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De Sarajevo (1914) à Sarajevo (2009) en passant par Sarajevo (1993)
Mon premier mouvement aurait plutôt intitulé cette chronique en paraphrasant la suite des Trois mousquetaires : "20 ans après". Les guerres de Yougoslavie nous paraissent achevées, faute du moignon de la moindre structure géographique se référant encore elles-mêmes à cette appellation. Il pourrait donc se révéler nécessaire sinon profitable d’en faire désormais sereinement le bilan. Ne serait-ce que pour conjurer l’hypothèse d’un retour de ce cauchemar, certaines braises incandescentes couvant encore sous la cendre.
Hasardeux, dans un tel exercice, que de prétendre totalement à l’objectivité. Les voix de la vérité clament en général moins passionnément que celles de la tribu.
Aujourd’hui par conséquent, nous pouvons, nous devons établir le bilan de la catastrophe qui s’est produite ces 20 dernières années sur les lieux d’apparition de la première guerre mondiale, lieux de rivalités séculaires et mortifères entre le germanisme et le slavisme, mais également d’intrigues permanentes de Londres, de Paris, de Vienne ou de Venise.
La pseudo fédération, organisée en 1949 par l’aventurier trotskiste Tito sur la base d’un maillage pervers de 6 soi-disant républiques et 2 régions prétendument autonomes, ne pouvait durer.
Elle survécut chaotiquement quelques années à la mort du dictateur. Une certaine doctrine Badinter de 1991 crut pouvoir ériger en sujets de droit international les parts de ce découpage artificiel. Au bout du compte, sont apparues, à ce jour, 7 nouvelles petites entités étatiques dont 2 d'ores et déjà gouvernées par des musulmans.
Rassurerais-je les profiteurs de tous les conflits en rappelant que d’autres pourront leur permettre de vendre des avions ou des kalachnikov ? Restent encore à partager les 3 composantes de la fragile Bosnie-Herzégovine, issue des accords de Dayton de 1996, dont on juge actuellement à La Haye l’un des signataires. Plus tard on pourra d'ailleurs imaginer encore de dépecer les territoires hongrois de
Que d’inextricables complications en perspective !
Que de belles occasions pour les souverainistes de notre Hexagone ! Cela leur permettra de ricaner grassement des impuissances bruxelloises et strasbourgeoises, auxquelles ils émargent confortablement eux-mêmes. Et le si péremptoire général Gallois dénoncera jusqu’à son dernier souffle la faute, dans toutes ces affaires, des méchants Allemands, en espérant trouver, enfin, des clients pour le "meilleur avion du monde", Serge Dassault dixit, mais qu’aucune armée du monde n’a encore acheté. Le monsieur te dit : c’est la faute aux Allemands. Peut-être même pourra-t-on soupçonner celle des Luxembourgeois. Va savoir avec tous ces paradis fiscaux.
Faut-il applaudir à ce bilan, le juger comme très positif pour l’idée européenne ? Qu’on me permette de ne pas le considérer tout à fait.
Aujourd’hui précisément après plus de douze années de fonctionnement occulté la fédération croato-musulmane de Bosnie-Herzégovine semble à la veille d’exploser. La joyeuse petite supportrice de la photo fêtait à Mostar, en juin 2008 la victoire, sportive donc pacifique de
Aujourd’hui dans la même région, les musulmans de Bosnie après s’être alliés aux (gentils) catholiques croates pour éliminer les (méchants) Serbes orthodoxes humilient de plus en plus, et marginalisent leurs alliés d'hier.
Le discours islamiste de Bosnie accorde une grande place à un passé plus ancien, celui du paradis ottoman, et se réjouissent à l'idée de son retour. Le nationalisme bosniaque trouve même ses fondements dans une curieuse thèse historique. Il existerait, nous assure-t-on, une continuité entre l’hérésie dualiste des bogomiles du Moyen Âge, celle qui donna naissance au catharisme occitan, et le ralliement au conquérant turc. Par cela, on entend souligner que les descendants de ces Européens devenus musulmans détiendraient, sur
D'autres se tournent plus explicitement encore vers l'avenir radieux par la voix de Dzemaludin Latic appelant à la révolution culturelle bosniaque et proclamant Sarajevo capitale religieuse et culturelle de tous les musulmans des Balkans et d’Europe :
"la culture ottomane est en train de renaître dans toute sa splendeur et son élan, comme un soleil lors d’un jour nuageux, sur le continent européen. Quand aura-t-on un État puissant et ordonné, notre propre système musulman des médias, notre foyer bosniaque, pour cesser de trembler devant les bottes et les tanks étrangers ?"
