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L’attirance des écrivains français pour la germanité est ancienne et tenace. Voltaire discute avec Frédéric II de Prusse. Ernest Renan admire la culture allemande avant les déboires de 1870. Au XXe siècle, Alphonse de Châteaubriant y place tous ses espoirs. Pendant la Guerre froide, les communistes célèbrent la RDA. Quant aux conservateurs chrétiens, ils saluent dans l’Autriche-Hongrie un modèle d’organisation socio-politique exemplaire. Certains vont même jusqu’à s’extasier devant les dernières assemblées de citoyens des cantons alpins en Suisse.

Cet attrait compréhensible laisse maintenant la place à un effroi certain. En Autriche, le « petit prodige » du conservatisme libéral, Sebastian Kurz, chancelier fédéral à 31 ans, a démissionné de ses fonctions et quitté la vie politique, suite à des révélations tonitruantes de détournement de sondages aux frais des contribuables. Qu’on se rassure, Kurz travaille pour le libertarien transhumaniste Peter Thiel et préside un cénacle mémoriel subventionné. N’oublions pas que ce bébé chancelier a souhaité combattre le mouvement identitaire. D’ailleurs, les symboles du réveil albo-européen en Autriche sont prohibés ! Son successeur, Alexander Schallenberg, ne reste que deux mois à ce poste prestigieux avant de regagner le ministère des Affaires étrangères. Ces péripéties n’empêchent pas le maintien de l’entente conclue en 2019 entre les conservateurs et les Verts.

Connu pour son multiculturalisme et son atlantisme, Schallenberg fait hisser au-dessus de son ministère en mai 2021 le drapeau israélien ! Devenu chancelier, Schallenberg considère probablement les non-vaccinés comme des Palestiniens de langue allemande. Il impose à ses compatriotes un strict reconfinement ainsi que l’obligation vaccinale. Les nouveaux pestiférés (ou                       « covidés » sociologiques) ne peuvent plus par exemple se faire coiffer ou aller acheter un livre. Si attentifs aux droits de l’homme, de la femme et du non-binaire, les Verts autrichiens approuvent cet apartheid sanitaire. Très vite impopulaire, Alexander Schallenberg vient de céder sa place à Karl Nehammer dont la ligne serait plus conservatrice. Le nouveau chancelier a en effet exprimé une timide intention d’abroger quelques limitations hygiénistes qui pèsent sur les néo-exclus covidiens.

La voisine allemande poursuit sa route vers le despotisme sanitaire. Le 8 décembre 2021 s’achevait enfin seize années de gouvernement d’Angela Merkel. Son vice-chancelier et ministre des Finances, le social-démocrate Olaf Scholz, lui succède et anime pour la première fois une « coalition du feu tricolore » inédite, l’alliance entre la sociale-démocratie rouge, les Verts et le FDP (Parti libéral-démocrate) de couleur jaune.

La « coalition tricolore » coche toutes les cases du politiquement correct. Mieux encore que le macronisme hexagonal, on se trouve en présence d’un gouvernement à la fois multiculturaliste, cosmopolite, gendériste, libéral-libertaire et bankstériste. Bref, c’est un Angela Merkel V en pire. La vice-chancellerie revient au Vert Robert Habeck, par ailleurs ministre de l’Économie et du Climat. À quand un ministère de l’Intérieur et de la Digestion ? Les Finances reviennent au chef du FDP, Christian Lindner, qui prône le retour dès l’an prochain à une stricte austérité budgétaire. Le secrétaire d’État à la chancellerie pour les Affaires économiques et européennes, Jörg Kukies, est un ancien coprésident du directoire de Goldman Sachs. Ce gars conseille Scholz en toute indépendance bien évidemment. Le nouveau gouvernement fédéral s’accorde sur la légalisation de la consommation récréative du cannabis, la ratification du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, l’achat de drones de combat de nouvelle génération et l’arrêt définitif immédiat des dernières centrales nucléaires.

L’atlantisme se réaffirme avec la Verte Annalena Baerbeck au ministère des Affaires étrangères. Elle met tout en œuvre pour fermer North Stream 2. La portée russophobe de cette entente hétéroclite s’exprime à travers la sociale-démocrate Christine Lambrecht. Le 18 décembre 2021, la nouvelle ministresse de la Défense (un ministère secondaire dans un pays châtré depuis si longtemps !) déclare que « l’Allemagne et ses alliés doivent avoir dans le viseur le président russe Poutine et son entourage ». Des propos quasi-terroristes ! Que n’aurait-on pas protesté si un responsable iranien ou russe avait annoncé avoir dans sa ligne de mire Emmanuel Macron ou Boris Johnson !

