Nouvelles du Front

 

Le titre de cette chronique, dont la tonalité militaire pourrait étonner certains, tient au fait que nous sommes en guerre. Beaucoup de nos compatriotes l’ignorent ou, plutôt, veulent l’ignorer, croyant pouvoir sauver, par la politique de l’autruche, leur petit confort personnel. Confort illusoire, bien sûr, comme le montrera l’évolution déjà en cours et qui va s’accélérer.

Nous allons donc passer en revue des faits qui illustrent la guerre qui est engagée. Guerre très particulière, étant donné que « le front » n’est nulle part signalé en tant que tel alors qu’il est, en fait, partout.

1 - Philippe Séguin est mort. Concert général de lamentations : la République a, paraît-il, perdu un grand homme. Même Jean-Marie Le Pen y est allé de son hommage (« c’était un patriote »). Ce qui prouve qu’il n’est pas rancunier, Séguin ayant été en pointe des campagnes de haine contre le Front National, en particulier lors des élections régionales de 1998 (Séguin présidait alors le RPR…dont le secrétaire général était un certain Sarkozy). Spécialiste du « retenez-moi ou je fais un malheur », Séguin-Tartarin a en fait, au-delà de ses rodomontades, toujours fidèlement servi un Système auquel il appartenait totalement. Faisons quelques rappels que les médias ont « oublié » de mentionner : né en Tunisie, il milita dans sa jeunesse, en Provence, en faveur du FLN ; ministre des affaires sociales et de l’emploi (1986), il finança SOS-Racisme ; député-maire d’Epinal, il creusa très fortement le déficit de la ville mais trouva moyen de financer un centre culturel musulman (c’est à dire, en fait, une mosquée). Drôle de « patriote »…

2 - Grippe A H1 N1 : colossale foirade du cirque mis en place par la mémère Bachelot, qui se prend pour un ministre et imitant la Castafiore a annoncé pendant des semaines, avec les trémolos de circonstance, la pandémie du siècle. Las, la baudruche s’est dégonflée. Sagement mon médecin généraliste – une femme sensée, elle – m’avait dit : « Surtout ne vous faites pas vacciner …d’ailleurs moi je ne veux pas l’être ». La gesticulation ministérielle, relayée comme il se doit par les médias, aura coûté beaucoup d’agent au cochon de contribuable (argent pas perdu pour les firmes pharmaceutiques, dont certains avaient comme employée, à une certaine époque, dame Bachelot). Où vont échouer les millions de vaccins inutilisés ? Après quelques hypothèses croquignolettes (les donner à des pays africains ?), silence radio officiel. Certaines sommités médicales qui avaient participé à la mobilisation médiatique ont eu l’honnêteté de faire leur autocritique, dans le style « on avait tout faux ». Madame la ministre, non. Pas de souci : Sarkozy a juré, la main sur le cœur, qu’elle avait très bien agi. Ainsi soit-il. Nous sommes gouvernés.

MUNITIONS

3 - Haïti. Les médias ont beaucoup insisté sur le fait qu’Haïti a été « la première République noire de l’histoire ». Et le pays le plus pauvre du continent américain mais aussi l’un des plus pauvres du monde. Y aurait-il un rapport entre ces deux caractéristiques ? En tout cas le tremblement de terre, qui a donné lieu à une mobilisation médiatique permanente pendant plus d’une semaine, a permis de révéler une réalité crue : ce pays connaît une criminalité chronique : « Alors que le nombre d’enlèvements, de trafics, de crimes et de viols est élevé, la corruption qui gangrène la police et l’appareil judiciaire affaiblit la confiance de la population dans ces institutions » (Le Monde, 15 janvier 2010) ; les institutions administratives sont inexistantes ; « la plupart des gens compétents sont partis  d’Haïti », constate Patrick Coulombel, président de la fondation Architectes de l’urgence – mais ce qui est vrai des architectes l’est aussi des médecins et de toutes les professions pouvant fournir des cadres au pays, ces cadres préférant, plutôt que de servir leur terre et leur peuple, s’établir en France, aux Etats-Unis, au Canada pour y gagner de l’argent et vivre dans un cadre satisfaisant.

Autres réalités révélées par les événements : un grand nombre d’enfants haïtiens sont adoptés par des Français (alors qu’il y a nombre d’enfants d’Europe de l’Est à adopter) ; la population haïtienne présente en France (avec, évidemment, à la clé demandes de naturalisation) va croître de façon importante, le gouvernement de Sarkozy ayant annoncé que toutes facilités seraient données aux immigrés, en particulier au nom du regroupement familial (en clair, tout Haïtien déjà en France va pouvoir faire venir sa nombreuse famille, cousins et petits-cousins compris, qui recevront toutes les aides possibles et imaginables au moment où le chômage prend de telles proportions que personne ne sait de quoi vont pouvoir vivre les centaines de milliers de chômeurs arrivant en fin de droits, dont beaucoup ne vont recevoir aucune aide).  La pompe aspirante va fonctionner à plein.