Sa réponse et son espoir se fondent sur "la revitalisation de la civilisation islamique et ottomane" et sur la perspective "qu’après l’adhésion de
D'autres enfin se rallient au wahhabisme importé d'Arabie saoudite et financé par elle.
Le 19 mars dernier la protestation des Croates contre cette pression de plus en plus arrogante passait à un nouveau stade par la voix d'un certain nombre de mouvements croates l’association Un gouvernement alternatif et l’ONG Croatia Libertas qui ont choisi Leo Plockinic pour leur porte parole :
"Le sort des Croates est le pire des trois groupes principaux de Bosnie et ils sont soumis à l’assimilation par la majorité musulmane. L’un des problèmes les plus importants en Bosnie est la fusion de la politique bosniaque et de l’islam, qui transforme
Rappelons qu’en 1913 le régime autrichien en vigueur à Sarajevo organisait les nationalités sur la base des confessions religieuses. Or il ne recensait dans ce pays qu’une petite minorité de confession mahométane, etc.
Faut-il se satisfaire, à près de 15 ans de retard sur l’encyclique Ut unum sint de Jean-Paul II de 1995 des progrès de l’unité chrétienne ?
Ne mélangeons pas tout direz-vous, l’Europe et le christianisme.
Je me demande au contraire si l’Europe n’a pas d’abord à se réconcilier avec sa propre histoire et avec des conflits idéologiques dont la trace remonte à l’apparition de l’Utopie étatiste au XVIe siècle, puis à cette catastrophe qu'on appelle
Ainsi l’Espagne fut-elle livrée à ses conquérants de 711, qui l’occupèrent huit siècles. Ainsi s’apprête-t-on à faire de même dans le sud est européen plateforme pour la conquête et l'asservissement de nos capitales.
JG Malliarakis
Source : http://www.insolent.fr
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Karl Haushofer (1869-1946)
Né le 27 août 1869 à Munich, Karl Haushofer choisit la carrière militaire dès 1887. Officier d'artillerie dans l'armée bavaroise en 1890, il épouse le 8 juillet 1896, Martha Mayer-Doss, issue d'une famille d'origine israëlite de Munich. Elle lui donnera deux fils, Albrecht (né en 1903) et Heinz (né en 1906). Gravissant rapidement tous les échelons de la hiérarchie militaire, Haushofer devient professeur à l'Académie de guerre en 1904. En octobre 1908, il est envoyé au Japon pour y organiser l'armée impériale. Il rencontre en Inde Lord Kitchener, qui lui prédit que tout affrontement entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne coûtera aux deux puissances leurs positions dans le Pacifique au profit des Etats-Unis et du Japon; remarque prophétique que Haushofer retiendra toujours, surtout quand il élaborera ses thèses sur l'aire pacifique. Après son long périple, il est affecté au Régiment d'artillerie de campagne de la 16ième Division japonaise. Le 19 novembre 1909, il est présenté à l'Empereur Mutsuhito (1852-1912), initiateur de l'ère Meiji, et à l'Impératrice Haruko. En retournant en Allemagne, il passe par la Sibérie en empruntant le transsibérien, se rendant compte de visu des immensités continentales de l'Eurasie russe. En 1913, paraît son premier ouvrage destiné au grand public, Dai Nihon (le Grand Japon), bilan de son expérience japonaise qui connaîtra un vif succès. En avril 1913, il commence à suivre les cours de géographie à l'Université de Munich, en vue d'obtenir le titre de docteur qu'il obtiendra de fait sous le patronage du Professeur August von Drygalski.
Ses fils entament une brillante carrière; l'aîné, Albrecht, fait un voyage au Brésil après avoir acquis son titre de docteur en philosophie à Munich. Il sera le secrétaire de son père pendant les travaux préparatoires à la fondation de l'Académie allemande, puis deviendra le secrétaire de la Gesellschaft für Erdkunde (Société de géographie) de Berlin. Le cadet, Heinz, obtient son diplôme d'ingénieur agronome.
