Alors que CNEWS condamne sur nos antennes jusqu’à la nausée chaque matin l’antisémitisme qui serait devenu systémique en France, comme dans toutes les chaînes de télévision française, rien n’est dit sur le siège et la destruction en cours de Gaza ville, crime humanitaire et violation de tout droit de guerre, acmé du génocide des Palestiniens opéré par l’entité sioniste d’Israël.
Après des mois d’alerte sur la situation humanitaire à Gaza, l’ONU a officiellement déclaré vendredi 22/8 l’état de famine dans une partie de l’enclave palestinienne ravagée par la guerre. Benyamin Netanyahou dénonce un « mensonge éhonté ». La semaine suivante, le jeudi 29 août, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a dénoncé « un catalogue sans fin d’horreurs » à Gaza, où la Défense civile a fait état d’au moins 40 personnes tuées par l’armée israélienne depuis l’aube.
« Gaza est jonchée de décombres, jonchée de corps, et jonchée d’exemples de ce qui pourrait constituer de graves violations du droit international », a déclaré le chef de l’ONU, près de 700 jours après le début de la guerre, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023.
Dans le territoire palestinien assiégé, dévasté et en proie à la famine selon l’ONU, l’exode des habitants du nord, où l’armée israélienne intensifie son offensive, se poursuit.
Des dizaines d’entre eux se dirigeaient vers le sud sur la route côtière, sur des charrettes tirées par des ânes, des véhicules endommagés surchargés de sacs, ou même à pied, a constaté un photographe de l’AFP près de Nousseirat (centre).
Pour beaucoup, c’est un énième déplacement, les Nations unies estimant que la quasi-totalité des plus de deux millions de Gazaouis a déjà dû quitter son logement au moins une fois en près de deux ans, en raison des combats et bombardements.
Malgré des pressions grandissantes, tant à l’international qu’au sein de la société israélienne, pour mettre un terme à la guerre, l’armée a déclaré jeudi que ses soldats « poursuivraient leurs opérations » dans tout le territoire.
Elle a précisé opérer à Khan Younès (sud) et dans le nord.
Où aller ?
Interrogée, l’armée a, comme elle le fait d’habitude, dit ne pas être en mesure de commenter sans coordonnées précises des évènements rapportés.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP par exemple d’où nous tenons ces informations n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.
« Des quadricoptères ont survolé nos têtes de 01h00 à 08h00. Il y a eu des explosions toute la nuit » , a témoigné auprès de l’AFP Aya Daher, depuis la ville de Gaza, affirmant avoir été blessée avec son mari et un fils.
« Où pouvons nous aller ? », interroge cette mère de famille, le bras en écharpe, assise devant un hôpital où elle espère pouvoir se réfugier avec ses enfants.
Les autorités israéliennes assurent avoir pris des mesures pour faciliter « le passage en toute sécurité des habitants vers le sud pour leur protection ».
L’armée a affirmé mercredi que l’évacuation de Gaza-ville était « inévitable » , au vu de la décision prise par Israël de prendre le contrôle de cette localité, la plus grande du territoire, considérée comme un des derniers bastions du Hamas.
Mais de nombreux acteurs humanitaires jugent ce projet irréaliste et dangereux. L’ONU estime à près d’un million de personnes la population actuelle du gouvernorat qui comprend Gaza-ville et ses environs.
Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, une figure d’extrême droite, a de son côté appelé jeudi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à lancer l’annexion de la bande de Gaza si le Hamas continuait de refuser de déposer les armes.
Le mouvement islamiste a fustigé « un soutien ouvert à la politique de déplacement forcé et de nettoyage ethnique » du peuple palestinien.
Point de rupture
A l’issue d’une visite sur place, la directrice du Programme alimentaire mondial (PAM), Cindy McCain, a déclaré que la bande de Gaza était arrivée à un « point de rupture. »
Après avoir bloqué en mars toute aide humanitaire, Israël y a réautorisé progressivement son entrée depuis mai, mais à une échelle jugée largement insuffisante par l’ONU et les ONG.
Des experts des droits humains de l’ONU ont pour leur part fait état jeudi d’informations sur des « disparitions forcées » de plusieurs personnes, dont un enfant, sur des sites de distribution d’aide à Rafah (sud).
La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par Israël et les Etats-Unis, qui gère ces sites, a objecté qu’il n’y avait « aucune preuve de disparitions forcées » dans ses centres.
L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP reposant sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 restent retenues dans la bande de Gaza dont au moins 27 sont mortes selon l’armée.
L’offensive de représailles israélienne a fait au moins 62.966 morts dans ce territoire palestinien, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l’ONU.
La Turquie ferme ses ports et son espace aérien aux navires et avions israéliens
« Aucun autre pays que le nôtre n’a totalement interrompu ses échanges commerciaux avec Israël » , s’est félicité, vendredi, le chef de la diplomatie turque lors d’une session extraordinaire consacrée à la guerre dans la bande de Gaza.
Le ministre des Affaires étrangères turc, Hakan Fidan, à Jeddah (Arabie Saoudite), le 25 aout 2025.
Après la suspension de ses relations commerciales avec Israël depuis le printemps 2024, la Turquie a annoncé, vendredi 29 août, avoir fermé ses ports et son espace aérien aux navires et aux avions militaires et officiels de l’Etat hébreu, a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Hakan Fidan, devant le Parlement . (notons que les vols directs entre les deux pays avaient déjà été suspendus).
« Aucun autre pays que le nôtre n’a totalement interrompu ses échanges commerciaux avec Israël » , s’est félicité le chef de la diplomatie turque lors d’une session extraordinaire consacrée à la guerre dans la bande de Gaza. La grande entreprise israélienne de transport maritime ZIM avait souligné lundi avoir reçu un avis des autorités portuaires turques l’informant que « les navires détenus, gérés ou exploités par une entité liée à Israël ne seront plus autorisés à accoster dans les ports turcs ».
Michel LHOMME – METAINFOS - 30 août 2025