Pascal Junod

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Pascal Junod
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Fonction
Président
Association des amis de Robert Brasillach (d)
depuis
Pierre Favre (d)
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Pascal Junod, né le à Genève, est un homme politique et avocat suisse.

Biographie[modifier | modifier le code]

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Avocat de profession, il est associé avec Olivier Wyssa[1].

En , il est l'avocat, avec Pierre Schifferli, de l'ancien communiste Roger Garaudy lors d'un de ses procès[2],[3].

Depuis 2016, il est le défenseur de l'essayiste d’extrême droite Alain Soral en Suisse[4]. En 2020, il défend Dieudonné après le dépôt de plainte de la coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme pour diffamation pour discrimination raciale et injure en lien avec les propos tenus en Suisse lors de son spectacle "En Vérité"[5]. En 2023, il défend aussi un négationniste condamné pour nier les crimes des nazis devant le Tribunal fédéral[6].

Il héberge l'adresse en Suisse de Damien Viguier l'avocat de Alain Soral en France ainsi que l'association les Amis genevois de la tolérance, association supporter de l'essayiste[7],[8].

Activités associatives et culturelles[modifier | modifier le code]

Pascal Junod, lors de ses études de droit à l'Université de Genève, est membre du Nouvel ordre social, un mouvement de tendance nationaliste-révolutionnaire, et proche du Cercle Culture et Liberté, animé par Daniel Cologne et Georges Gondinet. Le , alors qu'il a seulement 19 ans, il participe, avec quatre autres représentants du NOS, à une émission hebdomadaire de la RTS, « L’antenne est à vous », qui avait accordé 15 minutes au mouvement[9]. En 1979, il fonde le groupe Forces Nouvelles[10].

Cercle Thulé[modifier | modifier le code]

En 1983, il fonde le Cercle Thulé, dont l'objectif est de diffuser les travaux du GRECE (« Nouvelle Droite ») en Suisse romande. Junod devient le correspondant pour la Suisse de la revue Nouvelle École[11]. Le Cercle Thulé organise en et 1988 la célébration de la Lugnasad (fête du dieu Lug) dans le petit village de Vaulion. Plusieurs centaines de militants, venus de plusieurs pays d'Europe, y participent[12].

Le Cercle Thulé organise en 1998 un colloque consacré au philosophe et métaphysicien italien Julius Evola, intitulé « Julius Evola 1898-1998 : éveil, destin et expériences de terres spirituelles ». Parmi les participants, on dénombre Claudio Mutti, Christophe Levalois, Jean-Marc Vivenza, David Gattegno et Jean-Paul Lippi[13].

L'association étudiante du Cercle Proudhon[modifier | modifier le code]

En 1984, il crée à l'Université de Genève une association d'étudiants, le Cercle Proudhon[14]. Début 1985, le Cercle Proudhon organise à Genève un meeting sur Le Droit à l’identité: les orateurs sont J-G. Malliarakis, Guillaume Faye, Alain de Benoist, Pierre Vial, Robert Steuckers, l’Italien Marco Tarchi, l’Anglais Michael Walcker, l’Allemand Pierre Krebs[15]. En , il organise une conférence-débat opposant Alain de Benoist et Jean Ziegler[11],[16],[17].

Le Cercle Proudhon restera actif : il invitera notamment Pierre Vial et Roger Garaudy, auteur négationniste, en 1999[3], Dominique Venner en 2001, Gabriele Adinolfi en 2014[18],[19] et Georges Feltin-Tracol (Réfléchir & Agir) en 2019[20],[21].

Librairie Excalibur[modifier | modifier le code]

À partir de 1983, il commence à faire paraître un catalogue de vente de livres par correspondance, sous le nom de Thulé - Centre national de la pensée européenne (plusieurs catalogues sont publiés par année). En , il inaugure la Librairie Excalibur à Genève[12], ouverte uniquement le samedi. À la suite d'une campagne de pression, notamment sur la régie immobilière, organisée par la Conseillère d'État Martine Brunschwig Graf, la librairie devra fermer une année plus tard[10].

Club de la Grammaire[modifier | modifier le code]

Il anime aussi un Club de la Grammaire, dont l'objectif officiel est « la défense de la langue française »[22]. Le club organise des séminaires consacrés à des auteurs littéraires tels Arthur Koestler, Henri Vincenot ou Pierre Gripari, et invite aussi des personnalités connues de la Droite radicale, telles que Pierre Vial, Robert Steuckers ou le chanteur identitaire Docteur Merlin[23].

Amitiés Robert Brasillach[modifier | modifier le code]

En 1992[24], il est élu président de l’Association des amis de Robert Brasillach[25], écrivain antisémite et collaborationniste (condamné et fusillé en 1945). L'Association a été fondée en 1948 à Genève. Elle édite, depuis 1950, les Cahiers des amis de Robert Brasillach (CARB).

Parcours politique[modifier | modifier le code]

ASIN[modifier | modifier le code]

En 2007, il est président de la section genevoise de l'Action pour une Suisse indépendante et neutre et président de l’Alliance des citoyens contribuables. La même année, il est élu membre assesseur de la Commission cantonale de recours de la police des étrangers par le Grand Conseil, sur présentation du Mouvement citoyens genevois — nomination dénoncée par l'association des juristes progressistes[26].

