Catégorie : Crise financière

4.589 milliards d’euros…

 C’est le montant faramineux des aides d’Etat, publié le 1er décembre par la Commission Européenne, à l’ensemble du secteur financier en Europe, depuis l’automne 2008, sans compter les dizaines de milliards accordés à l’Irlande !

 

En avez-vous entendu parler ?  A la télé, à la radio, sur le net, dans votre quotidien ? Un homme politique de premier plan s’en est-il ému ?  Le dernier G.8 en a-t-il discuté lors de sa récente réunion ? A vrai dire, à l’approche de la trêve des confiseurs, le peuple a été plus préoccupé par les rigueurs hivernales et les monstrueux embouteillages aux abords des capitales, pour que nos gouvernants n’accablent pas plus nos concitoyens avec nouvelles peu encourageantes.

 

Pour sa part, la Commission européenne a également décidé de prolonger jusqu’à fin 2011 le cadre temporaire des aides d’Etat mis en place fin 2008, de manière à assurer une transition vers la suppression des mesures de crise pour soutenir l’économie flageolante…Autant savoir.

 

Parce que la Banque Centrale Européenne, elle, a réclamé une augmentation de son capital qui passera de 5,76 milliards € à 10,75 milliards € …à fin 2012, alors que ses engagements s’élèvent à quelques 1.500 milliards €, par le fait de rachats massifs des obligations pourries que lui ont rétrocédés les organismes bancaires européens et les Etats, alors que ce n’est pas son rôle.

 

Après quelques déclarations lénifiantes des analystes financiers aux ordres qui nous avaient annoncé la fin de la Crise depuis quelques mois, il semblerait à l’aube de l’An Nouveau que le ton soit moins encourageant. Rien ne permet d’affirmer que 2011 soit d’un meilleur cru économique, financier ou social, que celui que nous avons dégusté en 2010.

 

Parmi les différents indicateurs, il en est un qui anticipe de quelques mois l’activité des échanges commerciaux dans le monde et c’est le Baltic Dry Index (B.D.I), une sorte de thermomètre concernant l’affrètement des navires chargeant des cargaisons hors pétrole et gaz liquéfiés. Il permet une analyse  journalière des flux mondiaux des marchandises par voie maritime sur les 6 prochains mois. Au 4ème trimestre 2007, il était à un niveau de 10.000 points, puis au 4ème  trimestre  de 2008 il chutait à 2000 points pour remonter à 4000 points fin 2009 ; en ce dernier jour de 2010 il est à 1.773 points ! C’est dire que les beaux jours de l’industrie ou de l’agriculture mondiale ne sont pas pour tout de suite. La reprise se fera un peu attendre : 10 ans ?

 

Les prophètes du mondialisme à tous les étages se gardent bien de nous mettre en garde contre les tempêtes qui vont ravager notre continent parce qu’ils sont intimement liés au capitalisme cosmopolite dont les pratiques n’ont pas varié d’un iota ces deux dernières années : ils persistent dans leurs errements plus proches d’un jeu de casino que de la gestion en bon père de famille. Ces véritables banksters ont aussi infecté le secteur des assurances et c’est un secret de polichinelle que d’affirmer que les prochaines victimes seront les souscripteurs de contrats d’assurance vie, de plans de retraites ou de plans d’épargne à long terme, parce que les compagnies ne pourront plus honorer leurs engagements quand la majorité des travailleurs nés après guerre (Baby-boom)  atteindront l’âge de 65 ans -entre 2011 et 2015- et devraient alors pouvoir bénéficier de ces compléments d’allocations, dont les contrats prévoyaient souvent des rendements supérieurs à l’inflation et aussi d’une participation bénéficiaire. Là encore, les charlatans aux postes de commandes n’ont pas encore trouvé de solutions pour satisfaire tout le monde : premiers arrivés à terme des contrats, premiers servis ! Mais il n’y en aura pas pour tout le monde, çà c’est certain.  Que cela ne vous empêche pas de digérer votre réveillon…

 

Par Pieter Kerstens

 

http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2010/12/31/4-589-milliards-d-euros.html

 

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