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Pour critiquer le gouvernement italien, la compagnie antifa a transformé la célébration de cette année à Acca Larentia (rue où le 7 janvier 1978, deux jeunes du MSI furent assassinés à la mitraillette par un commando rouge et un tiers fut abattu d’un coup de revolver par un officier de Carabinieri) en un événement national qui a été relayé par la presse internationale. Sans aucun doute, l’instrumentalisation est évidente, étant donné que les commémorations pour les victimes des années de plomb se répètent année après année, quelle que soit la mairie ou le gouvernement en place, y compris les plus à gauche.


Cependant, la machination s’avère techniquement inefficace, car si le gouvernement a affirmé sa discontinuité avec le Ventennio, il a également rendu hommage aux victimes des années soixante-dix, assassinées par la haine antifa, dès le discours d’investiture du Premier ministre, Giorgia Meloni. Ainsi, pour le moment, l’attaque désordonnée s’est retournée contre ses auteurs, parce que la réponse a été : vous vous indignez puisqu'on continue à commémorer les victimes et non pas parce que leurs assassins n’ont jamais été poursuivis ?

 

Ceci concerne l’escarmouche tactique, mais il y a plus, beaucoup plus.
Tout d’abord, le trouble, l’indignation, l’inquiétude et même la peur de ceux qui, endoctrinés en tant qu’antifascistes, se rendent compte qu’aucune loi n’a balayé les liens qui se révèlent stupéfiants de leur continuité.
La clique qui tente de secouer la majorité avec le « danger fasciste » a réussi à présenter à ses partisans une réalité renversée. Pour eux, les fascistes dirigent l’Italie et font tout pour ramener les chemises noires à la mode. Par conséquent, ceux qui se réunissent pour rendre hommage à leurs morts à la façon romaine sont des idiots, des protégés, des gens à gages. C’est le schéma neurovégétatif classique selon lequel il y aurait un progrès civil et moral nié par des élites mesquines et rétrogrades qui recourraient aux pires rejetons de la société pour réprimer les illuminés.
Ce paradigme est désormais stable dans les fictions de tous genres, bien qu’il ne tienne aucun compte de la vérité historique, dont l’ignorance est évidente, une vérité complètement réécrite ; mais, pire encore, aucune question n’est posée sur la réalité.
La seule question que se pose celui qui adhère à ce paradigme, étant donné ses postulats indiscutables, est pourquoi il est impossible d’empêcher cela. Si la culture ne le peut pas (sic !), les barreaux et les menottes doivent le faire.
En pratique, les paladins de la Liberté (celle qu’ils ont dû transformer en statue après l’avoir guillotinée dans le monde réel) appellent Créon à punir Antigone.
Et de là toute une invocation à la Magistrature pour intervenir, car le salut romain serait illégal. Ce qui est par ailleurs très discutable en raison de divers jugements contradictoires de la Cour de cassation.

 

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 Les camarades ne devraient pas honorer les camarades parce que c’est un « crime ».
Curieux que ce soient les mêmes qui honorent la mémoire de bandes irrégulières (c’est-à-dire hors-la-loi) qui auraient combattu pour la liberté. Ou Gramsci ou les suffragettes, ou Martin Luther King, ou Jésus-Christ, sinon Socrate, les spartakistes, le Che, soit les républicains qui ont renversé les monarchies depuis l’Antiquité romaine.
Si l’interdiction légale suffisait à matérialiser ce que le cœur et le sens de la justice dictent à l’homme, il n’y aurait pas eu d’histoire. Mais pas que l’histoire, il n’y aurait pas de vie, car presque toujours inconsciemment, chaque personne viole deux ou trois articles juridiques par jour et, si on le lui faisait remarquer, elle continuerait à les violer en considérant le code comme injuste.

 

Pratiquement, si les souhaits de la psychopolice antifa étaient exaucés, un régime de police et de répression s’instaurerait, qui, selon leur vision des choses, serait fasciste (ou nazi, à la mode aujourd’hui). Suivant le Paradigme de la Méduse (celui qui le regarde est pétrifié dans les neurones), un paradigme qu’Umberto Eco a résumé dans la formule de l’Ur-fascisme, toutes les violences, les abus, les injustices, les prévarications, les discriminations, les massacres, les intolérances, les fermetures mentales, les tendances sexistes, classistes et racistes, sont du « fascisme ». Il y a beaucoup d’ignorance sur le fascisme, qui ne se résume évidemment pas à cette représentation, sinon il n’aurait pas autant de sympathisants qu’il en a, qui le voient sûrement très différemment. Mais le défaut principal ne réside pas tant dans cette déformation historique que dans la tentative de charger sur elle tous les maux de millénaires qui n’ont certainement pas diminué après la guerre. Ainsi, comme c’est le cas pour tous ceux qui n’affrontent pas le réel et font encore moins face à eux-mêmes, le jeu de passe-passe est tel qu'aujourd'hui, Poutine, Zelensky, Netanyahu, Biden, Trump, l’Union européenne, l’OTAN, la Chine, le Hamas et bien d’autres sont qualifiés de nazis. En somme, le Paradigme de la Méduse antifasciste a nazifié tout le monde partout sans réussir à faire comprendre grand-chose du fascisme.

 

Il n’y a pas de loi qui puisse empêcher un cœur vivant de battre et un lien d’être maintenu. La question que ces pauvres antifas devraient se poser, mais que nous devrions également nous poser de ce côté-ci, est pourquoi cette appartenance est si forte au point de survivre à trois guerres civiles, une défaite mondiale, deux purges, des années de bombardement médiatique, des lois liberticides, des condamnations idéologiques, des discriminations de toutes sortes : en somme, tout l’arsenal, mais au carré, de ce que dans les fictions, les fascistes font subir aux antifascistes.
Que les premiers se rassurent (admettons que se rassurer soit à leur goût, étant donné qu’ils se nourrissent de leurs propres angoisses) et que les seconds se réveillent : il ne s’agit pas d’un programme politique ou idéologique, car à y regarder de plus près, même la droite radicale est confuse, divisée, indécise, sans perspectives comme le reste de l’humanité et est plus souvent terminale que vivante lorsqu’elle tente d’atteindre le niveau de conscience.
Non, ce n’est pas politique, c’est quelque chose de plus profond, de plus sacré, de plus solide, d’indissoluble, que le sang lui-même, qui est continuité et semence, rend invincible. Peu de matériel, beaucoup de spirituel et en même temps de totémique. Voilà, peut-être de quoi les autres devraient avoir peur : de la lignée de l’âme qui se perpétue contre vents et marées, de cette dimension métaphysique que même Créon ne peut nier. Mais ce n’est pas de nous qu’ils devraient avoir peur, c’est d’eux-mêmes, car ils ne parviennent pas à le ressentir et à le vivre, même envers les leurs qui, au mieux, ne sont que des noms gravés sur des tombes, tout comme Médusa commande à ceux qui se perdent en lui offrant leurs yeux.

Source : Synthèse Nationale - 16 janvier 2024

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