation économique dégradée et au détriment de libertés bretonnes préservées, en principe, par le Parlement de Bretagne mais foulées au pied par le pouvoir parisien. Les révoltés se reconnaissaient au port du bonnet rouge et s’appelaient entre eux les Torreben (« Casse-lui la tête », slogan repris par les manifestants de 2013). La révolte de 1675 était souvent conduite par des femmes dont les droits – entre autres celui de choisir son mari – avaient été diminués par la législation royale, ce qui était totalement opposé aux traditions des peuples celtiques. La répression fut sévère : pendaisons et envoi aux galères.

En 1720, le marquis de Pontcallec est décapité avec trois de ses compagnons pour conspiration contre le pouvoir du Régent : misant sur le mécontentement profond des Bretons, il avait cru possible de soulever le pays contre le pouvoir central mais l’entreprise était fort mal organisée.

Au fil du temps, les Bretons ont eu l’habitude d’être maltraités par Paris : en 1914-1918 138 000 d’entre eux sont tombés, le Haut commandement considérant que les Bretons étant gens tenaces il convenait de les envoyer toujours en première ligne…

Aujourd’hui, en mobilisant le 2 novembre entre 200 000 et 300 000 manifestants les Bretons ont montré un front uni, où se coudoyaient patrons des petites et moyennes entreprises et leurs salariés, solidaires face à la mort de leur emploi, syndicalistes de FO, élus locaux, paysans et commerçants, militants des mouvements bretons. Etaient pitoyables les quelques centaines de zigotos vendus au jacobinisme qui ont voulu manifester contre les Bonnets rouges et où l’on retrouvait, comme par hasard, les mercenaires de la CFDT et de la CGT, pour qui le syndicalisme-bidon est devenu depuis longtemps purement et simplement un casse-croute.

Pierre VIAL

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