Guillaume Faye

 

Ensauvagement de la société, guerre sur le sol européen, pénurie de matières premières, inflation, appauvrissement considérable des classes moyennes, multiplication des faillites d’entreprises suite aux folles politiques de lutte à l’épidémie de Covid-19. Le spectre des restrictions des libertés s’étend pendant que le peuple sombre dans une folie mortifère antinataliste… La France, et plus largement l’Europe, serait-elle entrée dans un point de convergence des catastrophes ? La civilisation occidentale actuelle est-elle en train de s’effondrer ?  

Pour tenter d’y répondre nous vous proposons la synthèse d’un ouvrage majeur, « L’archéofuturisme » de Guillaume Faye*. Conçu comme une réponse à la catastrophe de la modernité et une alternative aux concepts démobilisants tels que le conservatisme ou le traditionalisme, l’archéofuturisme pourra, nous l’espérons, fournir des pistes pour bâtir le monde de demain.  

Cette synthèse en trois parties ne prétend pas à l’exhaustivité tant l’ouvrage est riche et foisonnant, mais entend inviter à sa lecture.  

 

L’archéofuturisme fera-t-il suite à la convergence des catastrophes ?  

Guillaume Faye en est certain – comment lui en vouloir ? – une convergence de catastrophes mènera à la fin du monde occidental comme nous le connaissons. Il faut donc préparer l’après-chaos, imaginer des visions du monde alternatives. L’archéofuturisme, mélange de techno-science et de retour aux valeurs ancestrales, se veut l’esprit de la post-catastrophe. Loin de tout dogmatisme, Faye propose des pistes idéologiques, il pousse au questionnement et incite à tout passer au crible de notre mentalité archaïque, c’est à dire humaine et pragmatique, qui sommeille encore quelque part en nous. L’archéofuturisme est une pensée radicale parce qu’elle va à la racine des choses et seule une pensée radicale et féconde peut créer des concepts audacieux pouvant briser l’ordre idéologique hégémonique.

L’auteur fait état de deux considérations initiales, deux « erreurs anthropologiques » qui mènent le monde à la ruine :

En premier lieu, la modernité repose sur une escroquerie : le mythe de l’égalité des êtres humains. Né d’un « bon sentiment » – l’égalité en droits pour tous -, il a abouti à l’égalité de fait de tous les êtres humains, en matière de caractère et de capacité (pour ensuite être transformé en « similitude »). Bref, l’égalité sur la ligne de départ a été déplacée sur la ligne d’arrivée.

En second lieu, la mentalité universaliste occidentale et sa foi aveugle dans les miracles, combinée à la volonté d’étendre son modèle socio-économique hyper-polluant au monde entier, est un leurre qui se heurtera nécessairement aux limites physiques de la planète. La Terre ne pouvant supporter l’existence de 10 milliards d’êtres humains, encore moins 10 milliards d’êtres humains vivants au rythme et au niveau de vie occidentaux. 

 

I. La modernité amorce une convergence de catastrophe  

Née de l’évangélisme laïcisé, du mercantilisme anglo-saxon et de la philosophie individualiste des Lumières, la modernité est parvenue à établir son projet planétaire, fondé sur l’individualisme économique, l’allégorie du Progrès, le culte du développement quantitatif, sur l’affirmation de droits de l’homme abstraits. Elle amorce une convergence de catastrophes dont la plupart sont déjà palpables :

  1. Ruine du tissu social européen, visible au quotidien : colonisation du peuplement, retour de la pauvreté diffuse, chômage, insécurité, augmentation de la criminalité et de la consommation de drogues, désagrégation des structures familiales, déclin du système éducatif (car basé sur la haine de la sélection), abrutissement des masses, extension des villes chaotiques, émigration des élites créatives et productives…
  2. Crise économique et démographique: l’antinatalisme génère une crise du système de santé. L’écart se creuse toujours plus entre une classe restreinte présente sur les marchés mondiaux et les autres, en voie d’appauvrissement. Les délocalisations font le reste.
  3. Crise financière mondiale: due à l’énormité des dettes nationales et à la primauté du monétarisme spéculatif sur la production. Des bulles éclateront, déclenchant une récession mondiale qui sera peut-être funeste à cette civilisation basée exclusivement sur la dimension économique.
  4. Chaos du Sud: en choisissant l’industrialisation contre leurs cultures traditionnelles et ce, sur la base d’une croissance fallacieuse et fragile, les pays les moins avancés ont créé en leur sein un chaos social qui s’aggrave. Les agglomérations urbaines gigantesques explosent, le fossé entre les riches et les pauvres s’accroît, l’environnement est détruit à une vitesse accélérée, les fanatismes religieux se développent.
  5. L’islam se radicalise : redevenant en même temps dominateur et conquérant, conformément à sa tradition, en réaction aux excès cosmopolites de la modernité occidentale qui avait voulu imposer au monde entier son modèle fait d’individualisme athée, de culte du marché, d’inversion des valeurs et de dictature du spectacle.
  6. Affrontement Nord-Sud: un Sud complexé, pauvre, jeune, avec un excédent démographique, fait pression sur un Nord moralement désarmé et en voie de vieillissement. Une colonisation douce se cache derrière les appels à la pitié, au droit d’asile, à l’égalité. Les masses migrantes, justifiées par l’idéologie « moderne » de l’Occident, prétendent adopter ses valeurs, qu’elles ne partagent en réalité pas du tout. La crise actuelle des migrants en est le paradigme.  Le tout sur fond de ressentiment post-colonial – généré par l’universalisme occidental imposé par la force aux autres peuples – et de guerre pour les marchés, les ressources et le bien-être.
  7. Pollution : dévastation de l’environnement résultant du mythe libéral-égalitaire d’un possible développement industriel illimité et visant à l’extension planétaire.

Face au raz de marée qui s’approche, nous nous sentons désarmés. Pour faire face et ne pas disparaître, Guillaume Faye a élaboré un nouvel arsenal idéologique et une mise à jour de principes latents qu’il a nommé « constructivisme vitaliste » et « archéofuturisme». Ils seront l’objet d’une deuxième partie.

Audrey d’Aguanno 

En note :

*Guillaume Faye, auteur sulfureux dont la lecture laisse rarement indifférent, fut l’un des principaux animateurs du GRECE et plus largement du courant de la Nouvelle Droite. Après de nombreux essais très remarqués, tels le Système à tuer les peuples, et La Nouvelle Société de Consommation, il signait en 1998 une œuvre majeure aux accents prophétiques : « L’archéofuturisme ». 

Avec son style flamboyant, il choque, bouleverse, heurte, même les lecteurs les plus ouverts et préparés. Parce que c’est ainsi que Guillaume Faye entendait faire avancer la pensée : par électrochocs. Certaines de ses thèses pourront déplaire, mais il reste un penseur incontournable pour comprendre l’Occident contemporain. 

Source: Breizh-info.com, 2022

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