Le mercredi 10 septembre, Charlie Kirk, figure influente des milieux trumpistes, s’est fait assassiner lors d’un meeting dans l’Utah.
Lors de la mort de Jacques Chirac en septembre 2019, Jean-Marie Le Pen avait publié sur son compte Twitter la phrase suivante : « Même mort l’ennemi a le droit au respect. ». Une partie de la population ne partage pas cette vision.
Appel au meurtre sur Telegram
Le corps était encore tiède que certains se réjouissaient déjà sur les réseaux sociaux de la mort de ce militant politique, assassiné à seulement 31 ans et laissant derrière lui une femme et deux jeunes enfants. Frontières a partagé le screen d’une conversation Telegram où les étudiants de Science Po se félicitent ouvertement de ce meurtre. D’autres disent ouvertement souhaiter faire la même chose avec des personnalités telles que Damien Rieu, Jordan Florentin ou Julien Rochedy.
Refus de minute de silence au Parlement européen
Nos lecteurs pourraient relativiser en arguant qu’il s’agit de réactions marginales. Hélas, une partie de la gauche, et même du centre, s’est jointe à ce relativisme sur la mort d’un jeune homme pour la seule raison de ses idées. Cela a débuté au Parlement européen, lorsque Sarah Knafo a demandé une minute de silence. La gauche européenne a refusé de se lever pour se joindre à l’hommage et l’a même perturbé.
Un chroniqueur de LCI justifie le meurtre
Cela s’est poursuivi sur les plateaux et dans les colonnes des journaux. Tout d’abord, sur LCI, le 10 septembre, où seulement quelques heures après ce drame Sergeï Jirnov, ancien agent du KGB reconverti en chroniqueur de pacotille, a justifié cet assassinat en le qualifiant de « réaction humaine » face à la haine que propage Donald Trump. Selon Jirnov, au fond Kirk l’a bien cherché, il n’avait qu’à ne pas être un homme blanc américain refusant que son pays devienne le paillasson du tout-venant. Ses propos ont fait réagir les autres invités. « Ce que vous dites, c’est 1984, c’est-à-dire que les victimes sont les bourreaux », a répondu Guillaume Roquette, directeur de la rédaction du Figaro Magazine. Pour les très optimistes : on attend une réaction de l’ARCOM.
Dominique de Villpepin relativise
C’est ensuite Dominique de Villepin, alias « Monsieur Qatar », ancien premier ministre de Jacques Chirac et potentiel candidat à la présidence en 2027, qui a continué de justifier ce meurtre. Le 11 septembre sur le plateau de FranceInfo, Villepin a tout mis en cause pour expliquer ce meurtre : le port d’armes, la drogue, les tensions au sein de la société américaine et, enfin, Donald Trump qui aurait selon lui une responsabilité non négligeable dans le drame qui s’est produit. Jamais l’hypothèse que ce soit l’extrême gauche n’est évoquée, alors que les premiers résultats de l’enquête montrent que l’arme était ornée de symboles antifas.
RTL et BFM dans le registre partisan
Sur son site, RTL a publié un papier sur ce meurtre. On peut y lire que « malgré des prises de position parfois très extrêmes », l’ensemble de la classe politique a dénoncé ce crime. Ce « malgré » trahit l’esprit du rédacteur qui trouve que les positions de Kirk ne méritent pas qu’on lui rende hommage ou a minima qu’on dénonce ce crime. Enfin, BFM a publié seulement quelques heures après la mort de Kirk un portrait résumant de manière partisane les idées de ce dernier. Façon plus subtile de relativiser la gravité du crime en noircissant la mémoire du défunt.
Dans cette histoire, la victime est mise au rang de coupable par une partie de la caste médiatique. Finalement, c’est la faute de Charlie Kirk s’il s’est fait tirer dessus. Selon ses détracteurs, il n’avait qu’à ne pas défendre ses idées, ne pas débattre, et accepter le climat libéral libertaire ambiant.
Kirk n’était pas un activiste violent. C’était un débatteur qui ne s’exprimait qu’avec son verbe et c’est pour cela qu’il est mort. On aurait pu attendre du camp du Bien qu’il fasse sienne cette phrase attribuée à Voltaire : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire. ». Désormais la ligne adoptée est : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites et je ne dirai rien si on vous empêche définitivement de le dire. » Certains ajouteront : et dans mon cœur je féliciterai ceux qui vous ont fait taire…
Source : Observatoire du journalisme (Ojim) - 13 septembre 2025