Le ministre israélien de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir

 

Lors de la conférence «Préparation au rétablissement de Gaza», plusieurs élus israéliens ont affirmé leur volonté de pousser les Palestiniens à quitter le territoire.

«Les Juifs iront à Gaza et les Arabes disparaîtront de Gaza», a affirmé Daniella Weiss, organisatrice d’une conférence intitulée «Préparation au rétablissement de la bande de Gaza » qui s’est tenue ce lundi 21 octobre à la frontière sud d’Israël. Selon le journal israélien Haaretz , durant cet événement organisé pour célébrer Soukkot, l'une des trois fêtes de pèlerinage mentionnées par la Torah, plusieurs ministres et élus israéliens d’extrême droite étaient présents. Parmi eux : le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir (dirigeant du parti «Force juive»), le ministre des Finances Bezalel Smotrich (dirigeant de «Mafdal»), le ministre du Développement du Néguev et de la Galilée Yitzhak Wasserlauf (membre d’«Otzma Yehudit») ou encore le député Zvi Sukkot (membre du «parti sioniste religieux»). Mais certains élus du Likoud, le parti de Benyamin Netanyahou, ont aussi participé, à l’image de la députée Tally Gotliv ou May Golan, la ministre de l'Égalité sociale et de la promotion des femmes.

Des dizaines de cabanes construites pendant la fête de Souccot, dans lesquelles les juifs mangent pendant sept jours, ont été installées sur un terrain vague, à quelques centaines de mètres de la frontière avec la Bande de Gaza. Durant les festivités, plusieurs temps de parole étaient organisés. À cette occasion, des politiques ont souligné à plusieurs reprises que les Israéliens doivent affirmer leur volonté d’investir Gaza et pousser les Palestiniens à quitter le territoire. «La vérité est que la solution la plus morale, pas forcément la plus correcte, c’est de leur dire “Nous vous donnons l’opportunité de partir d’ici, d’aller vers d’autres pays. C’est la terre d’Israël», a lancé le ministre de la Sécurité Itamar Ben-Gvir, sous une nuée d’acclamations, comme le montre une vidéo traduite par le média Middle East Eye. Un propos appuyé par Bezalel Smotrich : «Oui, c’est notre terre d’Israël. Nous avons attendu pendant des années. [...]Gaza fait partie de la terre d’Israël et la leçon la plus important de cette dernière année, et le peuple d’Israël le comprend, c’est que quand on règle les problèmes, on retrouve la sécurité. Où il y a des citoyens, il y a une présence militaire.»

 

«Leur retirer leurs terres»

Selon Haaretz, l’organisatrice de la conférence, Daniella Weiss, s’est également exprimée sur le sujet en citant les textes religieux. «Nous savons par la Bible que les véritables frontières du Grand Israël sont l'Euphrate et le Nil. Et plus tôt nous ferons de cela une réalité, mieux ce sera», a-t-elle déclaré. «Nous devons leur parler dans la seule langue qu'ils comprennent, en leur retirant leurs terres», a ajouté la députée Tally Gotliv. La ministre May Golan a abondé : «Nous les frapperons là où ça fait mal. Quiconque utilise son terrain pour planifier un nouvel Holocauste recevra de nous, avec l'aide de Dieu, une autre Nakba  [catastrophe, NDLR] dont il racontera le récit à ses enfants et petits-enfants pendant les 50 prochaines années.» Bloqués par un barrage policier, une dizaine de contre-manifestants ont protesté au loin contre ce rassemblement. Les discours en faveur de la colonisation de Gaza «font reculer les chances de libérer» les 97 otages encore détenus, a indiqué à l’AFP Ayala Metzger, une des figures de la contestation anti-gouvernement et dont les beaux-parents sont otages dans le territoire.

Par le passé, le premier ministre Benyamin Netanyahou s’est plusieurs fois opposé à ce projet de colonisation de Gaza, le qualifiant de «pas sur la table» ou d’ «irréaliste», rappelle le Haaretz. Quand ces déclarations du chef du gouvernement, qui appartient au même parti qu’elle, le Likoud, lui ont été rappelé par un journaliste présent à la conférence, Tally Gotliv a simplement répondu : «Le premier ministre est très clair sur le besoin de sécurité. Et colonisation signifie sécurité. Point».

Plus de 42.603 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles sur la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Par E.F et M.D

Le Figaro / international- 21 octobre 2024

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