C'est surtout son fils aîné, Albrecht Haushofer, qui occupe une place importante dans la diplomatie allemande à partir de 1935. Cette année-là, de février à décembre, Albrecht effectue, pour le compte de la diplomatie allemande, six voyages en Angleterre. Il y retourne l'année suivante. En 1936 toujours, il est envoyé pour une "mission secrète" à Prague et rencontre Benes. En 1937, il est aux Etats-Unis et au Japon.
Les frontières et leur signification géographique et politique (Grenzen in ihrer geographischen und politischen Bedeutung) 1927
Dans cette étude générale sur le phénomène historique/géographique des frontières, Haushofer exhorte ses compatriotes à avoir enfin une idée claire et vivante de ce que sont leurs frontières. Une conscience concrète, quasi instinctuelle, des frontières s'impose tout naturellement chez les peuples forts contre l'absence de formes territoriales qu'impliquent les idéologies cosmopolites, abstraites et ignorant les facteurs temps et espace. Concrètes, les frontières sont des faits biogéographiques qui font craquer les corsets juridiques où l'on veut enfermer les flux vivants. Les corsets juridiques, qui correspondent peut-être à des frontières anciennes, sont des résidus, devenus au fil des temps hostiles à la Vie. Haushofer déduit sa théorie des frontières des ¦uvres de Ratzel, Penck, Sieger, Volz et des protagonistes des écoles anglaise (Holdich, Curzon, Fawcett, Lyde) et française (E. Ténot). Sir Thomas Holdich est celui qui, aux yeux de Haushofer, a su au mieux théoriser l'art de faire des frontières justes et durables. La mer ne sépare pas mais unit, dans le sens où le littoral opposé attire toujours, attirance qui provoque la communication.
Géopolitique des idées continentalistes (Geopolitik der Pan-Ideen) 1931
Au début des années 30, Haushofer se fait l'avocat des idées cherchant à promouvoir de grands rassemblements continentaux, dépassant l'étroitesse territoriale et économique des Etats de type classique. En dimensions, seuls les empires mongols, unificateurs de la masse continentale eurasienne, ont déjà réalisé, avant la lettre, une Panidee. En 1900, le continent australien est unifié en un seul Etat mais sans son complément insulaire, la Nouvelle-Zélande. L'idée panafricaine repose sur une volonté d'émancipation raciale. L'idée panaméricaine s'est donné au début du siècle des structures juridiques (Doctrine de Monroe de 1823, assemblées régulières des Etats américains, fondation d'un Bureau panaméricain). La Paneurope n'est restée qu'un rêve. L'histoire a également connu des Panideen "circum-marines", comme Rome et l'Islam en Méditerranée. L'Empire britannique est "circum-marin" dans l'Océan Indien. Les Etats-Unis, d'une part, le Japon, d'autre part, tentent d'unifier sous leur égide toutes les rives du Pacifique. Spécialiste des questions nippones et du Pacifique, Haushofer insiste beaucoup sur les synergies à l'oeuvre sur le pourtour et dans les eaux de cette immensité océanique. L'idée panpacifique est vieille de 400 ans: Nunez de Balboa, en 1513, la revendique pour la Couronne d'Espagne. Sir Francis Drake relèvera le défi en 1578, réduisant à néant cette prétention. Les Américains prendront le relais des Espagnols au XIXième siècle, après que le Japon ait renoncé à peupler la Micronésie, que la Russie ait abandonné l'Alaska et la Mer de Bering et que l'alliance tacite entre Russes et Espagnols pour contenir la puissance américaine ait fléchi. Le Pacific Institute d'Honolulu jette désormais les bases d'une administration américaine de la plus grande zone océanique du globe. Pour Haushofer, l'organisation d'un tel empire circum-marin est l'idée politique la plus grandiose de l'histoire. Mais elle scelle en même temps le destin du Japon qui, pour avoir négligé le peuplement de la Micronésie, est arrivé trop tard dans la course et devra s'opposer aux Etats-Unis pour acquérir de la liberté de mouvement.
L'organisation sur le long terme d'idées circum-marines n'a pas été possible dans l'antiquité parce que les techniques de communications étaient insuffisantes. Alexandre n'a pu maintenir son empire car il n'a pu absorber l'espace sarmato-scythique, peuplé de nomades rebelles à toute tentative d'organisation.
