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Gabriel Ferriol

 

Ficher les citoyens pour identifier les dissidents est devenu une activité industrielle en Occident (sur le modèle chinois), sous le prétexte (à la chinoise) d'éviter les interférences étrangères dans le débat démocratique. Dans ce cadre, que nous évoquions hier, les pays occidentaux se sont dotés d'une force de propagande active sur Internet. Cette militarisation de l'information commence par la mise sous surveillance de tous. En France, cette opération est confiée à l'agence Viginum, placée auprès du SGDSN. Nous vous détaillons aujourd'hui les plate-formes Internet sur lesquelles Viginum collecte les données qui concerne votre vie privée... même si elles n'ont rien à voir avec la Russie...

 

Beaucoup de Français encore confiants dans leurs pouvoirs publics pensent que le fichage généralisé des citoyens relève de la science-fiction ou de la crainte complotiste (ancrer cette conviction dans les consciences est d’ailleurs l’une des missions de la contre-propagande officielle que nous évoquions hier). Pourtant, sa mise en œuvre a fait l’objet de mesures officielles, publiques, et d’ailleurs critiquées vertement par la CNIL, durant l’hiver dernier.

Ces mesures ont été prises dans le cadre de la déclinaison des RRM fédérées par le Canada à la demande du G7. Officiellement, il s’agit de « monitorer » les processus électoraux pour éviter les ingérences russes. Sous ce motif louable, de l’aveu même de la CNIL, le gouvernement espionne tous les citoyens indistinctement et collecte sur eux des données qui n’ont absolument aucun rapport avec la politique ni avec une quelconque intervention russe.

 

L’agence VIGINUM vous surveille

Comme nous l’évoquions hier, le fichage généralisé des citoyens sur Internet est confié en France à l’agence Viginum, dont la direction est confiée à un ingénieur Telecom passé par l’ENA puis par la Cour des Comptes, Gabriel Ferriol.

Cette agence est née du décret du 13 juillet 2021 qui fonde un « service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères » rattaché au secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale. On notera que ce décret est paru le lendemain de l’annonce de la discrimination contre les résistants au vaccin. On ne pouvait mieux illustrer l’unité d’intention entre la lutte contre l’influence russe et la mise en scène du COVID dans le « narratif » occidental.

Les missions de ce service sont exposées de façon large par le décret, dans son article 3. On retiendra en particulier que Viginum doit détecter sur Internet les activités « de nature à altérer l’information des citoyens pendant les périodes électorales », mais aussi « assister le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale dans sa mission d’animation et de coordination des travaux interministériels en matière de protection contre ces opérations » (une mission large et opaque sur laquelle nous reviendrons dans de prochains articles), sans oublier de « contribuer aux travaux européens et internationaux et assurer la liaison opérationnelle et technique avec ses homologues étrangers ».

Bref, Viginum est le bras armé de la contre-propagande gouvernementale sur Internet, et sa mission première est de débusquer les agents pro-russes que l’on peut croiser un peu partout dans cette jungle.

 

Comment Viginum procède pour vous ficher

Pour lutter contre les interférences russes, Viginum a une méthode irremplaçable : collecter toutes les données personnelles possibles existant sur les plus grandes plate-formes Internet. Pour comprendre la méthode, il suffit de lire la délibération extrêmement détaillée de la CNIL concernant l’agence :

Le dispositif considéré se décomposera en plusieurs phases. Tout d’abord, une phase de veille et de détection doit permettre de suivre les informations pertinentes sur des thématiques d’actualité afin d’identifier les acteurs ou les évènements ayant un intérêt au regard des missions du service « Viginum ». A ce stade du traitement, le service « Viginum » s’attache à détecter un soupçon relatif à « la diffusion d’allégations ou imputations de faits manifestement inexactes ou trompeuses » avant d’initier l’opération de collecte. Cette phase conduira à la rédaction de fiches dites de « traçabilité » qui détermineront les éléments techniques (mots-clés, éléments sémantiques comme des mots-dièses, éléments chiffrés, rapprochement entre des profils ou groupe de profils d’intérêts, etc.) qui permettront, après une validation humaine, d’orienter l’opération de collecte par la sélection des contenus nécessaires à la mission de caractérisation. La collecte des données à caractère personnel est alors activée sur l’ensemble des plateformes identifiées comme pertinentes, notamment par des techniques d’extraction du contenu de sites, via des scripts ou des programmes automatisés (« webscraping ») ou l’utilisation d’interfaces de mise à disposition des données fournies par les plateformes (ou API, pour « Application Programing Interface »), durant une période initiale de sept jours.

