Pierre Vial : notre mission...

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Intervention de Pierre Vial, Président de Terre et peuple et membre du Bureau national de la Nouvelle Droite Populaire, lors de la réunion publique de Synthèse nationale, samedi dernier à Paris :

Notre mission est d’incarner la conscience identitaire européenne et la volonté de survie de nos peuples. Il nous faut faire renaître l’espérance dans l’âme des meilleurs des Gaulois, ceux qui ont vocation à s’engager à fond pour la résistance et la reconquête au service de notre Terre et de notre Peuple. Par rapport à cet impératif, les péripéties politiciennes n’ont qu’un intérêt relatif. Aussi face à la dérive opportuniste du Front mariniste, le travail de reconstruction d’une force nationaliste identitaire implique de regrouper les convaincus, bien sûr. Mais aussi et peut-être surtout – pensons à la parabole du fils prodigue – de redonner espoir à ceux qui doutent, qui hésitent, qui sont tentés par le renoncement. Ce travail exige un projet cohérent, une ligne politique reposant sur une base doctrinale claire, fondation indispensable pour une construction pérenne. Sinon on risque de bâtir sur du sable.

A cet égard  nous ne devons pas nous laisser emporter par des réactions passionnelles qui faussent les perspectives et obscurcissent le jugement. C’est ainsi qu’il faut disséquer avec une froideur de chirurgien le cas de la fille Le Pen. Certes, elle n’a aucune conviction personnelle. Elle saisit au passage et s’empare des idées, des thématiques qui lui paraissent utiles sur le plan de l’électoralisme, pour la réussite de sa carrière politicienne. Au besoin en faisant de la germanophobie primaire qui sent la naphtaline ou en faisant allégeance au Peuple Elu, elle qui voulait emmener en pèlerinage à Auschwitz les élus du Front National. En cela elle est en harmonie avec le rabbin Josy Eisenberg, présentateur à la télévision de l’émission talmudique du dimanche, qui déclare : « Il n’y a pas de Français de souche… hormis peut-être les juifs de France ». Ou encore Sarkozy, invité d’honneur, il y a trois jours, au dîner annuel du CRIF, qui en a profité pour disserter sur « l‘identité de la République française » en affirmant « la France a des racines juives ». En alignant son discours sur de tels personnages, la fille Le Pen est la parfaite incarnation du Système que nous subissons et auquel elle rêve de s’intégrer. Pour ce faire, pour être acceptée comme fréquentable par les maîtres officiels et officieux du pouvoir, elle a multiplié ces derniers temps, dans son discours du congrès de Tours et dans des déclarations à la presse, les assurances d’allégeance au politiquement correct. Mais ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. Ainsi, ce n’est pas parce que la fille Le Pen dit qu’il fait jour à midi qu’on doit se croire obligé de dire le contraire. Par exemple en matière d’intervention de l’Etat pour réguler la vie économique et financière en fonction des intérêts nationaux, ce qui implique le rejet du libéralisme, un nationaliste identitaire ne peut qu’être d’accord. A condition bien sûr de savoir de quel Etat l’on parle. Et c’est là que le bât blesse. S’agit-il de cet Etat jacobin guillotineur, rebaptisé aujourd’hui République laïque, auquel la fille Le Pen fait du pied pour montrer qu’elle rejette les vieux démons paternels (ce qui, entre parenthèses, n’est qu’un tour de passe-passe, car Jean-Marie Le Pen n’a jamais vraiment voulu détruire le Système en place). Nous récusons évidemment l’Etat jacobin, responsable et coupable du déracinement et de la perte d’identité des habitants de nos provinces, entre autres sur le plan linguistique (souvenons-nous de la fille Le Pen s’insurgeant contre les panneaux annonçant le nom d’un village en breton, tout comme un jacobin de choc s’insurgeait récemment contre les panneaux annonçant en langue d’oc le nom du village de Maguelonne…). L’Etat jacobin est stérilisateur, il est ce plus froid des monstres froids dont parlait Nietzsche. Mais pour autant nous affirmons la nécessité d’un Etat régalien, seul capable de tenir en respect les agents cosmopolites du mondialisme et d’imposer une règle du jeu à tous ceux qui servent un capitalisme spéculatif illustré par la crise financière mondiale dont on est loin d’être sortis, contrairement à ce que prétendent de soi-disant spécialistes dont la mission est d’anesthésier l’opinion publique.