Passage à l'UDC[modifier | modifier le code]

Membre de la section genevoise de l'Union démocratique du centre, il se présente aux élections fédérales en 1999 pour le Conseil national, sans succès[27].

À la suite d'un article publié en par le journal Blick, qui qualifie ses activités culturelles d'« engagement extrémiste », le secrétaire général de l’UDC, Martin Baltisser, et son président Ueli Maurer, exigent sa démission[28]. La section genevoise refuse dans un premier temps d’obtempérer mais, devant la menace de révocation de l'ensemble du comité brandie par les dirigeants du parti, Pascal Junod démissionne[29]. Il assure avoir passé un accord de réadmission avec le parti en cas de succès de son dépôt de plainte contre le Blick, une réadmission que refusera Jacques Pagan. Junod accuse alors Pagan d'exercer « un pouvoir quasi dictatorial ». Il dénonce aussi des violations des statuts, un manque de transparence du parti sur le plan financier et une gestion anarchique caractérisée par l'absence d'ordre du jour et de procès-verbal[30]. Plus tard, le Blick présentera des excuses à Pascal Junod pour avoir utilisé des méthodes diffamatoires, notamment un montage photographique[31].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Frédéric Koller, « Genève. L'UDC avalise la présence d'un candidat «mégrétiste» », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. « cicad.org/brochure/index.php?i… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  3. a et b Frédéric Koller, « Genève. L'UDC avalise la présence d'un candidat «mégrétiste» », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  4. « Alain Soral porte plainte », sur Le Courrier,
  5. « Dieudonné répond à la convocation du Ministère public », sur swissinfo,
  6. « Arrêt 6B_777/2022 du Tribunal fédéral du 16 mars 2023 », sur www.bger.ch (consulté le )
  7. Ian Hamel, « L'exil suisse pour Alain Soral ? », sur Le Point, (consulté le )
  8. « L’extrémiste Alain Soral met un pied en Suisse », Tribune de Genève,‎ (ISSN 1010-2248, lire en ligne)
  9. « Les non-conformistes des années 70 (entretien avec Daniel Cologne) – Europemaxima », sur europemaxima.com (consulté le )
  10. a et b (en) Skenderovic, Damir., The radical right in Switzerland : continuity and change, 1945-2000, New York, Berghahn Books, , 470 p. (ISBN 978-1-84545-580-4 et 1845455800, OCLC 226357750, lire en ligne)
  11. a et b Claude Cantini, Les Ultras : extrême droite et droite extrême en Suisse, les mouvements et la presse de 1921 à 1991, Lausanne, Éditions d'en bas, , 176 p. (ISBN 2-8290-0135-4, OCLC 27267231, lire en ligne), p. 115.
  12. a et b Urs Altermatt et Hanspeter Kriesi, L'extrême droite en Suisse - Organisations et radicalisation dans les années 1980 et 90, Fribourg, Éditions universitaires, 1995, 293 p., p. 33-34.
  13. Stéphane François, Les paganismes de la Nouvelle Droite (1980-2004), Lille, Science politique - Université du Droit et de la Santé, , 482 p., p. 45
  14. Ne doit pas être confondu avec le Cercle Proudhon fondé par Georges Valois en 1911.
  15. Nicolas Lebourg, Le monde vu de la plus extrême droite : du fascisme au nationalisme-révolutionnaire, Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, coll. « Études », , 260 p. (ISBN 978-2-35412-075-7, lire en ligne), p. 60.
  16. CICAD, « Rapport sur l'antisémitisme en Suisse 1999 (chapitre 2) » (consulté le )
  17. (de) Damir Skenderovic et Christian Späti (éd.), 1968 - Revolution und Gegenrevolution : Neue Linke und Neue Rechte in Frankreich, der BRD und der Schweiz, Bâle, Itinera - Schwabe Verlag, , 117 p. (ISBN 978-3-7965-2518-6), p. 103-104
  18. Lakonike Vox, « Gabriele Adinolfi, 14 mars 2014, Genève, cercle Proudhon », (consulté le )
  19. (de) « 2014 Archives », sur GRA (consulté le )
  20. « Kalvingrad Patriote », sur Kalvingrad Patriote (consulté le )
  21. Sébastien Brunschwig, « La droite dure se réunit en Vieille Ville », Le Courrier,‎ (lire en ligne)
  22. « Union des Sociétés Françaises de Genève | Club de la grammaire » (consulté le )
  23. « club de la grammaire - CIVITAS », sur civitas.blog.tdg.ch (consulté le )
  24. (de) « Association des Amis de Robert Brasillach », sur antifa.ch (consulté le ).
  25. Olivier Faye, Abel Mestre et Caroline Monnot, « L'écrivain Yann Moix, la pétition et les négationnistes », sur Lemonde.fr, (consulté le ).
  26. CICAD : Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation
  27. État de Genève, « Résultat officiel des élections » (consulté le )
  28. Eduard Mader, « SVP-Maurer: Wir dulden keinen Rechtsextremismus », Blick,‎
  29. « Mil Rahm, l’extrémiste de droite qui ne fait pas peur à l’UDC », Le Temps, septembre 1999
  30. Cédric Waelti, « Pascal Junod attaque violemment l'UDC », Tribune de Genève,
  31. Raphael Waldvogel, « «SonntagsBlick» entschuldigt sich für Nazi-Diffamierung », Klein Report,‎ (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]