Pour Haushofer, la marche de l'humanité vers des entités de dimensions continentales est inéluctable; une première étape pourrait être les rassemblements "sub-continentaux", théorisés par le géographe E. Banse en 1912. Celui-ci parlait de 12 aires: l'Europe, la Grande-Sibérie (Russie comprise), l'Australie, l'Orient, l'Inde, l'Asie orientale, la "Nigritie", la Mongolie (avec accès aux mers via la Chine centrale, l'Indochine et l'Indonésie), la Grande-Californie, les Terres andines (tournées vers le Pacifique), l'Amérique (la partie de l'Amérique du Nord tournée vers l'Atlantique) et l'Amazonie. Cette classification permet de penser une organisation des peuples sur base subcontinentale.
Politique mondiale actuelle (Weltpolitik von heute) 1934
Analyse des grands ressorts de la politique mondiale de l'après-Versailles, Weltpolitik von heute commence par définir l'espace centre-européen (Mitteleuropa): pour Haushofer comme pour Mackinder, la Mitteleuropa est l'addition des espaces rhénan et danubien. Pour le Français de Martonne, en revanche, c'est le cordon sanitaire ouest-slave allié à la France et instrumentalisé contre l'Allemagne et la Russie. Ce cordon sanitaire est une construction artificielle, affirme Haushofer, maintenue en vie par les règles abstraites de la Société des Nations. En dehors d'Europe, le monde a été européanisé. L'Amérique du Sud a été "dés-indigénisée"; le Moyen-Orient arabo-persan a été divisé en entités antagonistes au bénéfice des Anglais; l'Inde est sous tutelle anglaise, etc. Les principales conséquences de la première guerre mondiale sont: 1) la division de l'Europe entre nations colonisatrices et détentrices de vastes espaces de réserve, d'une part, et nations sans espace de réserve, coincées sur leur aire de peuplement initiale, d'autre part; 2) l'empire britannique se disloque; 3) les peuples colonisés d'Asie réclament leur indépendance. Face à cette donne, Haushofer préconise une politique qui vise à dégager de l'espace sur la planète pour les Européens qui en sont dépourvus (Allemands, Hongrois, Roumains, Polonais, Tchèques, Slovaques, Grecs, Bulgares et Yougoslaves, dont le sort est lié à celui de l'Allemagne en dépit de la "Petite Entente" téléguidée depuis Paris); à accélérer la décomposition de l'empire britannique; à épauler les colonisés en révolte contre leurs maîtres. Cette politique implique d'opposer la lex feranda à la lex lata, le devenir naturel au statisme des paragraphes et des traités imposés par des vainqueurs égoïstes.
Mers du monde et puissances mondiales (Weltmeere und Weltmächte) 1937
Ouvrage entièrement consacré au rapport entre la domination des zones océaniques et la puissance politique et militaire des nations, Weltmeere und Weltmächte commence par recenser les travaux d'océanographie physique qui ont accru le savoir des hommes sur les mers. Ces connaissances factuelles ont débouché sur une pratique politique de maîtrise des océans. La haute mer, depuis les Grecs et les Romains est le "bien de tous les hommes" (koinon panton anthropon, disait Theophos) ou "de par sa nature ouverte à tous" (mare omnibus natura patere). Sir Thomas Barclay inaugure le débat juridique pour savoir si la mer appartient à tous ou à personne (si elle est res communis ou res nullius). En 1894, E.W. Hall dans son Treatise on International Law, rappelle que, parmi les principes indiscutables du droit international moderne, il y a celui qui interdit aux puissances de s'approprier en toute exclusivité des zones maritimes (l'idée de mare liberum formulée par Hugo Grotius en 1609). Pour Haushofer, cette vision est hypocrite: quand la Grande-Bretagne applique sa stratégie de blocus ou s'empare des câbles sous-marins de télécommunications, elle s'empare ipso facto de larges portions de territoire marin. L'idée de mer libre, défendue par les juristes anglais, a donc conduit à une domination quasi exclusive des mers du monde par la Grande-Bretagne, seule puissance capable d'utiliser efficacement l'arme du blocus. Les autres puissances sont de ce fait des laissées-pour-compte dans cette lutte pour la maîtrise des espaces marins.
Le bloc continental: Mitteleuropa, Eurasie, Japon (Der Kontinentalblock - Mitteleuropa - Eurasien - Japan) 1941
Rédigé après le pacte germano-soviétique, cet ouvrage poursuit deux objectifs: 1) jeter les bases d'une alliance germano-italo-soviéto-nippone, qui réorganiserait la masse continentale eurasienne et africaine; et 2) revendiquer pour l'Allemagne le retour de ses colonies africaines, ôtées après Versailles.
