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Le livre n’est pas nouveau-nouveau (1992) mais l’édition a été revue depuis. Les afrikaners sont la seule tribu blanche d’Afrique. Issus de l’arrivée des hollandais au XVIIe siècle, augmentés d’apport de huguenots français et provençaux mais aussi d’allemands et de suédois, les afrikaners sont un peuple sans pareil. Etonnant !

Ayant fait le choix de couper tout lien avec l’Europe, ces « boers » (paysans) se sont enfoncés dans un pays grand comme deux fois et demie la France, conquérant des territoires immenses et se battant contre les indigènes puis l’Empire Britannique qui voudra les assimiler ou les exterminer suivant les périodes. Dans une main, la Bible, dans l’autre le fusil. Pour seule stratégie en cas d’attaque : le Laager (le cercle de charriots), pour seule arme de conquête : le kommando (le mot vient d’ailleurs de l’afrikaans).

Alors bien sûr, les afrikaners sont racistes et n’ont concédés des droits aux noirs, métis et indiens que contraints et forcés. Mais de l’aveu même d’un membre du corps diplomatique sud-africain : « comment en pouvait-il être autrement ? Les différences de culture et de développement étaient telles entre les peuples qu’il fallait bien trouver une solution ». La solution a été le « développement séparé » mais les afrikaners ont péché contre Dieu en basant le système de l’Apartheid sur l’exploitation des populations noires. D’où l’émergence d’un archéo-nationalisme afrikaner post-apartheid autour de la notion « d’afrikanerdom » indépendant et autonome économiquement dont la célèbre Orania est la traduction. Les afrikaners veulent préserver leur spécificité, leur langue, leur culture, leur courage et on ne peut que les comprendre. Nous aussi, seront des afrikaners un jour !

Le livre de Paul Coquerel a l’avantage d’être bien écrit et surtout de chercher à rester le plus neutre possible sur les questions qui fâchent. Bien entendu, l’universitaire, ancien chercheur au CNRS ne remet pas en cause la bien-pensance sur le sujet mais il s’efforce de ne pas trop en rajouter en matière de mièvrerie, ce qui ajoute du crédit à son propos.

Les afrikaners pensaient être un peuple élu de Dieu, la fin de l’Apartheid a peut-être sonné le glas de leur présence à la point de l’Afrique. Après des départs massifs en Australie ou aux USA à la fin des années 90 – début des années 2000, ceux-ci sont revenus, mais la tendance actuelle semble être à de nouveaux départs, un nouvel exode, la situation socio-raciale étant explosive au pays de l’ANC. Comme le dit l’un de mes contacts sur place « les sud-africains sont habitués à vivre dangereusement ». Qu’en sera-t-il dans les 10 ans à venir ? Pourront-il refaire un nouveau grand trek pour fonder une République Afrikaner indépendante de l’Afrique du Sud ? Et quid de la langue si originale des afrikaners : l’afrikaans, sorte de néerlandais du XVIIè siècle qui n’aurait pas évolué et aurait été, au contraire, influencé par les langues africaines ou celles des différentes populations importées par les britanniques ? Son futur est bien incertain dans un pays aux 11 langues officielles mais où l’ANC et la bourgeoisie marxisto-libérale noire promeuvent surtout l’anglais.

« L’Afrique du sud des afrikaners » est un livre à lire pour connaître ce petit bout de monde blanc au-delà du monde. Pour ceux qui s’intéressent au sujet, je recommande par ailleurs les ouvrages de Bernard Lugan sur la question. L’un deux, « La Guerre des Boers » étant d’ailleurs considéré comme « la référence française » par… le Petit Futé ! J’invite, à ce propos, les lecteurs à consulter les très intéressantes pages consacrées à l’Afrique du Sud sur le site du Petit Futé, certains passages réalistes n’étant pas très… woke culture !

L’Afrique du Sud des afrikaners. Paul Coquerel. Editions Complexes.

Source : Breizh-info.com - 14/09/2021.

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