Je recommande à chacun de bien prendre le temps de lire la description donnée par la CNIL.

Premier point : VIGINUM doit identifier « la diffusion d’allégations ou imputations de faits manifestement inexactes et trompeuses ». Un simple soupçon suffit.

On voit comment on passe ici de la traque anti-russe à la traque anti-dissident en général (par nature soupçonné d’être un agent russe). Vous écrivez que Brigitte Macron pourrait être un homme ? Que le vaccin Pfizer pourrait être nocif ? Que le Président a placé sa commission Rothschild sur un compte off-shore ? Que Mc Kinsey a corrompu l’Etat ? et bim : vous déclenchez une collecte de données sur Internet.

Deuxième point : cette collecte de données ne concerne pas que vous, mais l’ensemble des personnes avec qui vous êtes en contact…

Il s’agit ici de vérifier si vous avez un lien avec la Russie. Donc de fouiller dans ses amitiés, au cas où Vladimir Poutine serait l’un de vos amis Facebook.

 

Sur quelles plate-formes Viginum vous fiche ?

Nous avons indiqué en incipit de ce papier la liste exhaustive des sites sur lesquels Viginum exerce ses talents. On y retrouve ceux que l’on connaissait, véritables réserves de chasse anti-résistants pour les services secrets : Facebook, Twitter, Youtube, Google search, Linkedin, et quelques autres. On notera que Bing sert également à faire de la collecte de données.

Ce qui n’est pas encore clair, c’est la capacité qu’a ou non Viginum d’établir un lien entre une adresse Internet protocol identifiée sur Google Search et l’identité de son propriétaire. Concrètement, lorsque vous tapez « Brigitte Macron homme » sur Google ou sur Bing, Viginum est-elle capable de savoir que l’ordinateur qui fait cette recherche est votre propriété ou pas ?

Nous ne le savons pas clairement, mais nous aimerions le savoir.

En tout état de cause, retrouvez mes conseils pour échapper à cette surveillance.

 

Pourquoi Viginum sait tout de vous

Les seules explications données ici montrent comment la lutte anti-russe est le prétexte à un immense fichage de tous les résistants sur la base d’un simple soupçon, que l’on peut assimiler à un délit d’opinion. Mais la lecture de la délibération de la CNIL en dit long sur les errances du système policier mis en place par Macron en même temps que le passe vaccinal :

En premier lieu, la Commission relève que le traitement envisagé soulève des difficultés particulières en termes de proportionnalité.
Tout d’abord, il implique une collecte automatisée de données publiées sur diverses plateformes (notamment les réseaux sociaux), en très grande quantité et susceptible d’intervenir à tout moment. Ces informations sont susceptibles de révéler des informations sur un nombre important d’aspects de la vie privée des personnes concernées, y compris des informations sensibles, telles que les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques ainsi que l’état de santé ou l’orientation sexuelle, alors que de telles données bénéficient d’une protection particulière. Ainsi, le traitement envisagé conduit une autorité publique à collecter des données relatives à l’activité de personnes sur les plateformes en ligne où elles sont inscrites, disposant ainsi, potentiellement, d’une information particulièrement riche et précise sur elles, indépendamment de toute enquête pénale ou procédure judiciaire et en dehors du cadre prévu pour les techniques de renseignement.
Par ailleurs, la collecte automatisée d’un grand nombre de données à partir des plateformes concernées, selon certains paramètres déterminés par avance (au sein des fiches dites de « traçabilité »), implique la collecte et le traitement de données non pertinentes au regard des finalités poursuivies.

Là encore, je recommande à chacun de lire attentivement ces attendus de la CNIL qui décrivent à merveille le fonctionnement d’un système totalitaire à l’ère numérique.

