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Tous les mots ont en un sens. Leur choix par les journalistes détermine l’orientation des informations qui sont données dans les médias et contribue à façonner l’opinion publique. L’AFP vient à propos de l’arrivée en France d’Afghans présumés proches d’islamistes de se distinguer une nouvelle fois dans un exercice réussi de langue de bois.

 

Le scoop de Valeurs actuelles

Dans l’après-midi du 24 août, dans l’emballement suscité par le lobby pro-immigration qui voudrait convaincre les Français de la nécessité d’accueillir le plus grand nombre d’Afghans, le site du journal Valeurs actuelles a donné une information exclusive :

« Cinq Afghans tout juste accueillis… et déjà sous surveillance pour risque terroriste. À peine débarqués sur le sol français, cinq Afghans se sont vu notifier leur placement sous surveillance accrue, dans le cadre de la prévention du terrorisme islamiste ».

On apprend à la lecture de l’article que les 5 Afghans fraichement débarqués en France ont été placés dimanche 22 août sous une « mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance, qui désigne donc les assignations à résidence prononcées afin de prévenir la potentielle commission d’actes de terrorisme ».

Les mises en garde contre une infiltration en Europe de terroristes et de mercenaires parmi le flux de migrants Afghans n’ont pourtant pas manqué, comme celle d’un ancien membre des Frères musulmans sur son compte Twitter. Au-delà, comme le souligne un article du site d’information Breizh info, à partir d’un sondage fait en 2013 par le Pew Research center, les convictions religieuses d’une immense majorité d’Afghans musulmans ne sont pas marquées par la tempérance, entre adhésion massive à la charia et approbation majoritaire de la peine de mort pour les apostats…

 

L’information moulinée de l’AFP

L’agence de presse AFP, qui distribue souvent les éléments de langage aux journalistes conformistes en manque de moyens, a mouliné l’information exclusive divulguée par le journal Valeurs actuelles.

À l’arrivée, dans une « Une » mise en ligne sur Twitter, ce ne sont plus 5 Afghans qui ont été placés sous surveillance terroriste mais « un Afghan présumé proche des Talibans ». Pudiquement, peut-être pour éviter un choc au lecteur, l’AFP nous apprend ensuite que 4 autres Afghans ont été placés sous surveillance.

 

Un afghan « rapatrié » en France (sic)

« Un Afghan rapatrié en France, présumé proche des talibans par les autorités françaises, a été placé sous surveillance ainsi que quatre autres rapatriés proches de lui, a appris l’AFP auprès du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ».

Comme pour euphémiser encore davantage cette information, l’AFP indique pour les qualifier que les 5 acolytes ont été « rapatriés ». Pour qui se donne la peine d’ouvrir un dictionnaire, « rapatrier » veut dire : « Assurer le retour d’une personne sur le territoire du pays auquel elle appartient par sa nationalité ».

On peut comprendre que le petit télégraphiste de l’AFP souhaite que la nationalité française soit donnée  séance tenante à ces 5 Afghans, bien qu’ils ne semblent pourtant pas si recommandables, mais ne confondons pas vitesse avec précipitation. Tout viendra en son temps, et peut-être quelques mauvaises surprises. Même si la précipitation semble la caractéristique de la gestion du « rapatriement » massif d’Afghans en France…

Source : © Observatoire du journalisme (Ojim) 2012-2021

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