Une plainte va être adressée au parquet de Paris. Elle est déposée par trois médecins qui reprochent au directeur général de la Santé Jérôme Salomon des manquements dans la gestion de la crise sanitaire.

Le gouvernement a-t-il failli dans sa préparation pour gérer l'épidémie de coronavirus? Depuis quelques jours, les plaintes contre les membres de l'exécutif se succèdent. Après une première assignation d'Edouard Philippe et Agnès Buzyn devant la Cour de justice de la République par un collectif de soignants, c'est au tour de Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, d'être visé. Une plainte va être déposée contre lui, auprès du parquet de Paris, a appris BFMTV ce jeudi.

Deuxième plainte d'un même collectif de soignants

Trois médecins, représentants le même collectif de 600 praticiens, réclament l'ouverture d'une enquête judiciaire afin de déterminer s'il existe des défaillances dans la gestion de la crise sanitaire au niveau de la direction générale de la Santé.

Leur avocat, Me Fabrice Di Vizio, a rédigé leur plainte en se basant sur l'article 223-7 du Code pénal qui dispose que "quiconque s'abstient volontairement de prendre les mesures permettant (...) de combattre un sinistre de nature à créer un danger pour la sécurité des personnes est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30.000 euros d’amende". 

Or, il apparaît selon les plaignants que Jérôme Salomon "avait une pleine conscience du péril auquel la France était confrontée" et qu'il s'est "abstenu de prendre les mesures qui auraient été de nature à endiguer l’épidémie". Ils lui reprochent notamment l'arrivée trop tardive des mesures des précaution, qu'ils jugent par ailleurs "insuffisantes".

Selon les plaignants, des mesures plus strictes auraient dû être prises "avant le 13 mars 2020", ce qui "aurait sans nul doute permis de juguler l’épidémie en réduisant le nombre de personnes contaminées, et donc de personnes susceptibles de contaminer les autres", est-il indiqué dans la plainte que BFMTV a pu consulter.

Manque de précautions

Ils critiquent également la gestion des stocks de masques et les failles dans leur distribution aux professionnels de santé. Il s'agit d'une précaution "qu’auraient dû prendre les responsables politiques, mais dont ils se sont abstenus". Ils assurent qu'à la fin du mois de février, malgré le déblocage de 15 millions de masques, les médecins libéraux "n’ont constaté la livraison d’aucun de ces 15 millions de masques".

"Pourtant, il appartenait bien à la direction générale de la Santé d’évaluer les besoins des professionnels de santé mais aussi de prendre sérieusement la mesure de la crise sanitaire et d’anticiper les mesures adaptées. Ce qu’elle n’a manifestement pas fait", précise la plainte.

Alors que la vague épidémique monte en France, les oppositions instruisent à mots choisis le procès de l'exécutif. Pénurie de masques, manque de tests de dépistage et manque de moyens pour les hôpitaux... Ces trois médecins ne sont pas les seuls à mettre en doute la réactivité du gouvernement face à la crise sanitaire que traverse le pays. Plusieurs associations et députés ont également fait connaître leur volonté de déposer plainte et d'ouvrir des commissions d'enquête.  

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