Catégorie : Traditions
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Juste après la fête des feux de la saint Jean, il était de tradition d’aller cueillir, sans outils tranchants, des herbes spécifiques, que l’on nomme pour l’occasion « herbes de la saint Jean ». Il semblerait également qu’une pratique similaire existe ailleurs en Europe, encore une preuve de l’existence d’un héritage païen européen commun. Cette tradition est encore maintenue dans certains villages grâce à des associations soucieuses de pérenniser l’héritage ancestral.

On a dénombré pas moins de 27 herbes de la saint Jean ! Les plus utilisées en pays catalan sont au nombre de quatre. Le « mort i viu », ou orpin qui a la propriété curieuse de fleurir toute l’année s’il a été coupé à la saint Jean. L’immortelle ou herbe de saint Pierre. Le mille-pertuis ou la verveine, les deux correspondent à la tradition des herbes de la saint Jean. Les feuilles de noyer.

Ces plantes sont soit tressées en forme de croix, avec l’immortelle qui forme les quatre branches de la croix et le mille-pertuis qui prend place au bout des branches, soit montées en bouquets, ou en couronnes. La croix revêt de nos jours un caractère uniquement chrétien, or nous pouvons également l’interpréter d’un point de vue païen. En effet, cette dernière placée dans un cercle nous rappellera la roue solaire, quatre branches pour quatre saisons, mais également le croisement de l’horizontal et du vertical. La verticalité symbolise dans ce cas l’élévation spirituelle. L’axe horizontal symbolise le rayonnement de cette élévation. Les herbes ainsi assemblées sont accrochées au fronton des portes des maisons. Elles portent bonheur à ceux qui en franchissent le seuil.

On appelle généralement le bouquet des herbes de la saint Jean un « ramallet » en catalan, on le garde toute l’année, jusqu’à la nouvelle célébration du solstice d’été, ou il est jeté dans le bûcher, en même temps qu’une pensée envers un être cher, vivant ou disparu, occupe notre esprit lors de ce petit rituel qui est également censé porter bonheur. Les propriétés de ces herbes sont également curatives, notamment pour les brûlures et les plaies.

Certains parlent même que lors de la confection du bouquet de la saint Jean, il était de coutume de remplacer l’ancien bouquet par un nouveau et de le laisser macérer dans de l’huile d’olive déjà consacrée comme préparation médicinale afin de soigner les maladies de la peau ou les plaies, aussi bien des hommes que des animaux. D’autres traditions et d’autres légendes existent autour du solstice d’été en pays catalan, mais nous ne pouvons pas toutes les citer ici !

Llorenç Perrié Albanell

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