Robert Steuckers
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Nos raisons européennes contre Durban 2

Au pouvoir en Libye depuis 39 ans, Kadhafi préside aujourd'hui l’Union africaine. Il voudrait se faire appeler "roi des rois de l’Afrique". En attendant cette consécration, sa dictature pétrolière présidera la conférence mondialiste sur les droits de l’homme qui doit se tenir à Genève fin avril, mais qu'on persiste à appeler Durban-2. Et elle sera épaulée par trois champions de la démocratie : l'Iran, le Pakistan et Cuba.
Le 12 mars à Nouakchott il s'était fait le chantre de ce qu'il appelle "l’universalité de la religion musulmane":
"Le Coran démontre qu’il n’existe pas de divergences entre l’islam et Moïse ainsi que ses proches fidèles, parce qu’ils étaient des musulmans. S’ils avaient vécu du temps de Mahomet, ils auraient cru en lui, tout comme il n’existe pas de problème avec Jésus et les autres prophètes, étant tous des musulmans et Mahomet le sceau des prophètes. Si discorde il y a, elle se situe entre nous et ceux qui ont refusé de suivre Mahomet, qui est un messager des juifs, des chrétiens et de toute l’humanité".
Ce peu rassurant message reprenait aussi à son compte le projet développé en 2008 au Qatar par une conférence réunissant des "scientifiques" et des docteurs de l’islam sur le thème: "
"un calendrier musulman à l’image des chrétiens, et de remplacer l’heure du méridien de Greenwich par celle de
À l'entendre, il est du devoir de chaque musulman de propager d'abord sa religion.
Que lui importe donc en Afrique le sort des Noirs, victimes de discrimination raciale, dans son propre pays, et maintenus en esclavage dans la plupart des pays du Sahel.
En Europe, Kadhafi se félicite de la présence de millions de musulmans, et d'autre part :
"la dynamique des conversions à l’islam se poursuivra avec l’entrée de
Il aurait pu ajouter, à propos de cette pénétration dans les Balkans, dont il se réjouît à l'avance, qu'en Bulgarie, pays membre de l'Union européenne on commence à citer le cas de villages où règne un régime de conversions forcées à l'islam. Le cas le plus récent, à Ribnovo, dans la municipalité de Gurmen, fait l'objet depuis le 16 mars d'une procédure d'enquête de l’Agence pour
Mais sans aller jusqu'à Ribnovo en Bulgarie, nous pourrions mesurer aussi la marche de l'Europe occidentale.
Ainsi
On confiera bien sûr, par principe, dans les écoles d'État, celle des confessions chrétiennes aux laïcistes les plus acharnés, les plus faussement objectifs et les plus objectivement faux. En revanche on concédera, par respect, celle de l'islam aux musulmans eux-mêmes, qui vanteront sa tolérance bien connue.
Nos voisins d'Outre-Quiévrain le font. Et, plusieurs années avant nous, ils ont d'abord reconnu en 1974 un "temporel du culte musulman" dans le cadre de la loi belge de 1870. Puis ils ont institué un Exécutif des musulmans de Belgique. Cette institution fut érigée en réalité de droit public par un arrêté royal de 1996. Ce n'est que trois années pus tard, en 1999, qu'un certain ministre socialiste de l'Intérieur nommé Chevènement fit mettre à l'étude un projet de cette nature. Et ceci finira par aboutir en 2003. Faire et défaire c'est toujours travailler, et sortir des cartons un projet de ses prédécesseurs, on appelle cela une réforme.
L'administration de la place Beauvau a toujours considéré que cette "décision"-là permettrait de contrôler les mosquées de l'Hexagone. On vantait et on se félicitait à l'avance de la mise en place d'imams loyaux à la république, dévoués à ses idéaux, peut-être même à sa police. On commence déjà à déchanter.