A signaler l’offre faite par le président sénégalais Abdoulaye Wade : il propose aux Haïtiens qui le voudraient de revenir en Afrique car « notre devoir, c’est de leur reconnaître le droit de revenir sur la terre de leurs ancêtres (…) Ils n’ont pas choisi d’aller dans cette île et ce ne serait pas la première fois que des anciens esclaves ou leurs descendants soient ramenés en Afrique ».

Il faut noter que la population haïtienne est composite, avec nombre de métis (dont certains, ayant, compte tenu des nombreux croisements, une proportion minoritaire de sang noir, affectent de se considérer comme des « Blancs »…). Est-ce pour cette raison que le métis Obama a engagé une massive opération d’intervention américaine à Haïti ? Il s’agit surtout, comme il l’a déclaré, d’ « exercer le leadership américain ». Bref, de rappeler sans ménagement excessif pour les susceptibilités locales, que les Etats-Unis entendent bien être le gendarme du monde. Au point que les forces américaines, contrôlant en particulier l’aéroport, font que toute intervention européenne, asiatique ou sud-américaine dépend de leur bon vouloir. Le drapeau américain flotte sur Haïti et n’en repartira sans doute pas de sitôt… Ne serait-ce que parce que les Etats-Unis ne veulent pas voir se déverser sur leur sol des masses d’immigrés haïtiens. Cela, c’est bon pour l’Europe. 

 

4 - Identité nationale. Le débat prend un tour intéressant. Alors que nous n’avons pas été nombreux à dire, depuis bien longtemps, que l’identité a un fondement ethnique – même si d’autres facteurs interviennent, plus secondairement – on a entendu Jean-Marie Le Pen se rallier à cette conception  à l’occasion de ses vœux à la presse, en parlant du « critère ethnique » et en dénonçant la « politique de métissage forcé » que veut Sarkozy. Celui-ci, a rappelé Le Pen, a déclaré : « Je suis un homme de sang mêlé à la tête d’une nation métissée. L’immigration constitue une source d’enrichissement permanent de notre identité nationale (…) Le métissage n’est pas un choix, c’est une obligation… Nous devons changer et on va se mettre des obligations de résultat. Si ce volontarisme républicain ne fonctionnait pas, il faudrait que la République passe alors à des méthodes plus contraignantes encore » (Ces citations sont rapportées dans l’excellent article de Jérôme Bourbon, dans Rivarol du 15 janvier). Jean-Marie Le Pen a été clair : « Les xénomaniaques fossoyeurs de l’identité française espèrent ainsi faire d’une pierre deux coups, métisser le peuple français par l’immigration massive et des législations contraignantes, anéantir son défenseur, le Front National ». Reprenant à son compte – et nous en sommes très heureux – notre proposition d’un référendum sur l’immigration, Jean-Marie Le Pen a retrouvé un message clair sur l’identité ethnique, alors que certains, se disant « identitaires », ont en fait un recrutement multiethnique qui leur enlève toute crédibilité sur le sujet.

La clarté du message authentiquement identitaire est d’autant plus indispensable que les partisans d’une France multiethnique s’activent au maximum. Emmanuel Todd se réjouissait le 28 décembre dans Le Monde : « La réalité de la France est qu’elle est en train de réussir son programme d’intégration (…) grâce à un taux élevé de mariages mixtes ». Et le même journal, vecteur préféré de ceux qui haïssent en fait la notion même d’identité, jubilait sur cinq colonnes, le 15 janvier, en titrant « L’adhésion des Français aux idées du FN est en recul ». Il s’appuyait, pour ce faire, sur un sondage TNS Sofres/Logica réalisé début janvier. Qui montre – ce n’est pas franchement une découverte – que Sarkozy a réussi à récupérer à son profit une partie de l’électorat du FN en lui faisant croire qu’il reprenait à son compte ses préoccupations. Il est vrai que le matraquage médiatique a fonctionné à plein pour convaincre certains électeurs de Le Pen qu’ils ne seraient plus considérés comme des créatures diaboliques s’ils votaient Sarkozy… Mais qu’en sera-t-il demain, avec la montée des périls qui va s’amplifier, car il ne peut en être autrement, dans tous les domaines (et pas seulement celui de l’immigration) ?  Même dans Le Monde (17 janvier) certains restent prudents, comme Jean-Baptiste de Montvalon : « Les idées du FN ont-elles vraiment perdu du terrain ? Le débat reste ouvert ». Tu l’as dit, bouffi.


Pierre Vial                             

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