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L’État juif, dit « État d’Israël », ayant été créé de façon unilatérale par le Yichouv le 14 mai 1948 par la déclaration faite par David Ben Gourion, président du Yichouv à Tel Aviv, Bernadotte est nommé médiateur des Nations unies en Palestine le 20 mai 1948. Il est ainsi le premier médiateur officiel de l’histoire de l’ONU. Sa mission est alors immense : faire cesser les combats et superviser la mise en application d’un partage territorial entre Israël et les États arabes.

Le 27 juin 1948, le comte propose un premier plan, avec un État juif sur 20 % de la superficie de la Palestine, au lieu des 55 % prévus par l’ONU le 29 novembre 1947, cet État devant être confédéré avec la Transjordanie. qui fut créée par les Britanniques en 1926. L’État arabe prévu disparaît et son territoire est attribué à la Transjordanie. Ce plan est rejeté par toutes les parties, y compris arabes. « Bernadotte devient la cible, en Israël, d’une virulente campagne de presse ».

Fin juillet 1948, le groupe terroriste juif LEHI (ou en anglais Stern, portant le nom de son créateur, Avraham Stern, qui est mort fin 1941 les armes à la main, lors d’un combat contre les Britanniques), créé fin 1940-début 1941, qui est une scission de droite de l’Irgoun, menace Bernadotte de mort, à la suite d’une rencontre qu’il avait eue avec deux de ses membres le 24 juillet.

Il est alors affirmé par le groupe que : « Nous avons l’intention de tuer Bernadotte et tout autre observateur des Nations unies en uniforme qui viendra à Jérusalem ». Lorsqu’on leur demanda pourquoi, ils répondirent « que leur organisation était déterminée à ce que Jérusalem soit sous l’autorité de l’État d’Israël et qu’elle ne permettrait pas d’interférence de la part d’une organisation nationale ou internationale ».

Le 1er août 1948, Israël Eldad, un des trois dirigeants du Lehi, déclare, lors d’une réunion publique à Jérusalem : « Les combattants pour la liberté d’Israël adressent une mise en garde aux observateurs des Nations unies [et] aux généraux de Bernadotte […]. Nous emploierons contre les représentants d’un pouvoir étranger les mêmes méthodes que nous avons employées contre les Britanniques ».

D’après Israël Eldad, la décision de tuer Folke Bernadotte est prise en août par les trois dirigeants du LEHI qui étaient alors le « Centre », plus haute instance du LEHI, qui était composée d’Yitzhak Shamir, de Nathan Yalin-Mor et d’Israël Eldad.

Le 16 septembre 1948, Folke Bernadotte propose un nouveau plan de partage de la Palestine, dans lequel la Transjordanie annexerait le Néguev, la Judée et la Samarie. La confédération prévue lors du premier plan proposé le 27 juin 1948 entre Israël et la Transjordanie disparaît. Ce plan prévoit également un État juif sur la Galilée, le passage de Jérusalem sous contrôle international et le rapatriement (ou dédommagement) des réfugiés juifs et arabes, dans chaque État nouveau devant être créé . Concernant ce dernier sujet, le comte Bernadotte écrivait : « Ce serait offenser les principes élémentaires que d’empêcher ces innocentes victimes du conflit de retourner à leur foyer, alors que les immigrants juifs affluent en Palestine et de plus menacent de façon permanente de remplacer les réfugiés arabes enracinés dans cette terre depuis des siècles ». Il critique « le pillage sioniste à grande échelle et la destruction de villages sans nécessité militaire apparente. »

Ce second plan est de nouveau refusé par les Israéliens et les pays arabes. La Transjordanie, grande gagnante du projet de Folke Bernadotte, n’ose pas accepter, compte tenu de l’état de guerre contre l’État d’Israël, créé le 14 mai 1948 et des soupçons de collaboration qui pèsent sur lui.

D’après les études des documents et des témoignages, il est connu aujourd’hui que « le meurtre a été planifié par Yehoshua Zettler, le commandant de la section du LEHI de Jérusalem (la dernière en activité et la plus dure), qu’il a été décidé en août au plus haut niveau par les trois responsables du centre et que l’exécution en a été confiée à un vétéran du LEHI, Yehoshua Cohen, qui sera des années plus tard, le garde du corps de David Ben Gourion, quand il vivra au kibboutz à Sde Boker. Les deux autres tireurs étaient Yitzhak Ben-Moshe et « Gingi » Zinger ; quant au conducteur de la jeep, il s’appelait Meshulam Makover.

Colonel Sérot.

Le 17 septembre 1948, après avoir rencontré les observateurs de la trêve et visité quelques emplacements possibles pour le bâtiment du futur quartier général de l’ONU à Jérusalem, le convoi de Folke Bernadotte, composé de trois voitures, entre dans le quartier Katamon de Jérusalem. Chaque voiture arborait les drapeaux des Nations unies et de la Croix-Rouge et personne, dans ce convoi, n’est armé. Le comte Bernadotte af Wisborg, quant à lui, avait refusé à plusieurs reprises le gilet pare-balles qu’on lui proposait et avait refusé au colonel Sérot, qui pensait que le convoi pouvait être attaqué, d’avoir une arme avec lui alors qu’il se trouvait dans sa voiture.

Dans la voiture du médiateur, sur la banquette arrière, avaient pris place : Folke Bernadotte, le colonel français André Sérot, chef des observateurs des Nations unies à Jérusalem, et le général suédois Åge Lundström, chef de la supervision de la trêve en Palestine et représentant personnel du comte Bernadotte.

Peu après avoir franchi un barrage israélien, le convoi est arrêté par une jeep qui lui barre le passage. Les trois membres du LEHI, armés, ont revêtu l’uniforme de l’armée israélienne et surgissent de cette jeep tandis que le conducteur reste au volant. Les trois voitures sont arrosées de balles. Le comte Bernadotte est abattu de 6 balles à bout portant et le colonel français André Sérot lui en reçoit 18, au moyen du pistolet-mitrailleur allemand « Schmeisser » modèle MP40 ; des années plus tard, des journalistes israéliens ont établi que le tueur est Yehoshua Cohen, vétéran du Lehi et qui sera en 1952 un des créateurs du kibboutz à Sde Boker, chef de la sécurité de ce kibboutz et garde du corps de David Ben Gourion, qui sera résident de ce kibboutz quand il ne sera plus Premier ministre de l’État d’Israël entre 1953 et 1955, puis de 1963 jusqu’à son décès.

Commentaires : A noter que Folke Bernadotte a activement protégé et sauvé des Juifs des camps de concentration allemands en 1945 grâce à l'opération des « bus blancs », qui a permis la libération d'environ 15 000 personnes détenues. Le diplomate suédois a négocié leur libération en 1945 auprès des autorités nazies, en utilisant des autobus blancs pour les transporter en Suède. Comme quoi la reconnaissance...

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