Merci

A Orange, le 17 octobre, Fabrice Robert a déclaré : « Le nationalisme a été un drame pour l’Europe » et « Ce que nous reproche l’extrême-droite, c’est d’avoir rompu avec l’antisémitisme et l’antisionisme ». Richard Roudier, lui, a affirmé « condamner l’antisémitisme », lequel aurait « déshonoré le FN ».

 

Il faut remercier ces dirigeants du Bloc Identitaire de clarifier ainsi très précisément leur position, même si leurs déclarations ont de quoi laisser perplexes ceux qui connaissent bien leur pedigree et possèdent des archives bien tenues. Mais on comprend leur raisonnement : ils sont « en quête de respectabilité » (Le Monde, 20 octobre 2009) et, du coup, veulent se débarrasser de cette tunique de Nessus qu’est une étiquette d’extrême droite collant à la peau de ceux qui veulent devenir fréquentables pour être admis dans le jeu politicien classique et, pourquoi pas, y faire carrière.

 

Occasion rêvée, pour ce faire : en présentant une liste menée par le villieriste Bompard aux élections régionales en PACA, aider l’UMP , qui veut reprendre la région et ne pourra le faire si Le Pen est en piste, à empêcher celui-ci d’être au deuxième tour et permettre à Sarkozy de garder dans son escarcelle les voix ex-FN qu’il a réussi à kidnapper à la dernière présidentielle (et qui lui seront indispensables à la prochaine s’il veut l’emporter). Cela devrait bien mériter une petite récompense, non ?

 

Mais la lourde insistance mise sur la repentance ( renoncement à l’antisémitisme) a une autre signification, plus lourde de conséquence politique. Elle s’inscrit à l’évidence dans les manoeuvres de séduction entreprises, depuis pas mal de temps, par certains juifs en direction d’une partie de l’extrême droite hexagonale, au nom d’une nécessaire union sacrée contre le péril arabo-musulman. Les ouvrages et conférences de Del Valle, le dernier livre de Faye, les articles de Valeurs Actuelles, du Choc du Mois et de Minute (très actifs pour faire la pub du Bloc identitaire) correspondent à cette volonté de rapprochement, qu’illustrent par ailleurs des auteurs doués comme Zemmour et Finkielkraut.

 

Tout cela ne nous surprend ni ne nous émeut. Après tout, chacun ses choix. Mais, pour ne pas être berné, il faut être lucide et savoir qui est qui, qui travaille pour qui et pour quoi.

Pierre VIAL

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