Catégorie : Chroniques, par Pierre Vial
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{xtypo_dropcap}R{/xtypo_dropcap}egroupant quelques dizaines de personnages qui sont pour les uns des paumés, voire des cas psychiatriques, pour les autres des gens douteux, les groupuscules néo-nazis sont truffés de flics et d’agents provocateurs. Si ces groupes n’existaient pas, le Système les inventerait car ils lui sont très précieux.

 

Très précieux pour agiter l’épouvantail d’un cadavre. Car le nazisme en tant que tel est mort en 1945. Mais il sert toujours, pour fabriquer des amalgames commodes : quand naît un phénomène perçu par le Système comme dangereux pour lui, on sort du magasin des accessoires la défroque du néo-nazi. On sait qu’au temps du bloc soviétique, c’était une spécialité de la STASI - cette police politique de l’Allemagne de l’est qui comprenait nombre… d’anciens nazis reconvertis. Ce fut le cas, aussi, en France, quand apparut le poujadisme, puis l’OAS. Aujourd’hui, la cible de la manipulation néo-nazie est évidemment Jean-Marie Le Pen. Parce que Le Pen, avec les six millions de voix portées sur son nom à l’élection présidentielle, représente une force populaire alternative au Système. Il faut donc - et je pèse le mot - le tuer. Le tuer moralement (en attendant mieux ? Comme aux Pays-Bas ?). Quelle arme plus efficace, en matière de diabolisation, que le néo-nazisme ?

 

Le néo-nazisme doit donc être dénoncé pour ce qu’il est : l’outil pervers des manipulations du Système.

Mais il faut aussi dénoncer une autre aberration. En effet les néo-nazis osent se référer à l’Europe. Or le nazisme était anti-européen puisqu’il était pangermaniste et qu’il a contribué fortement à paralyser l’idée européenne pour toute une génération, en entretenant l’antagonisme franco-allemand issu de 1870 et de 1914-1918 (on ne comprend rien à la mentalité d’Hitler si on ne se souvient pas qu’il était un ancien combattant de 14-18…). A sa façon, le néo-nazisme est, entre autres choses, une façon de déformer la réalité historique de ce que fut le nazisme, expression d’un nationalisme allemand exacerbé, qui a fait autant de mal à l’idéal européen qu’un nationalisme français lui aussi exacerbé.
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