 

Maurice Allais, prix Nobel d’économie dont la récente disparition a provoqué les larmes de crocodile des gens au pouvoir, osait dire que, face au dogme libre-échangiste et à ses méfaits, le nationalisme économique était la solution de l’avenir, ce qui impliquait au minimum un protectionnisme à l’échelle du continent européen, les pays européens ne faisant en cela qu’appliquer une recette que d’autres continents appliquent sans vergogne. A quoi bon se lamenter sur la réussite en matière de stratégie économique de pays asiatiques ? Ils pensent d’abord, très logiquement, à leur intérêt. A nous d’en faire autant, sans complexe.

 

En matière d’organisation étatique, le modèle suisse, auquel j’ai consacré une étude dans Synthèse nationale, mérite d’être pris en considération. Il montre qu’un Etat confédéral n’implique pas forcément un Etat faible. Tout au contraire, si les domaines d’intervention de l’Etat sont clairement définis. Et à condition que l’Etat soit un outil au service de la communauté du peuple, de son enracinement et de son identité. Bref, un Etat nationaliste. Lequel a une vocation que j’appellerai volontiers solidariste ou justicialiste, dans la mesure où assurer la justice sociale est le premier devoir d’un Etat digne de ce nom.

 

Plusieurs sondages récents et concordants montrent que la préoccupation essentielle, et de loin, des Français (à 81 % des gens interrogés) est le chômage. C’est une donnée objective que doit prendre impérativement en compte un nationalisme populaire et social. C’est pourquoi est une excellente initiative la volonté de notre ami François Ferrier de réaliser un livret rappelant aux Gaulois, en particulier aux plus âgés, quelles sont les aides sociales auxquelles ils ont droit (alors que les immigrés, eux, sont parfaitement informés, par les soins des institutions officielles  et des associations favorables à l’immigration, de tout ce qu’ils peuvent soutirer à cette vache à lait qui s’appelle encore, provisoirement, la France). François Ferrier peut compter sur moi pour l’aider au mieux dans cette entreprise de salubrité.

 

Nous devons avoir le souci de multiplier des actions concrètes de ce type et j’en profite pour saluer le travail de Solidarité des Français, animé par notre amie Odile Bonnivard, mais aussi les maraudes de l’Action populaire et sociale du pasteur Blanchard et celles de Solidarité populaire, auxquelles participe notre camarade Eugène Krampon, de la revue Réfléchir et Agir. Cet exemple est à suivre par tous nos camarades. Car parler c’est bien, mais agir c’est mieux.

 

Et prenons sans frilosité notre bien partout où il se trouve. Quand je dis notre bien, je désigne, outre diverses activités du type de celles menées par nos camarades italiens de la Casa Pound, selon le principe de transversalité cher à notre camarade Gabriele Adinolfi, toute réflexion ou expression qui apporte de l’eau à notre moulin, sans souci des étiquettes. C’est le cas, par exemple, du livre de Régis Debray, Eloge des frontières, dans lequel il montre que toute frontière, toute ligne de séparation, est l’expression d’une grande loi du vivant. C’est ce que nous disons, sans nous lasser, depuis longtemps : il n’y a d’identité que par la cohérence et la cohésion d’éléments mettant en pratique leur droit à la différence. Ce qui est une définition possible du nationalisme.

 

