luz long und jesse owens bei einem gespraech in berlin im jahre 1936

Berlin, 4 août 1936 - Jesse Owens et l’Allemand Luz Long discutent pendant le concours du saut en longueur. Ils feront même un tour d’honneur ensemble, bras dessus, bras dessous.

 

Nous avions souligné dans notre n° 425 qu’aucun document écrit ou sonore ne faisait état du fait que Jesse Owens aurait été sifflé par le public allemand lors de ses épreuves pendant les Jeux Olympiques de Berlin en 1936. Il se trouve que nous avons regardé le 23 août sur Arte le documentaire intitulé Les Jeux d’Hitler, Berlin 1936. Or, une prestation d’Owens sur 100 m, maintes fois vue et revue (filmée par Leni Riefenstahl) a été diffusée… avec des sifflets grossièrement rajoutés à la bande son originale ! Il y a donc en France des experts en propagande pires que Goebbels. Il se pourrait même que cette bande rejoigne les archives cinématographiques ainsi frelatée et fasse croire dans le futur qu’Owens avait été sifflé, ce qui est faux.

Plus véridique, un autre film intitulé sobrement Jesse Owens a été diffusé le 29 août sur la chaîne Histoire où il était clairement expliqué que le public allemand avait ovationné le champion américain en scandant son nom, selon la prononciation locale, « jessi ovène, jessi ovène... ». De plus, les photos prises lors du concours du saut en longueur attestent qu’Owens était le bienvenu à Berlin. Car si le public allemand lui avait été hostile, jamais un cliché comme celui ci-dessus n’aurait pu être pris, où l’Américain se trouve en compagnie de Luz Long. On se demande quel est le motif de l’acharnement qui pousse les idéologues actuels à travestir de tels faits.

Profitons de cette mise au point pour en faire une autre : jamais Hitler n’a « refusé de serrer la main d’Owens parce qu’il était Noir », jamais il n’a « quitté le stade pour éviter de le féliciter ». La vérité est beaucoup plus simple : au début des épreuves, le Führer félicitait les vainqueurs, surtout s’ils étaient allemands. Cela se comprend et les chefs d’État actuels, rois de la communication, feraient sans doute pareil aujourd’hui. Mais le CIO (Comité international olympique) veillait et est intervenu sèchement auprès d’Hitler pour lui rappeler que le protocole interdisait de telles démonstrations et qu’il devrait s’en dispenser à l’avenir. Si bien que lorsque Jesse Owens a concouru ensuite dans le stade, il était devenu impossible qu’il serre la main d’Hitler! Et si ce dernier a quelquefois quitté l’enceinte précipitamment ou y a été absent, c’est uniquement à cause des obligations dues à sa charge. Ce sont les Américains, toujours prompts à dénigrer les autres, qui ont fait une campagne de presse mensongère à l’époque des Jeux de 1936 afin d’en rajouter sur Hitler.

Dans ses mémoires, Jesse Owens a précisé que, de toute façon, il n’avait jamais été prévu qu’il soit présenté au Führer. Et il ajoute — précision capitale — qu’un jour, passant non loin de lui pendant son séjour à Berlin, Hitler lui a adressé un petit signe amical. Si c’est Owens qui le dit, on peut le croire ! La vérité oblige à dire aussi que, à son retour aux États-Unis, le grand champion retrouva — sauf en présence des caméras — sa condition de Noir brimé par la ségrégation raciale dans sa vie quotidienne. Il ne put toujours pas entrer dans les cafés et restaurants réservés aux seuls Blancs et dut monter au fond des bus, aux places prévues pour les « Nègres ».

Jean d’Arc

Source : Décrypt’actu N°427

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