L'agence européenne de l'asile a annoncé mardi le doublement de ses opérations en 2020, en particulier pour renforcer sa présence en Grèce, à Chypre et à Malte, où l'afflux de migrants a explosé en 2019. Le bureau européen d'appui en matière d'asile (EASO) «va voir ses déploiements opérationnels doubler en 2020» pour atteindre 2.000 personnes sur le terrain, fruit d'un accord signé en décembre avec ces pays ainsi que l'Italie, a souligné l'agence dans un communiqué.

«Chypre, la Grèce et Malte verront un doublement du personnel EASO tandis que les déploiements en Italie seront réduits à la lumière des changements de besoins de la part des autorités» de ce pays où, à l'inverse, les arrivées par la Méditerranée ont été divisées par deux entre 2018 et 2019. Très loin des flux migratoires au plus fort de la crise en 2015, 110.669 migrants et réfugiés ont rallié l'Europe après avoir traversé la mer en 2019 selon les chiffres publiés par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) de l'ONU. Soit dix fois moins que le million de personnes arrivées en 2015.

L'an dernier, la Grèce a accueilli 62.445 de ces exilés, contre 32.742 l'année précédente. Le petit État insulaire de Malte a vu débarquer 3.405 personnes (deux fois plus que les 1.445 de 2018) tandis que 7.647 migrants sont arrivés à Chypre (4.307 en 2018).

Avec quelque 550 agents en Grèce, EASO prévoit donc «trois fois plus d'assistants sociaux» et une aide plus ciblée «pour aider à la réception dans les hot-spots» comme celui de Lesbos, où plus de 37.000 personnes s'entassent dans des conditions souvent indignes. A Chypre, les 120 personnels européens auront surtout pour mission d'aider les autorités à enregistrer et traiter les demandes d'asile.

La réduction du soutien européen en Italie s'explique par la chute des arrivées dans ce pays (11.471 en 2019, 23.370 en 2018, 181.000 en 2016) qui avait un temps fermé ses ports aux bateaux secourant les migrants en mer en 2019. Cette route de Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie «reste le corridor le plus meurtrier», a encore précisé l'OIM, qui a recensé 1.283 décès connus en Méditerranée (centrale, orientale et occidentale) l'an dernier, contre près de 2.300 l'année précédente. «Comme pour Malte, EASO restera fortement impliqué dans (le processus de) débarquement ad hoc» des bateaux portant secours aux migrants sur cette route, a ajouté le bureau européen.

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