- Détails
- Catégorie : Ils marchent avec nous !
Cette heure matinale du 6 février 2021 cherchait en vain son rayon poétique. Ni la morne lueur du ciel cotonneux de Paris gorgé d'un orage tu, ni le pavé glissant des ruelles du quartier Charonne, ni rien de ce qui s'est gravé depuis mon arrivée matinale, ne trouva grâce aux yeux des neuf muses. Et pour « découronner » le tout, les semelles de mes vieux souliers accusaient, depuis quelques jours déjà, une usure peu propice à une marche assurée. Les accidents de cette chaussée fort ancienne qui entourait le cimetière, encore toute luisante de crachin nocturne, ne se privèrent d'ailleurs pas de provoquer quelques belles glissades, heureusement sans conséquence.
Pourtant, dès que le cimetière apparut, les augures changèrent tout-à-coup de bord ! Non seulement le portail grand ouvert me faisait signe d'entrer mais les fleurs du cimetière escortaient déjà mes pas vers le puits de lumière qu'on devinait derrière l'enclos. À ce moment-là, j'ignorais encore que mon passage éclair dans la « Cité Lumière » allait être le théâtre d'une de ces rencontres dont Paris a le secret.
À mesure que j'arpentais la petite montée, le portail entrouvert délivrait son tableau de fleurs, la verdure des cyprès longilignes apparut bientôt, puis ce fut la blancheur des albâtres des premières tombes.
L'une d'entre elles (à droite en montant l'allée centrale) était couronnée d'un bouquet entouré d'un papier transparent et d'un ruban tricolore. De toute évidence, la gerbe de fleurs avait été déposée peu de temps avant puisque le cellophane n'était maculé que de quelques gouttes de pluie.
J'étais pourtant seul face à la tombe de Robert et Marguerite Brasillach, absolument tout seul comme en cet instant où je serai face à la mort elle-même. J'observais chaque instant comme les pages d'un livre qui se tournent. Cette tombe, symbole de la mort, je ne la trouvais paradoxalement ni triste ni lugubre car je savais ces instants déjà penchés dans la temporalité transversale de l'écriture.
Je réside loin de Paris et les occasions de m'y rendre sont peu nombreuses. La première fois que je me rendis à Paris, c'était pour lire des poèmes à l'invite de la Maison de Poésie, rue Ballu ; les autres fois furent toujours des visites très ciblées en rapport avec la littérature. Une autre fois, je visitais le château de Versailles.
Cette fois-ci, je venais rendre hommage à l'auteur des poèmes de Fresnes. Et cet acte était pour moi de la littérature et rien d'autre. Pour se faire, je n'avais que le nom d'un lieu, une date, et quelques heures - encadrées par deux horaires de train. La tombe rectangulaire et sobre comme un livre fermé, j'en avais déjà vu une image dans la biographie signée par Anne Brassié et c'est avec non moins d'émotion que je découvris, toute proche, celle d'un autre grand auteur, Maurice Bardèche.
Je peux même dire que le tombeau des Bardèche m'impressionna davantage encore car il était auréolé d'un autre halo que celui des fleurs, bien que d'un certain point de vue, ces deux tombes - pourtant séparées par l'allée centrale du cimetière - n'en formaient qu'une seule. Ne me demandez pas pourquoi mais, dans la trame de mon souvenir, c'est tout le carré du cimetière qui forme désormais une seule tombe symbolique, un seul enclos, un seul texte de fleurs. Ne me demandez pas non plus pourquoi ces minutes qui suivirent ma visite des tombes semblèrent comme suspendues dans une sorte de hors-temps livré à l'écriture. Un instant, j'étais resté les yeux et le cœur ouverts devant la tombe dans une attitude que certains appellent la prière et que d'autres appellent le recueillement et que j'appelle l'écoute profonde du sismographe intérieur.
Pendant ce temps-là, quelques personnes s'étaient regroupées à l'extérieur de l'enclos, à mi-hauteur de l'escalier situé en contre-bas du cimetière, comme si quelque Kairos avait organisé cette rencontre. Il y avait un homme élégant revêtu d'un beau complet rouge, une femme aux cheveux très noirs, d'allure espagnole, et une autre, plus jeune, aux yeux d'un vert étonnamment profond ; un trio dont j'ignorais tout et dans lequel je m'étais joint sans vraiment l'avoir décidé, alors que je redescendais les marches du cimetière. La causerie impromptue qui suivit cette rencontre nous fit voyager autour des îles Baléares, de Poliensa, de la baie d'Alcudia, autant de lieux de la « mythologie personnelle » du jeune Brasillach. De fil en aiguille, la conversation parvint en direction de l'Allemagne. Et la femme aux cheveux noirs, d'évoquer son voyage en Allemagne, ses paysages, et le sort réservé là-bas à ceux dont l'Histoire officielle de la seconde guerre mondiale ne convient pas, la perte d'emploi, la traque, les barreaux de la prison.