Mais nous n'avons encore rien vu par rapport à
Cet "exécutif" est en effet passé successivement sous la coupe d'influences de plus en plus radicales. D'abord en 1996 un citoyen belge converti à la religion mahométane, M. Didier Beyens (2), le présida. Puis à partir de 1999 lui a succédé une équipe d'origine marocaine naturalisée. Enfin en 2005 des élections controversées, mais confirmées par l'administration ont fait basculer la structure sous la présidence et le contrôle, tout simplement d'un agent turc, de la "Diyanet". Cet organisme administre et encadre via 60 000 fonctionnaires publics supposés "laïcs", une étiquette tout à fait théorique désormais, les activités religieuses en Turquie. Ainsi donc le président de l'Éxécutif des musulmans de Belgique, M. Beyazgül, imam hatip diplômé dans son pays, suit lui-même, comme son administration les évolutions et les directives de ce qu'on appelle le gouvernement islamiste modéré d'Ankara dirigé par le très ferme M. Erdogan. Ceux qui croient encore
Or, selon Khadafi précédant l'Europe, l’Afrique et l’Asie :
"s’orientent peu à peu vers l’islam, sonnant ainsi la fin de certaines religions appelées à être remplacées par l’islam, quoi que disent les polythéistes et les incrédules (3)."
Le comité préparatoire de Durban II est ainsi présidé par l'incontournable déléguée de
"Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux, je vous salue avec les salutations de l’islam, que la piété de Dieu vous entoure."
À l'époque elle avait su empêcher habilement tout débat sur une résolution réclamant la fin des discriminations contre les homosexuels.
En octobre 2005, l’Unesco adoptait un texte sur la diversité culturelle.
"élargir la perspective actuelle des droits de l’homme à la diversité culturelle afin de contrer l’impérialisme culturel préconisé par les états occidentaux."
Et
Mais l’Organisation islamique, elle, entend s'en servir pour contourner toute forme d'engagement en faveur des droits de l'Homme dans les pays musulmans.
La logique de la diversité culturelle permet ainsi - d'imposer le voile, quand ce n'est par la burqah afghane- de maintenir l'apartheid sexiste - et d'instaurer
À force de concessions on encourage un Kadhafi à proclamer comme il l'a encore manifesté à Nouakchott que: "L'islam régnera sur la planète, comme Dieu l'a promis."
M. Koïchiri Matsuura, diplomate japonais qui fait office de directeur général de l’UNESCO s'est maintes fois montré complice de telles manoeuvres dialectiques des propagandistes de l'islamisme.
En 2007 l’Organisation de
"souligne qu'il importe de multiplier les contacts à tous les niveaux afin d'approfondir le dialogue et de renforcer l'entente entre des cultures, religions, convictions et civilisations différentes, accueillant avec satisfaction à cet égard
Pourquoi faut-il donc persister à supporter cette langue de bois mondialiste à la sauce hypocrite de l'islamisme ?
Or, à la suite de l'annonce par le gouvernement de Rome que l'Italie ne participerait pas à la conférence on a pu espérer, et il faut souhaiter encore, que les 26 autres pays membres de l'Union européenne s'aligne sur le plus courageux d'entre eux dans cette affaire et refusent en bloc tout compromis avec l'inacceptable. Le 16 mars une déclaration de la présidence tchèque allait dans ce sens.
Dans ce contexte on ne doit aucunement se féliciter d'un compromis proposé le 17 mars car, pour ne citer qu'un exemple le projet de résolution vaguement révisé s'inquiète encore que :
"les médias dans leurs diverses formes contribuent à l'incitation à la haine raciale ou des communautés religieuses."
On s'est bien garder de relever l'absence de prise en compte - des discriminations en raison de l'orientation sexuelle telles qu'elles existent dans tous les pays musulmans, - de la traite transsaharienne ou dans l'océan indien, telle qu'elle fonctionnent sous le contrôle d'esclavagistes musulmans, - des discriminations que subissent les femmes, telles qu'elles subsistent dans la plupart des Etats musulmans, - ni les discriminations de caste etc.
Et le compromis proposé ne protègera aucunement le christianisme persécuté par la plupart des pays islamistes, et privilégiera toujours la "lutte contre l'islamophobie".
JG Malliarakis
Notes
- 1) cf. le correspondant local de Focus News Agency
- 2) Je tiens à RECTIFIER ici et à présenter mes excuses auprès de l'intéressé dont une COQUILLE absurde m'a fait confondre l'identité avec celle du Dr Didier Beyens, converti à l'islam. À vrai dire d'ailleurs, il s'agissait de souligner le glissement d'une appartenance religieuse originellement européenne à une allégeance étrangère à l'Europe, contrairement au processus annoncé et vanté par les tenants d'un prétendu "islam à la française"
- 3) cf. Le Temps de Genève du 17 mars
Source : http://www.insolent.fr