Notez en particulier cette phrase : « Ces informations sont susceptibles de révéler des informations sur un nombre important d’aspects de la vie privée des personnes concernées, y compris des informations sensibles, telles que les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques ainsi que l’état de santé ou l’orientation sexuelle ». Concrètement, si vous avez écrit que Macron est un pervers psychopathe dans un commentaire sur Facebook, Viginum va « scraper » tous vos contenus publiés sur les plate-formes en question, potentiellement sous votre nom et sous divers pseudonymes (grâce à l’utilisation de votre adresse IP) et va méthodiquement reprendre toutes les informations que vous y avez laissées, parfois à votre corps défendant.

Que d’informations pour pouvoir vous faire chanter, le moment venu, ou vous mettre sous contrôle !

Notez aussi cette autre citation : « la collecte automatisée d’un grand nombre de données à partir des plateformes concernées, selon certains paramètres déterminés par avance (au sein des fiches dites de « traçabilité »), implique la collecte et le traitement de données non pertinentes au regard des finalités poursuivies ».

Quelle façon élégante de dire que Viginum ne collecte pas que les données « politiques », mais aussi toutes les autres, manifestement pour ficher la résistance bien au-delà de la seule question russe.

 

L’entrée dans le monde de Big Brother

Dans la pratique, Viginum est bien l’agence Big Brother en France, celle qui récupère les données Internet que vous laissez traîner et qui les transforme en dossier de surveillance particulièrement actif.

Comme le souligne la CNIL, cette surveillance prend prétexte de la lutte contre l’influence russe pour surveiller les résistants et fouiller leur vie privée. Les données qu’elle collecte font l’objet d’une utilisation très incertaine.

Là encore, la CNIL est implacable : « certaines données à caractère personnel, présentes dans les notes d’analyse précédemment évoquées, seront adressées à de multiples services étatiques et administrations ainsi qu’à des homologues étrangers (…) ». Autrement dit, les collectes de données permettent des « notes d’analyse » qui sont autant de dossiers policiers constitués sur les dissidents, transmis à la police française ou autre…

On nage en pleine traque totalitaire. Et ce n’est pas demain. C’est aujourd’hui.

 

Comment échapper à la surveillance numérique de Macron et de sa police ?

Depuis un décret du 9 décembre 2021, l'agence de renseignement VIGINUM est autorisée à collecter vos données personnelles sur les grands réseaux sociaux et sur les navigateurs (Google et Bing) pour ficher vos opinions et vos orientations sexuelles (entre autres). Ce mécanisme vise particulièrement les résistants à la macronie. Je vous donne ici quelques conseils pratiques pour compliquer fortement le travail de cette police politique dirigée par l'énarque Gabriel Ferriol.

Comme vous le savez, l’agence VIGINUM créée parle décret du 13 juillet 2021 est autorisée, depuis un décret du 9 décembre 2021, à collecter vos données personnelles sur les réseaux sociaux et les grands sites Internet.

Je vous donne aujourd’hui quelques conseils pratiques pour compliquer cette surveillance.

 

Le VPN : une option utile mais pas suffisante

Un VPN est un Virtual Private Network, c’est-à-dire un réseau privé virtuel. Dans la pratique, il vous permet de naviguer derrière une sorte de paravent qui rend plus difficile l’identification de votre ordinateur.

Souvenez-vous que chaque ordinateur est marqué d’un code (le code IP pour Internet Protocol) qui permet de tracer un lien entre une recherche sur Internet et l’ordinateur qui fait la recherche. Les services de renseignement sont d’une manière générale capable d’identifier le propriétaire d’un ordinateur qui fait une recherche sur Google ou sur Bing.

Le VPN permet de brouiller partiellement les pistes, sous la réserve que le fournisseur de VPN ne transmette pas à la police les coordonnées de l’ordinateur utilisateur. Autant dire que les VPN proposés par Google sont par principe vérolés et ne vous protègent pas de grand-chose.

Sur ce sujet technique, prenez le temps de vous renseigner largement (la fiche Wikipedia est bien faite). Mais retenez un point : la protection apportée par un VPN, même cryptée, est toujours partielle…

Le VPN peut donc être utilisé en complément d’autres techniques.

