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Une étude germano-américaine prouve que les premiers hommes modernes d'Europe n'ont pas imité, mais bien inventé leurs propres outils. Ils retrouvent ainsi un rôle dans l'invention des premières technologies.

Il était jusqu'alors cru que les premiers hommes modernes arrivés en Europe avaient importé leurs techniques du Proche-Orient pour façonner des outils. Il s'avère désormais que c'est une fausse croyance. Des chercheurs des universités de Tübingen (Allemagne) et d'Arizona (États-Unis) viennent de démontrer qu'il y a environ 42 000 ans, les artisans de la culture dite proto-aurignacienne ont développé leurs propres méthodes pour tailler la pierre, indépendamment de celles utilisées au Levant. « Superficiellement, les outils semblent similaires, mais la logique technologique derrière eux est entièrement différente », explique le professeur Steven L. Kuhn dans l'étude qu'il co-signe dans la revue Journal of Human Evolution, mercredi 15 octobre.

Ce dernier et son confrère Armando Falcucci ont comparé des milliers d'outils retrouvés sur des sites archéologiques italiens (Grotta di Fumane, Riparo Bombrini, Grotta di Castelcivita) et sur le site libanais de Ksar Akil. En analysant chaque étape de la fabrication, de la préparation des blocs à la retouche des lames, ils ont découvert des différences fondamentales entre les deux méthodes.

Les résultats ont montré que « les trajectoires technologiques dans le Levant et en Europe sont distinctes », expose Armando Falcucci. Les artisans du Levant fabriquaient de grandes lames à partir de blocs taillés des deux côtés, tandis que leurs homologues européens produisaient de petites lamelles, travaillées que sur une seule face, probablement à destination de la chasse.

Pour les chercheurs, ces contrastes sont la preuve que les Homo sapiens européens n'ont pas copié les techniques venues d'Orient, mais ont inventé leur propre façon de faire.

 

De l'urgence de s'adapter est née la créativité

Cette découverte remet en cause l'idée selon laquelle les progrès de l'époque auraient simplement suivi les migrations humaines venues d'Afrique ou du Levant. D'après les deux auteurs de l'étude, « l'innovation locale a joué un rôle tout aussi important que les échanges entre populations ». Des solutions ont été « simultanément » trouvées d'un coin à l'autre de ces continents, en réponse à des contraintes communes. Les Homo sapiens débarquant en Europe ont dû s'adapter au plus vite à leur nouvel environnement, et se tourner vers des inventions. « Le changement culturel ne peut se réduire à la migration seule », rappelle Armando Falcucci.

Pour la rectrice de l'université de Tübingen, Karla Pollmann, ces travaux font en même temps la lumière sur nos origines. « Pierre après pierre, les scientifiques reconstituent l'histoire de nos ancêtres », s'émeut-elle.

Elodie Falco - GEO France

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