Nous traversons une période de censure par chloroforme. Tout le monde en convient désormais tant l'atmosphère est saturée d'une idéologie mortifère et culpabilisatrice. Mais on ne se rend pas toujours compte des étapes qu'il a fallu franchir pour y parvenir. On ne se rend pas compte que l'exécution d'un poète - aux termes d'un procès expédié en quelques jours - fut nécessaire pour assurer la défaite des peuples et la victoire des multinationales. Ce poète s'appelait Robert Brasillach.
Pour les uns, Brasillach est le symbole de la collaboration éhontée avec l'occupant allemand ; pour les autres, il est le symbole de la résistance européenne face à l'internationalisme. Il est devenu difficile de comprendre que tout symbole a deux faces, un recto et un verso, de sorte que pour être un résistant véritable, il fut nécessaire d'avoir aussi été un collaborateur.
Tous ces sujets furent abordés par notre quatuor improvisé, tandis que les soleils verts des yeux de ma jeune voisine murissaient dans mon poème intérieur. Ses jambes croisées et désinvoltes semblaient écrire une sorte de hiéroglyphe égyptien dont je cherchais l'omen.
Je me présentais au groupe comme un « lecteur passionné de Brasillach ». C'est alors qu'un autre petit groupe s'agglutina au nôtre sur les marches de l'escalier :
« C'est la famille Bardèche ! » s'écria l'homme au complet veston. Notre rassemblement disparate d'une dizaine de personnes formait une grappe dont je ne tardais pas à m'extraire pour rejoindre l'église voisine. L'un des membres du clan Bardèche tourna alors la tête dans ma direction. Même furtif, ce contact visuel résuma les discussions que nous aurions pu avoir et que ce simple regard rendit inutile...
Ne serait-ce que pour un moment, il fallait venir ce 6 février 2021 dans le cimetière de Charonne afin de rendre hommage au « courage ». Ce courage-là est indissociable d'un type d'engagement, d'un type d'homme devenu aujourd'hui presque inaudible. Les nouvelles générations confondent les principes avec des slogans, des tenues vestimentaires, des autocollants appliqués à l'arrière de l'automobile, exemple caractérisé de « la religiosité seconde » si justement décrite par Oswald Spengler. Je crois qu'il est nécessaire de célébrer l'héroïsme en dehors de tout parti pris idéologique. Le courage d'un René Char entré en résistance au péril de sa vie vaut bien celui d'un Brasillach. L'idéologie passe ensuite.
En comparaison avec ces heures sombres de la seconde guerre mondiale, notre courage à nous se limite à bien peu de choses : dire merde à l'idéologie qui nous demande de désigner des méchants et des gentils, dire merde à l'autocensure, désigner l'ennemi prioritaire intérieur et extérieur. Quant à transcrire le mouvement tellurique de l'imaginaire à la manière du sismographe intérieur, ce n'est pas du courage mais l'art de l'écriture.
Nous offrons aux morts et aux vivants ce bouquet de mots publiés sur un écran d'ordinateur, voilà tout. C'est bien peu de choses en comparaison du courage d'un Char ou d'un Brasillach. D'autres, plus matinaux que moi, vinrent déposer un bouquet de fleurs sur la tombe de Charonne reconvertie en lieu de ralliement politique. Je n'en fus pas.
A présent, il convient de quitter ce lieu comme on quitte le sommet d'une colline escaladée, sans regarder en arrière. Alors que midi n'avait pourtant pas encore sonné, il me semblait que la journée était déjà terminée.
Il n'y avait pas de sommets à gravir dans cette morne journée d'hiver autre que le pic des transports urbains en direction de la gare.
Dans quelques minutes, j'allais entrer dans le métro où je serai le seul blanc.
À chaque fois que toi aussi tu te retrouves en minorité dans ton propre pays, souviens-toi que tu célèbres non pas les vaincus de 1945, mais les vainqueurs, ceux-là même qui ont écrit l'Histoire.
Frédéric Andreu-Véricel
contact :
Sources: Euro-Synergies
- Détails
- Catégorie : Ils marchent avec nous !
Le 7 janvier est la date d'Acca Larentia pour nous tous. C'est-à-dire l’assassinat de deux camarades par les partisans des Brigades rouges, armés d'une mitraillette fournie par la police, et d'un camarade assassiné par les carabiniers.
C'est devenu depuis longtemps le jour où nous commémorons tous nos morts des années de plomb.
Pour l'occasion nous avons voulu leur dédier une vidéo.
