She wolf

 

La dernière pensée à la mode chez les bien-pensants est de prétendre que la cohabitation entre les races se passait bien dans l’Empire romain alors que cet État possédait une minorité noire presque aussi importante que la nôtre.

Ce dernier point est une contre-vérité flagrante bien qu’Uderzo ait représenté les esclaves numides par des noirs dans Le domaine des dieux et ajouté un pirate noir à l’équipage de pirates. (Je m’étonne que le dessinateur n’ait pas été traité de raciste vu que le flibustier de couleur s’exprime dans un langage sans « r »). Aucun peuple de l’immense Empire romain n’était noir ! Les Numides (ancêtres des Berbères) étaient blancs (désolé Uderzo !).

Le Sahara dressait une muraille difficilement franchissable entre l’Afrique romaine (blanche) et son homologue noire. L’Égypte, conquise après Actium en 31 avant J.-C., était la seule province à avoir une frontière commune avec un royaume noir, celui de Koush (nord du Soudan actuel), État brillant, héritier et continuateur de la grande civilisation égyptienne. Les candaces (reines) de Koush traitaient d’égale à égal avec les empereurs romains et le commerce était florissant le long du Nil. Des commerçants noirs de Koush fréquentaient les terres impériales, quelques-uns ont dû s’y installer, mais étaient trop peu nombreux pour qu’on puisse parler de civilisation multiraciale. L’étude génétique comparative des momies de l’époque ptolémaïque (-323 avant J.-C. / 31 avant J.C.) et de celle des Égyptiens actuels montre que les habitants du delta du Nil de l’Antiquité avaient un génome principalement blanc contrairement à ceux du XXIe siècle qui, pour beaucoup, sont issus d’unions mixtes entre Blancs et Nubiens. Les activistes noirs ont pris l’habitude de prétendre que les Égyptiens de l’Antiquité étaient noirs et qu’ils auraient été supplantés par les Arabes blancs après la conquête musulmane de 640, pourtant c’est une contre-vérité totale. Nous venons de voir un argument imparable appuyé par une étude scientifique. En outre, les Coptes, qui descendent directement des Égyptiens du temps des Pyramides et qui n’ont eu aucun d’apport de sang arabe, sont blancs.

Néanmoins, au cours de la longue Histoire de l’Égypte ancienne (plus de 3 500 années), un souverain de Koush a conquis le delta du Nil et a été le premier d’une dynastie de pharaons noirs qui s’est maintenue de -744 à -656, mais cette occupation, comme nous l’avons vu, n’a pas modifié la composition ethnique du delta du Nil.

Notons également l’existence du royaume d’Aksoum, un des quatre empires mondiaux aux côtés de Rome, des Sassanides et de la Chine, État brillant qui est à l’origine de l’Éthiopie. Idéalement placé pour le commerce avec l’Inde et la Chine, Aksoum était prospère et ses marchands fréquentaient les ports de l’Égypte et du Levant, mais encore une fois, les ressortissants de ce royaume n’étaient pas assez nombreux pour qu’on puisse qualifier l’Empire romain de multiracial.

Si le besoin d’esclaves avait été criant à Rome, peut-être aurait-on, comme l’ont fait les États maghrébins après l’an mil, cherché les esclaves en Afrique noire avant de les ramener par caravanes en Afrique du Nord, mais les innombrables guerres fournissaient suffisamment de captifs pour que ce type de commerce transsaharien n’ait aucun intérêt.

Une minorité commence à compter à partir de 1 %. Auguste régnait sur un État comptant moins de 0,1 % de sujets de couleur. Rien n’est plus absurde que l’argument que j’ai lu sous la plume de bien-pensants : « Rome ne connaissait pas de problème racial, puisque les écrivains et les auteurs de l’époque n’en parlent pas ». Évidemment, puisque tout le monde ou presque était blanc !

En revanche, l’Empire était un État multicommunautaire qui a réussi à perdurer pendant près de 500 ans. Cet exploit s’explique par l’existence et l’acceptation par tous de deux cultures dominantes (latine à l’Ouest, grecque à l’Est) et par l’ancrage de chaque habitant dans sa ville (son terroir). Il faut concevoir Rome comme une immense confédération de cités. Celles-ci gardaient une totale autonomie municipale et culturelle ainsi que le droit d’honorer ses dieux, mais déléguaient les Affaires étrangères, la sécurité et la justice à Rome.

Leurs seules obligations était le paiement d’impôts confédéraux (qui sont devenus trop lourds à partir de 250 après J.-C.) et la célébration de la suprématie de Rome, à travers des autels sur lesquels les habitants de l’Empire, en sacrifiant des animaux, prouvaient leur loyauté. Le refus de se conformer à ce rite a provoqué les multiples révoltes juives (66-73, 115-117, 132-133…) et plus tard a entraîné la sécession des chrétiens, ce qui a fissuré l’unité de l’Empire et peut-être entraîné sa chute.

Christian de Moliner

Sources : Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – 17/10/2020

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