 

Privilégiez les sites et réseaux (moins) surveillés

D’une manière générale, évitez de laisser des informations confidentielles apparaître sur les sites ouvertement surveillés par Viginum (ils sont listés ici). Retenez que toute recherche sur Google, tout message sur Facebook, sur Twitter, sur Instagram, sur Tiktok, sur Linkedin, sur Snapchat, est susceptible d’être collecté et transformé en « note d’analyse », c’est-à-dire en dossier policier.

Utilisez d’autres biais pour vous exprimer : Telegram, Signal, sont de bons compromis, surtout si vous actionnez les fonctions d’effacement automatique des messages ou de conversation secrète.

Le mythe circule, selon lequel Signal serait « impénétrable ». On rappellera que la start-up israélienne Cellbrite semble en être venue à bout.

 

Dispersez-vous sur le Net

Pour cette raison, je recommande systématiquement de compliquer la tâche des services en menant des camouflages sur deux fronts.

Premièrement, ne concentrez pas votre activité sur un seul canal, mais multipliez vos dispositifs, au besoin en commençant une conversation sur WhatsApp, pour la continuer sur Telegram et pour la finir sur Signal.

Deuxièmement, inventez-vous plusieurs identités numériques, agissez sous différents pseudonymes, et soyez le plus discret possible sur ce que vous voulez soustraire au contrôle de la police.

Vous pouvez agir sur Telegram avec un pseudonyme, et sur les autres réseaux avec d’autres pseudonymes. Là encore, la technique n’est pas infaillible, mais elle sème le doute et complique le travail de collecte des données.

 

La technique Zorro : créez-vous un double clean !

Si vous voulez raffiner le petit jeu, rien ne vous empêche d’ajouter du piment à la situation en vous créant un double présentable selon la méthode Zorro.

Sous votre nom, ne signez que des contributions tout à fait présentables qui endormiront l’attention. Sous des pseudonymes, dispersés sur différents réseaux qui ne donnent pas lieu à une collecte systématique de données personnelles, vivez votre vie de résistant…

Ce n’est après tout que l’utilisation de la technique officielle, qui explique que vous êtes surveillé par un Etat qui vous protège. Enfermez le système dans son propre jeu !

 

Multipliez vos outils de connexion

Pour aller encore plus loin, dispersez-vous matériellement ! travaillez avec plusieurs ordinateurs, changez de lieux de connexion (sous VPN chaque fois) pour opérer. Rien n’exclut que vous utilisiez un ordinateur tantôt chez vous, tantôt dans le lobby d’un hôtel ou d’une gare, tantôt en point d’accès sans fil mobile, en ayant pris soin de supprimer le maximum de trackers installés sur ce téléphone, puis que vous changiez d’ordinateur, en dispersant au maximum votre activité.

Utilisez le point d’accès sans fil de votre épouse ou de votre époux, ou de votre voisin, à l’occasion…

Vérifiez que votre contrat d’abonnement téléphonique ne prévoit pas la fourniture d’une deuxième ligne à petits prix, qui sera là encore l’occasion de compliquer la surveillance dont vous êtes l’objet.

 

Limitez les informations sur les Clouds et les disques durs

Autre conseil essentiel : évitez de stocker vos données les plus sensibles dans des lieux accessibles aux services, comme les Clouds ou sur votre disque dur. Dotez-vous de disques externes, et évitez de les brancher lorsque vous êtes connectés à Internet.

Il s’agit de véritables passoires.

 

Rien n’est jamais infaillible

Dans tous les cas, souvenez-vous que, à ce stade, les données impossibles à « aspirer » par l’intelligence artificielle sont les données « physiques ».

Deux conseils ici.

D’abord, écrivez sur du papier plutôt que sur Internet pour échapper plus facilement à la surveillance.

Ensuite, stockez le maximum de données dans votre cerveau plutôt que sur votre ordinateur ou votre téléphone. C’est encore là qu’elles sont le plus à l’abri.

http://www.sgdsn.gouv.fr/le-sgdsn/fonctionnement/le-service-de-vigilance-et-de-protection-contre-les-ingerences-numeriques-etrangeres-viginum/

 

Eric Verhaeghe - 9 août 2022

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