À Thiers, dans le Puy-de-Dôme, un site archéologique a été redécouvert très récemment, lors de fouilles menées en 2023 et 2024. Il s’agit d’un castrum, une ancienne fortification rattachable à la dynastie mérovingienne.
Sous une bâche se cache tout un pan de l’histoire de Thiers, dans le Puy-de-Dôme. Franck Guat, président de l'association « Les amis du patrimoine thiernois », explique : « Là c’est monumental. On a un mur d’1,50 m d’épaisseur. Ici on voit la porte d’entrée du castrum, qui fait 3,60 m de large ». Il s’agit de vestiges d’une ancienne fortification datant de l’époque mérovingienne. Franck Guat poursuit : « Ce mur est très puissant. Il y a encore du mortier de chaux qui a 1 500 ans. Un castrum est l’ancêtre du château. C’est un camp fortifié en hauteur. Sa fonction est multiple. Il s’agit de garder une route commerciale, une église ou un territoire ».
Un mode de chauffage particulier
Cette occupation ancienne entre le Ve et le VIIe siècle est confirmée par la présence, sur place, de nombreux objets, comme des morceaux de tuiles ou une brique de chauffage dit hypocauste. Franck Guat souligne : « À l’époque, les bâtiments étaient chauffés par le sol. Ils faisaient un foyer à l’entrée du bâtiment et l’air chaud sous le sol et par une paroi dans les murs. Cela nous fait penser que les bâtiments qui étaient dans ce castrum abritaient une aristocratie de haut rang, parce que les bâtiments avec chauffage hypocauste ne sont pas fréquents ».
Des visiteurs surpris
Caché dans la végétation qui surplombe la Durolle, le castrum est accessible uniquement par un sentier escarpé. Ce site présente un intérêt majeur pour cette association, qui dévoile régulièrement au public les informations issues des fouilles menées récemment par un archéologue. Un visiteur explique : « J’imaginais que cela serait un peu moins spectaculaire. On est très en hauteur donc on voit la vallée tout en bas. C’est extrêmement intéressant. Défensivement, cela devait être assez impressionnant à l’époque ». Un visiteur ajoute : « On essaie plutôt de découvrir le site et pourquoi il s’est implanté ici et ce qu’ils ont pu découvrir à l’époque ». Une visiteuse conclut : « Cela permet de savoir d’où l’on vient, ce qui s’est fait avant que l’on foule la terre que les anciens ont foulée et de quoi on est issus ».
C’est en cherchant un gouffre et une ancienne mine de plomb argentifère qu’un bénévole a découvert le castrum, plus vaste qu’il n’y paraît. Les défrichements successifs ont révélé un espace de 12 500 m². Le travail de fouilles pourrait prendre des années mais il permettra de mieux connaître l’histoire de ce site jusque-là oublié.
Propos recueillis par Sandrine Montero / France 3 Auvergne
Écrit par Catherine Lopes - Publié le 16/06/2025