Ayons une mentalité offensive, confortée par le fait que les événements nous donnent de plus en plus raison. Ainsi, voyez comment dans certains grands pays d’Europe les gens qui sont au pouvoir et dont le catéchisme a été l’idéologie cosmopolite que nous combattons, font aujourd’hui machine arrière. Oh, certes, pas de gaîté de cœur, mais pour des raisons bassement électoralistes, pour essayer de ne pas se couper complètement d’une opinion publique qui évolue à grands pas, en prenant conscience de certaines vérités aveuglantes. Ainsi, à Londres, le premier ministre David Cameron vient-il de déclarer : « Je crois qu’il est temps de tourner la page sur les politiques du passé qui ont échoué ». Il parle de ce qui fut longtemps la tarte à la crème de la politique britannique, ce que l’on appelle pudiquement le multiculturalisme et qui est en fait le projet d’une société multiraciale censée vivre dans l’harmonie grâce à la cohabitation de communautés ethniques que tout sépare. L’aberration de ce projet a conduit les travaillistes Tony Blair et Gordon Brown à faire subventionner par l’Etat des associations musulmanes censées donner naissance à un islam modéré, raisonnable mais qui, avoue David Cameron, « font peu pour combattre l’extrémisme ». On reconnaît là le sens de la litote cher aux Britanniques… Mais ceux-ci osent dire que le roi est nu depuis que l’Allemagne les a précédés dans cette découverte. Ainsi, la chancelière Angela Merkel, inquiète de voir les contre-performances électorales de son parti, la CDU, a-t-elle voulu surfer sur une prise de conscience, dans l’opinion allemande, des dangers de l’immigration, illustrée par le succès spectaculaire du livre de Thilo Sarrazin, L’Allemagne court à sa perte, resté pendant cinq mois en tête des meilleures ventes dans les librairies. Angela Merkel a dénoncé publiquement l’échec de ce que l’on appelle en Allemagne le « multi-kulti », le multiculturalisme, c’est à dire en fait, ici comme en Grande-Bretagne, la société multiraciale. Alors qu’aujourd’hui 20% de la population, en Allemagne, est issue de l’immigration, les illusions sur les possibilités d’intégration de ces gens se sont dissipées. Même en ce qui concerne l’apprentissage de la langue allemande, concernant des gens nés sur le sol allemand de parents turcs. Malgré les énormes efforts financiers faits à cet égard, « les résultats ne sont pas toujours très probants », reconnaît le quotidien Le Monde, dans son style faux-cul si caractéristique. Dans le même style, ce journal dont le nouveau directeur est Monsieur Izraelewicz, évoque au sujet de la France le « bilan en demi-teinte » de la politique dite d’intégration qui donne un résultat « loin d’être à la hauteur des espérances ». Traduction en clair : la République paraît-il une et indivisible est incapable de faire disparaître les identités ethniques. Tout simplement parce que les réalités sont et seront toujours plus fortes que les théories.

 

Cela se traduit par des phénomènes qui montrent que nous sommes en phase avec les attentes de beaucoup de gens, des attentes qui mettent en question le Système en place. Ainsi, il est réjouissant de voir que les gens qui détiennent le pouvoir sur le plan politique, économique, culturel s’inquiètent de plus en plus de voir monter ce qu’ils ont appelé, d’abord avec dédain, maintenant avec crainte le populisme. Certains d’entre eux, dont Cohn-Bendit, Mélenchon, Finchelstein (directeur de la fondation Jean Jaurès), se sont interrogés gravement, dans un débat organisé le 7 février par Le Monde, sur la question « L’Europe face à la montée des populismes ». A cette occasion, le sarkozyste Bruno Le Maire, ministre de l’agriculture, a fait un aveu intéressant : le populisme est là parce que, dit-il, « il y a une faillite de nos institutions européennes dans la réponse à la crise, dans sa lucidité sur la réalité des choses, dans sa rapidité d’intervention, dans sa capacité à apporter des réponses concrètes aux gens ». Mais lui et ses compères ne sont pas allés jusqu’à se tirer une balle dans le pied, qui aurait été de dire l’essentiel, à savoir que le populisme est une expression de ras le bol du Système en place et des gens qui l’incarnent et dont ils font partie.

 

Nous, nous appelons les choses et les gens par leur nom. Nous disons que les Sarkozy et les Strauss-Kahn trahissent la France et les Français, l’Europe et les Européens et que c’est pour cela qu’ils méritent de finir dans les poubelles de l’Histoire. C’est sur notre adéquation avec le réel que repose la force de notre message. Soyons-en persuadés : la vérité est libératrice. Donc clamons-la sans nous lasser, droits dans nos bottes. Alors que certains, espérant ainsi se faire accepter par nos ennemis, brûlent ce qu’ils ont adoré et trahissent leurs engagements de jeunesse, nous nous revendiquons  nos idéaux et la fidélité à nos drapeaux. C’est pourquoi plus est en nous. C’est pourquoi l’avenir nous appartient.

 

Pierre Vial    12/02/2011  réunion publique de Synthèse nationale

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