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Une majorité qualifiée d’ambassadeurs de l’UE a approuvé l’accord provisoire conclu en décembre entre la présidence du Conseil européen et le Parlement européen sur le pacte européen sur les migrations et l’asile. L’accord, peaufiné et adopté le jeudi 8 février, est fortement contesté par les pays d’Europe centrale, car il vise essentiellement à gérer – et non à stopper – l’immigration, en forçant les États membres à accepter les migrants non désirés ou à payer une amende.

« Nous, Slovaques, Hongrois et Polonais, avons voté contre les actes législatifs qui parlent de soi-disant solidarité. Malheureusement, plusieurs États membres sont passés outre », a déclaré Matúš Šutaj Eštok, ministre slovaque de l’intérieur, à propos de l’accord qui comprend un « mécanisme de solidarité obligatoire » obligeant les pays à choisir entre accepter des migrants ou verser des sommes considérables à un fonds commun.

Selon le pacte, 30 000 demandeurs d’asile seraient répartis chaque année dans l’ensemble de l’Union, et les États membres devraient verser une compensation de 20 000 euros pour chaque migrant qu’ils rejettent. Dans le cas de la Slovaquie, cela représenterait 285 migrants, soit 5,7 millions d’euros par an.

En cas de crise, les États membres seraient invités à accueillir un nombre supplémentaire de migrants, mais sans avoir la possibilité de payer une amende au lieu d’accueillir les migrants. György Bakondi, principal conseiller du premier ministre hongrois en matière de sécurité intérieure, a critiqué l’accord auprès des médias hongrois : « Il s’agit d’une violation grave de notre souveraineté : le choix des personnes que nous voulons accepter ne serait pas décidé par les autorités hongroises, ni par la loi hongroise, mais par le siège de l’UE »

La Slovaquie et la Hongrie ont toutes deux critiqué le fait qu’en cas de crise, certaines procédures d’asile seraient retirées aux pays de la ligne de front afin d’alléger leur fardeau, obligeant ainsi les autres États à héberger les migrants et à examiner leurs demandes d’asile. « Les procédures d’asile seront transférées en Slovaquie, ce qui signifie de facto que les migrants concernés ne quitteront plus jamais la Slovaquie », s’est plaint Matúš Šutaj Eštok.

La Pologne s’oppose également au pacte, affirmant qu’il « n’établit pas un équilibre approprié entre la responsabilité et la solidarité et qu’il pourrait donc potentiellement constituer une zone de conflit entre les institutions de l’UE et les États membres à l’avenir ». Le premier ministre Donald Tusk a déclaré que son gouvernement refuserait d’accepter tout demandeur d’asile relocalisé dans le cadre du pacte, bien qu’il puisse être disposé à payer les montants fixés par la Commission européenne, selon un député de l’opposition.

L’ambassadeur tchèque s’est abstenu lors du vote de jeudi, bien que le gouvernement ait salué l’accord conclu en décembre. Ce changement d’avis pourrait s’expliquer par le fait que l’opposition tchèque, dirigée par l’ancien Premier ministre Andrej Babiš, a critiqué le pacte, le décrivant comme une « invitation à des millions de migrants en Europe », et a exhorté Prague à suivre les traces de Budapest et de Varsovie. Le gouvernement de centre-droit-libéral pourrait durcir sa position en vue des élections européennes de cette année, où la migration sera un sujet brûlant.

Les nouvelles règles visent à effectuer des contrôles plus efficaces sur les migrants, ainsi qu’à renvoyer plus rapidement dans leur pays d’origine les demandeurs d’asile dont la demande n’a pas été approuvée. Les personnes dont la demande d’asile a peu de chances d’être approuvée seront empêchées d’entrer dans l’Union et placées dans des centres de détention à la frontière, tout comme les personnes considérées comme une menace pour la sécurité. Comme le pacte prévoit que les demandes d’asile seront examinées dans un délai maximum de six mois, les migrants pourraient rester dans des centres de détention pendant toute cette durée, ce que les groupes de défense des droits de l’homme déplorent.

Pour que le pacte soit définitivement adopté, les mesures doivent être approuvées par le Parlement européen et par le Conseil européen (États membres). L’approbation du Conseil se fera par un vote à la majorité qualifiée, ce qui signifie que les pays individuels ne pourront pas opposer leur veto.

 Source : Breizh-info.com - 13/02/2024

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