Ce bellicisme incantatoire accroît l’instabilité grandissante des marches orientales de l’Europe. Il entre en résonance avec l’autoritarisme intérieur en vigueur. La vaccination obligatoire pour le plus grand bonheur de Big Pharma est prévue dans les prochains mois. Les vaccinés doivent montrer en plus un test négatif pour manger au restaurant. Avec le trio Scholz – Habeck – Lindner, il ne fait pas bon d’être vaccinosceptique. Les élus du FDP restent néanmoins les plus réticents à l’égard de ces contraintes. La répression s’intensifie aussi à l’encontre de la dissidence intellectuelle et civique. Le 15 décembre dernier, lors d’une de ses premières déclarations officielles, Scholz a estimé que « l’extrémisme de droite est la plus grande menace pour la démocratie en Allemagne. Le gouvernement luttera donc de toutes ses forces contre l’extrémisme de droite ». Cette obsession quasi-psychiatrique se traduit dans les faits par un harcèlement quotidien.

Dans Libération du 27 décembre 2021, le journaliste Christophe Bourdoiseau se rend à Freiburg où « en Saxe, les identitaires font main basse sur les antivax ». Les opposants aux vaccins et/ou au passeport vaccinal manifestent avec l’appui résolu des militants issus de l’AfD, de Troisième Voie ou des « Saxons libres ». L’envoyé spécial du quotidien gaucho-bancaire cite un certain Hans Vorländer, politologue à l’université de Dresde – respect ! -, auteur d’un rapport sur « Coronavirus et populisme d’extrême droite ». On attend toujours une enquête sérieuse sur « Sida et gauchisme »...

Diverses régions allemandes interdisent les manifestations de plus de dix personnes. Pour contourner ce viol légal, les opposants traversent sur les passages piétons dans les deux sens, entrent et sortent des supermarchés, se baladent dans les parcs publics. Bref, explique sur un ton sentencieux, l’universitaire bien-pensant, « la force publique est incapable d’imposer une quelconque autorité. L’État est tourné en ridicule. C’est l’expression de leur mépris pour la démocratie ». Ah ! Si c’étaient des migrants…

Deuxième parti d’opposition derrière la CDU et devant Die Linke, l’AfD subit des vexations permanentes de la part des autres groupes. Ainsi des députés de l’AfD devaient-ils présider trois commissions au Bundestag, dont celle de l’Intérieur. Au mépris des habitudes parlementaires, leur désignation se fait à bulletins secrets et les candidats de l’AfD ne sont pas élus. Les présidences restent pour l’heure vacantes. En région, les Offices régionaux de protection de la Constitution, soit la police politique allemande qui cherche à dissoudre tout mouvement patriotique et identitaire, surveillent les sections locales du principal mouvement d’opposition nationale.

En juin 2021, l’Office fédéral de protection de la Constitution a même placé comme « cas suspect » les éditions Antaios. Fondée et animée par Götz Kubitschek et son épouse Ellen Kositza, cette honorable maison d’édition ose publier des penseurs de la Révolution conservatrice et traduire des livres de Jean Raspail, de Renaud Camus, de Richard Millet, d’Alain de Benoist. Père de sept enfants, Götz Kubitschek est une figure importante de la Neue Recht. Rédacteur au journal Junge Freiheit, il inaugure en compagnie de Karlheinz Weißmann en 2000 l’Institut für Staatspolitik (« Institut pour la politique                   d’État »), un laboratoire d’idées nationales-conservatrices. En 2003, il lance l’excellente revue Sezession. Toutes ces activités indisposent les autorités régionales et fédérales. Si Götz Kubitschek s’était agité en faveur du bien-être des immigrés clandestins ou pour le rendement optimal du chanvre, le Système l’aurait encouragé. Il préfère plutôt lutter pour l’avenir des siens.

Une vraie guerre culturelle se déroule outre-Rhin. Ce conflit est total. Ses auteurs rêvent de notre extinction en tant qu’Albo-Européens sur notre propre sol ancestral. Il faut réagir et riposter. Établissons dès à présent des liaisons solides avec tous les opposants convaincus au « Vieux Désordre cosmopolite ».

Salutations flibustières !

GF-T

« Vigie d’un monde en ébullition », n° 17, mise en ligne le 25 janvier 2022 sur Radio Méridien Zéro.

Son lien audio est : https://radiomz.org/vigie-dun-monde-en-ebullition-17-cauchemars-germaniques/

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