Mélenchon s’inspire-t-il du De Funès de Rabbi Jacob ? En tout cas s’il n’existait pas il faudrait l’inventer. Ce trotskiste de formation aime jeter des pavés dans la mare. Son dernier pavé est de dimension grandiose : grâce à lui, nombre de Gaulois qui ignoraient que le ministre de l’économie est juif (comme le sont les ministres des Affaires étrangères et de l’Education, ainsi que l’épouse du ministre de l’Intérieur) le savent maintenant. Moscovici ayant été accusé par Mélenchon et ses copains d’avoir « le comportement de quelqu’un qui ne pense plus en français, qui pense dans la langue de la finance internationale », du Figaro à Harlem Désir (la potiche bronzée censée être premier secrétaire du PS) on s’en étrangle d’indignation, en criant à l’antisémitisme… Serait-ce parce qu’on pourrait supposer un lien entre « la finance internationale » et le peuple élu ?

Mais alors est sûrement aussi de l’antisémitisme le fait de mentionner, comme le fait Le Monde (26 mars), que Boris Abramovitch Berezovski, le richissime oligarque retrouvé mort en Angleterre où il s’était réfugié, était « issu de l’intelligentsia juive moscovite ». Ayant exercé un pouvoir exorbitant à la fin du règne d’un Eltsine imbibé de vodka, il avait pillé allègrement l’économie russe et bâti une fortune colossale, comme d’autres « hommes d’affaires » de même origine que lui. Il avait favorisé l’arrivée au pouvoir de Poutine, qu’il considérait comme un minus, car, déclarait-il, « miser sur Poutine, c’est un investissement » - ou encore « désormais, c’est l’argent qui donne le pouvoir en Russie, pas l’inverse ». Mais, patatras : Poutine ayant décidé de faire le ménage – pour la plus grande satisfaction des Russes – Berezovski et ses semblables furent vite confrontés à un choix simple : la prison ou la fuite. De son repaire anglais Berezovski inondait d’argent tous les opposants à Poutine, au nom, bien entendu, de la démocratie. Mais personne n’est à l’abri d’un accident de santé.

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