Le pillage du musée archéologique de Bagdad est une catastrophe scientifique majeure. En quelques heures un patrimoine unique au monde a été dilapidé, massacré. Sous les yeux des soldats américains, qui auraient pu très facilement tout empêcher et qui n’ont pas levé le petit doigt. Par ignorance crasse ? C’est une explication plausible, concernant ces gens qui sont incultes, ignares et qui n’ont aucun sens de l’Histoire – puisqu’ils n’ont pas d’Histoire. Inconscience, donc. Mais aussi, peut-être, jubilation secrète de voir disparaître les témoins de vieilles civilisations auxquelles ils ne comprennent rien et qui pourraient donner quelque complexe d’infériorité aux moins obtus d’entre eux.

Mais il y a aussi une autre explication. La presse a fait état en effet de groupes bien organisés qui, à la différence des pillards de base, savaient à l’évidence fort bien ce qu’ils cherchaient : les pièces les plus intéressantes – d’un point de vue lucratif s’entend. Il y a ainsi répétition de ce qui s’était déjà produit en 1991, à moindre échelle. Il s’agit de ravitailler le juteux marché clandestin d’antiquités qui sévit à l’échelle mondiale. Au profit de richissimes collectionneurs, dont beaucoup sont américains (ceux-là, à la différence de la masse abrutie de leurs concitoyens, savent la valeur des choses…). L’armée américaine couvrant, donc, un pillage de type affairiste ? Avec, au passage, la rétribution qui s’impose au profit de certains responsables ? L’hypothèse ne pourrait surprendre que ceux qui ignorent que le gangstérisme fait partie intégrante de la mentalité américaine.

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