Ci-dessous, le lien vers cette vidéo :
https://www.fenice-europa.eu/index.php/documenti/la-nostra-storia/349-acca-larentia
- Détails
- Catégorie : Ils marchent avec nous !
- Détails
- Catégorie : Ils marchent avec nous !
J’ai toujours eu beaucoup de respect et d’estime pour Roger Holeindre. Il incarnait le meilleur des traditions militaires françaises, aujourd’hui oubliées ou méprisées par ceux qui, y compris au sein d’une soi-disant « droite nationale », n’ont jamais entendu une balle siffler à leurs oreilles et sont incapables de courir cent mètres sans cracher leurs poumons et appeler leur maman.
Roger avait la rugosité, le franc-parler mais aussi la générosité des vrais guerriers. Il a toujours montré, sans mots inutiles, le courage des combattants dignes de ce nom. Il a rejoint le paradis aux portes duquel veillent des anges porteurs d’épée.
Salut à toi Roger.
Pierre Vial
- Détails
- Catégorie : Ils marchent avec nous !
Le 21 mai 2013 Dominique Venner a choisi son départ, à la romaine, pour donner un signe d’espérance et de confiance aux jeunes générations, afin qu’elles mettent leurs pas dans les siens.
Depuis, chaque 21 mai, nous sommes quelques-uns, hommes et femmes de Fidélité, à allumer chez nous une bougie rouge.
Nous n’oublions pas que certains chrétiens ont cru bon de cracher sur la mémoire de Dominique Venner, quelques heures après sa mort. Ils se sont ainsi déshonorés à jamais, tout comme ceux qui acceptent de côtoyer ces gens-là.
Mais laissons ces cloportes là où ils sont. Ce qui compte, c’est de porter en nous et de transmettre le viatique que nous laissé Dominique. Ecoutons-le une fois de plus.
« Vivre selon la tradition, c’est se conformer à l’idéal qu’elle incarne, cultiver l’excellence par rapport à sa nature, retrouver ses racines, transmettre l’héritage, être solidaire des siens. Cela veut dire également chasser de soi le nihilisme, même si l’on sacrifie en apparence aux normes pratiques d’une société qui lui est asservie par le désir. Cela implique une certaine frugalité afin de se limiter pour se libérer des chaînes de la consommation. Cela signifie retrouver la perception poétique du sacré dans la nature, l’amour, la famille, le plaisir et l’action. Vivre selon la tradition signifie encore donner une forme à son existence en se prenant pour juge exigeant, le regard tourné vers la beauté réveillée de son cœur, plus que vers la laideur d’un monde en décomposition ».
Pierre VIAL
- Détails
- Catégorie : Ils marchent avec nous !
- Détails
- Catégorie : Ils marchent avec nous !
Guillaume Faye vient de rejoindre la grise escadre des oies sauvages. Son départ pour d’autre aventures ne fut pas un choc, du moins pour beaucoup d’entre nous, qui l’avions vu dépérir physiquement vidéos après vidéos. Ainsi je ne fus pas surpris quand mon camarade et ami Robert Steuckers me révéla l’ampleur réel des dégâts. Comme bien trop souvent dans ces cas-là, ce n’était plus qu’une question de temps.
Je refuse néanmoins de garder l’image d’un homme affaibli. Au contraire, et bien que n’ayant jamais eu la chance de le rencontrer, l’impression qu’il me donnait, en vidéo ou sur papier, était celle d’une énergie, d’un volcan bouillonnant, d’un type animé par un feu sacré -celui-là même que nos peuples en dormition ont laissé s’éteindre dans leurs foyers. Même mort, Guillaume Faye me donne toujours cette impression. Elle réchauffe les cœurs dans les moments de doute.
A l’instar d’un Dominique Venner, certes dans un style bien différent, Guillaume Faye suscitait l’admiration. Il n’était pas juste un intellectuel de plus au sein de la Droite radicale, encore moins un compilateur ou un recenseur. Faye était un créateur (notamment de concepts), incarnation de l’esprit faustien, doué d’une curiosité et d’un talent qui ont de toute évidence fait des jaloux. Personne d’autre que Guillaume Faye aurait pu écrire L’archéofuturisme, son livre le plus important à côté du Système à tuer les peuples et La colonisation de l’Europe.
Inutile de s’appesantir sur un parcours qui fit couler beaucoup d’encre et baver de nombreuses limaces. Ces dernières oublient trop souvent – voire volontairement – que le quatrième âge n’épargne rien ni personne. Du point de vu des idées, ses prises de position quant au sionisme n’étaient pas les miennes. Et il est vrai que son avant-dernier livre le faisait passer à mes yeux pour un idiot utile d’une cause qui, non seulement n’est pas la nôtre, mais qui s’y oppose farouchement. Quant à son libéralisme, un brin crédule, il était la porte ouverte au pire de la société marchande.
