« C’est tout sauf un fait divers ». Par ces mots graves, Anne-Élisabeth Lemoine introduit l’émission C à Vous du 3 juin dernier, intitulée « Crime raciste d’Hichem Miraoui : l’ultradroite, la deuxième menace ? » Qu’on se le dise, l’édition fait peur. Et pour cause, le grand journaliste de BFMTV Paul Conge, « spécialiste de l’extrême droite », dresse un tableau glaçant d’un péril à nos portes. Et tant pis s’il a dû brasser de la Nouvelle-Zélande à la Norvège sur quinze ans pour nous en convaincre.
« Hichem Miraoui a été abattu parce qu’il était Tunisien »
« C’est tout sauf un fait divers ». Des propos pour le moins surprenants quand tous les meurtres de Français sont considérés comme tels, à savoir des faits isolés, des événements sans portée générale, sans aucun lien avec le racisme anti-Blanc et la détestation des Français. Mathieu Block-Coté rappelle avec justesse :
« Le concept de fait divers suscite une certaine perplexité. Meurtre, viol, cambriolage, harcèlement de rue : de nombreux phénomènes se rangent sous cette catégorie. Le commun des mortels comprend tout de suite ce dont il est question. Mais les mots pour nommer ce malaise manquent. Car ces faits divers nous rappellent souvent l’existence d’un lien médiatiquement étouffé entre l’immigration et l’insécurité. Longtemps, d’ailleurs, on a préféré taire cette réalité. Mais le déni du réel n’est plus possible. »
Si le déni n’est plus possible, si la réalité se dévoile chaque jour davantage, certains parviennent encore à la manipuler à un point tel, qu’il en ressort une ultérieure responsabilisation des Français de souche quant à l’échec patent de la société multiculturelle :
Parquet anti-terroriste saisi
Concernant le drame qui a déclenché la vague d’hystérie dans les médias quant à « l’escalade mortifère de la droite et de l’extrême droite« , c’est la première fois que le parquet anti-terrorisme est saisi pour un crime en lien avec cette dernière (les assassinats relatif au conflit de voisinage relevaient jusque-là du droit commun). Une affaire tragique qui a amené à la mort d’un homme et qui doit être jugée comme il se doit. Un crime raciste, certes, mais le taxer de terroriste peut apparaître un tantinet fort, le code pénal définissant les actes de terrorisme (art. 421-1) comme des « actes intentionnels ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».
Rappelons que le meurtrier, dont le nom et prénom ont immédiatement été publié et qui, cette fois, ne jouit pas de la qualification de « présumé », n’a pas assassiné un Maghrébin qui passait par là, mais son voisin, avec lequel il avait des différends de longue date. Un assassinat qui n’est pas non plus un « meurtre totalement gratuit » comme il a été dit (toujours avant les résultats de l’enquête), puisque le propre de l’assassinat gratuit est l’absence de motivation apparente.
C’est la diffusion sur les réseaux sociaux de deux vidéos à caractère raciste qui a conduit à la saisine du parquet anti-terroriste. On peut donc s’attendre (sic) à ce que les prochains meurtres estampillés « fait divers » perpétués par des racailles qui inondent la toile de leur haine anti-gwer soient traités de la même manière.
Les véritables raisons d’une recrudescence du racisme
« L’extrême droite passe de la haine au meurtre », « une flambée des attentats de l’ultradroite », « Une menace bien réelle », « L’ultradroite passe au terrorisme », « Le terrorisme d’ultradroite, une menace silencieuse », Terrorisme d’extrême droite : cette menace qui inquiète » …
Les médias subventionnés sont unanimes, la cause de cette « flambée » (sic) d’attentats de l’ultradroite est à rechercher dans les discours politiques – des Le Pen au clan Zemmour en passant par Retailleau – qui souffleraient sur les braises d’un racisme consubstantiel à l’homme blanc. « Une haine raciale alimentée par la fachosphère » ajoute Le Monde.
Deux heures trente d’ « analyse » : dans aucune des trois émissions sur « l’ultradroite » (1), dans aucun des articles sus-mentionnés ne sont évoqués l’ensauvagement de la société, l’insécurité galopante, ou l’augmentation – véritable, elle – des meurtres et tentatives de meurtre. Pas plus que le laxisme judiciaire dont jouissent certains.
Après des années d’immersion dans « le phénomène », ces journalistes et autres « sociologues spécialistes de l’extrême droite » n’ont pas compris que si le racisme anti-Arabe ou anti-musulman croît, ce n’est pas dû au message politique véhiculé par des « pompiers pyromanes » comme ils le prétendent, mais au terrorisme du quotidien que vivent les honnêtes gens. Les racailles qui assassinent leurs enfants pour un regard ou un portable, rarement incarcérées, sans cesse exonérées, comprises, excusées ; les peines dérisoires (si tant est qu’elles sont appliquées), voilà les causes de la recrudescence de la violence, des pétages de plomb ou de la haine gratuite.
Ce n’est pas la « fachosphère » qui envenime les esprits, mais les médias qui taisent les hachettes et les machettes et transforment les Mohammed en Kevin et Matteo. Ce ne sont pas les partis politiques qui « attisent » mais les magistrats qui libèrent.
Et pas besoin de sortir de Sciences Po pour y arriver.
Audrey D’Aguanno
Note :
(1) (Crime raciste d’Hichem Miraoui : l’ultradroite, la deuxième menace ?, C à Vous, France Télévision ; La nouvelle menace terroriste vient-elle de l’ultra-droite ? – C Ce Soir, France Télévision ; Meurtre de Puget-sur-Argens : ultradroite, la nouvelle menace terroriste ? 28 minutes, Arte)
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
Source : Breizh-info.com - 11/06/2025