Ces points de désaccord ne suffisaient pas à rendre le personnage infréquentable et persona non grata. Ce qui me liait avant tout à Guillaume Faye, c’était son combat pour sauver notre civilisation, c’est-à-dire avant tout la race blanche. On aura beau nommer nos enfants et nos petits-enfants Sigurd ou Leonidas, et leur transmettre tout notre patrimoine d’Européens, comment pourrons-nous nous reconnaître en eux si nous avons affaire à des métèques et des mulâtres ? Je voue à Guillaume Faye un immense respect pour être resté fidèle à cette cause primordiale, à savoir défendre notre droit à demeurer ce que nous sommes.
Une page vient de se tourner avec la disparition de Guillaume Faye. Celui-ci, j’en suis convaincu, appartient dorénavant non pas à notre histoire, mais à l’Histoire. Le flambeau qu’il a emprunté aux Dieux (par défi?) est maintenant entre nos mains. Lourde responsabilité. Je me tourne vers mes enfants, la torche à la main. Leur transmettre ce feu sacré qui animait Guillaume Faye, les éclairer sur ces sentiers qui mènent parfois à la perdition et surtout, leur donner envie de tout brûler, comme Surtr, pour purifier ce monde vermoulu afin qu’un nouvel Âge d’Or fasse son apparition, voilà ma façon d’honorer la mémoire de cet homme.
Guillaume Faye marche avec nous !
Thierry Durolle
- Détails
- Catégorie : Ils marchent avec nous !
Eté 1973, en forêt bourguignonne. Le camp d’été d’Europe Jeunesse se termine par un raid destiné à initier nos jeunes camarades, tous citadins, à la magie de la forêt. En fin de journée je fais le compte des troupes, arrivées échelonnées au point de rendez-vous. Il manque un homme. J’épluche la liste des effectifs et fais l’appel. Le manquant est un certain Guillaume Faye. Alors que la consigne, stricte, que j’avais donnée à chaque patrouille était qu’on ne laisse, jamais, quelqu’un derrière soi, il a disparu sans que personne ne le remarque, comme un feu follet. L’image me restera ensuite en tête : Guillaume, un feu follet.
Je suis parti à sa recherche, craignant qu’il ait eu un accident l’immobilisant en terrain isolé. Rien. Pas une trace. Je m’apprêtais à mobiliser un maximum d’effectifs pour organiser les recherches quand j’ai vu arriver au point de rendez-vous un gars épuisé, hirsute. Il m’a dit avoir voulu prendre un raccourci et s’être perdu… Je l’ai envoyé manger et dormir car il en avait grand besoin. J’ai voulu, le lendemain, mieux connaître cet étrange gars. Et j’ai découvert quelqu’un dont les paroles ont révélé un esprit curieux de tout, d’une intelligence aigüe. J’ai donc fait en sorte, fidèle à ma vocation de pêcheur d’âmes, qu’il travaille, très vite, dans le cadre du Secrétariat Etudes et Recherches du GRECE, où ses talents ont fait merveille. Peut-être trop au goût de certains egos surdimensionnés, à qui il faisait (sans le vouloir) de l’ombre. Lesquels ont fini par écoeurer Guillaume, qui a pris le large, à peu près au moment où j’en fis autant, en 1986.
Mais tout au long de son passage au GRECE Guillaume avait donné toute la mesure de son talent, qui était grand. Agitateur d’idées, créateur de concepts originaux et dérangeants, animateur hors pair alliant de solides connaissances et un humour dévastateur, Guillaume a été, pour beaucoup de jeunes camarades, un éveilleur au plein sens du terme. Et il avait un sens de l’amitié toujours prêt à se manifester.
Mais, derrière la façade du blagueur génial, auteur de farces mémorables quand il était devenu Skyman, il y avait un homme en fait très sensible. Et donc fragile. Quand le divorce avec certains hiérarques de la Nouvelle Droite est devenu inévitable, il a été touché au plus profond de son être et nous avons été peu nombreux à nous en rendre compte. Il y avait en lui des blessures qui ne se sont jamais refermées. Les dérives dans lesquelles il s’est noyé, ensuite, ont largement là leur explication, j’en suis persuadé.
Je ne veux garder de lui que l’image de l’homme brillantissime qu’il fut pendant un pan de sa vie, l’auteur de livres-clefs comme « Le Système à tuer les peuples », qui resteront des balises . Alors, il faut oublier le reste.
Salut Guillaume !
Pierre VIAL
Sous-catégories
Emmanuel Ratier a rejoint les oies sauvages
Un grand Résistant Identitaire s'est éteint ce 19 Aout 2015...